Ofer Calderon libéré, sa famille lynchée : le scandale des remerciements

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Ofer Calderon libéré, sa famille lynchée : le scandale des otages qui dérangent

Ofer Calderon, libéré après 484 jours en enfer : pourquoi sa famille est-elle attaquée en ligne ?

Une libération qui aurait dû être un moment de joie

Après 484 jours de captivité à Gaza, Ofer Calderon a enfin retrouvé sa famille.
Une épreuve marquée par des violences, un isolement forcé et des conditions de détention éprouvantes.

Son retour aurait dû être un moment d’unité nationale, une célébration de la vie et du courage. Pourtant, la famille Calderon fait face à une vague de critiques virulentes et de messages de haine sur les réseaux sociaux.

Pourquoi cette famille, qui a enduré une épreuve inimaginable, est-elle la cible d’attaques en ligne ?

Une conférence de presse qui divise

Peu après sa libération, la famille Calderon a tenu une conférence de presse à l’hôpital Sheba. Le but ? Exprimer leur soulagement, remercier ceux qui ont contribué au retour d’Ofer et partager les premières émotions après cet enfer.

Mais ce moment de parole publique a été perçu comme politiquement controversé par une partie de l’opinion. Certains internautes et militants politiques reprochent à la famille d’avoir omis de remercier certains dirigeants israéliens, notamment ceux qui ont mené les opérations militaires contre le Hamas.

Sharon Calderon répond aux critiques : “Je n’ai pas besoin de remercier ceux qui ne le méritent pas”

Face à l’avalanche de messages agressifs, Sharon Calderon, la belle-sœur d’Ofer, a pris la parole sur les réseaux sociaux.

“Nous recevons beaucoup de critiques et de messages durs concernant notre déclaration à la presse. Alors, je tiens à préciser : j’ai écrit cette déclaration seule, aucun acteur externe n’y a participé.”

Elle insiste sur le fait que les remerciements étaient ciblés et sincères, et qu’ils n’étaient pas destinés à plaire à tout le monde.

“Nous avons remercié les forces de sécurité, les familles des victimes, le peuple d’Israël et le président français, car il a vraiment fait beaucoup pour nous.”

Mais elle ajoute fermement :

“Tout ne doit pas être fait avec bruit et fanfare, et je n’ai pas besoin de remercier ceux qui ne le méritent pas.”

Une phrase qui a enflammé les débats, certains y voyant une critique implicite du gouvernement israélien et des dirigeants politiques.

Pourquoi la famille d’Ofer Calderon refuse-t-elle de remercier le gouvernement ?

L’un des points qui a le plus choqué l’opinion publique est l’absence de remerciements de la famille Calderon envers le gouvernement israélien. Un choix qui n’est pas anodin et qui repose sur plusieurs éléments concrets.

Une partie du gouvernement s’est opposée à sa libération

Si Ofer Calderon a pu retrouver la liberté après 484 jours d’enfer, c’est grâce à un accord d’échange d’otages qui a été âprement négocié avec le Hamas. Or, une partie de la coalition au pouvoir, notamment les factions les plus extrêmes, s’était opposée à cet accord.

Des figures politiques de l’aile droite du gouvernement ont publiquement dénoncé tout compromis avec le Hamas, estimant que la priorité devait être l’élimination totale des terroristes, même si cela signifiait le sacrifice des otages encore détenus.

Parmi les opposants notoires à cet échange d’otages, on retrouve des membres de Otzma Yehudit (parti d’extrême droite dirigé par Itamar Ben Gvir) et certains alliés du Parti Sionisme Religieux. Ces responsables politiques considéraient que chaque libération d’otages affaiblissait la position d’Israël et renforçait le Hamas en lui offrant une victoire symbolique.

Face à cette opposition au sein même du gouvernement, la famille Calderon a jugé qu’il était hypocrite de remercier des dirigeants qui ne voulaient même pas de la libération de leur proche.

Des familles d’otages considérées comme des “faibles” par l’extrême droite

Depuis le 7 octobre, certaines familles d’otages sont devenues la cible des milieux ultra-nationalistes, qui les accusent de faire pression pour négocier avec le Hamas plutôt que de soutenir une guerre totale.

Des slogans comme “On ne négocie pas avec les terroristes” ou “La seule façon de libérer les otages, c’est de raser Gaza” circulent sur les réseaux sociaux, relayés par des partisans de l’aile dure du gouvernement.

Dans ce contexte, la famille Calderon a préféré remercier les forces de sécurité, les soldats sur le terrain et le peuple israélien, mais pas les dirigeants qui les ont abandonnés.

Un remerciement refusé : une prise de position courageuse ou une erreur stratégique ?

Certains observateurs politiques estiment que la famille Calderon a eu raison de ne pas feindre une gratitude hypocrite, soulignant que personne ne devrait être contraint de remercier ceux qui se sont opposés à la libération de leur proche.

D’autres, en revanche, pensent que cette prise de position publique risque d’isoler davantage les familles des otages et de renforcer la fracture israélienne à un moment où le pays a besoin d’unité.

Quoi qu’il en soit, le scandale des remerciements révèle une profonde crise politique et morale en Israël, où même la libération des otages ne parvient pas à rassembler une nation divisée.

Une vague de haine sur les réseaux sociaux

Dès la diffusion de cette conférence de presse, les réseaux sociaux ont été inondés de commentaires haineux. Certains accusent la famille Calderon d’être ingrate, d’autres les soupçonnent d’être manipulés par des intérêts politiques.

Des internautes, souvent affiliés à des courants nationalistes, ont reproché aux Calderon de ne pas avoir suffisamment mis en avant les sacrifices des soldats et les décisions du gouvernement dans la libération des otages.

Face à ces attaques, Sharon Calderon a réagi avec colère :

“Pourquoi envoyer des messages haineux en privé ? À quoi cela sert-il ?”

Elle rappelle également un message fort de Nissan Calderon, exprimé durant la conférence de presse :

“Dites à vos proches que vous les aimez, avant qu’il ne soit trop tard. Vous n’avez pas besoin d’aller à Gaza pour cela.”

Une phrase bouleversante qui devrait faire réfléchir, au lieu de susciter encore plus de divisions.

Une récupération politique des otages libérés ?

Le cas d’Ofer Calderon s’inscrit dans un débat plus large en Israël.

La question des otages libérés est devenue un sujet ultra-politique.
Certains estiment que les familles doivent afficher une gratitude inconditionnelle envers le gouvernement, d’autres défendent leur droit à exprimer leur douleur et leurs critiques.

Depuis le 7 octobre, les familles des otages sont sous le feu des projecteurs. Certaines d’entre elles soutiennent la ligne dure du gouvernement, appelant à une offensive totale contre le Hamas. D’autres plaident pour des négociations rapides, privilégiant la libération des otages à tout prix.

La division est telle que chaque prise de parole publique est scrutée et instrumentalisée.
La famille Calderon n’est que la dernière à en faire les frais.

Un retour à la normale impossible ?

La libération d’Ofer Calderon marque la fin d’un cauchemar, mais aussi le début d’un autre combat : celui de la reconstruction physique et psychologique. Après 484 jours de privation et de violences, il doit retrouver ses repères et réapprendre à vivre.

Mais cette réadaptation est compliquée par l’acharnement médiatique et les polémiques. Sharon Calderon l’a bien compris lorsqu’elle a conclu son message avec ces mots pleins d’amertume :

“Nous avons déjà assez de mal…”

 Entre émotion et division

L’histoire d’Ofer Calderon illustre à quel point Israël est fracturé, même autour des causes qui devraient rassembler. Plutôt que d’être accueillie avec soulagement et empathie, la libération de cet otage est devenue un nouveau champ de bataille idéologique.

Reste à espérer que la société israélienne retrouvera un jour une unité autour de ceux qui reviennent de l’enfer, sans les accabler davantage.

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