Retour impossible pour 64 000 évacués du Nord : insécurité, écoles en ruine et avenir incertain !

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Retour impossible pour 64 000 évacués du Nord - insécurité, écoles en ruine et avenir incertain !

Éducation défaillante, infrastructures détruites et chaos pour les évacués du Nord : « L’État n’a aucun plan »

À moins de trois semaines du retour forcé, 64 000 déplacés livrés à eux-mêmes

Des écoles délabrées, des infrastructures en ruine, une économie exsangue et aucune garantie sécuritaire : tel est le tableau que découvre la population évacuée du Nord d’Israël à l’approche de la date fixée par Tsahal pour leur retour. 64 000 habitants vivent dans l’incertitude, sommés de regagner leurs maisons, “avec une arme sur la tempe”, sans que les conditions minimales ne soient réunies.

L’armée israélienne assure qu’il n’existe plus d’obstacle sécuritaire au retour dans 42 localités frontalières du Liban. Mais l’État, qui a ordonné leur évacuation, se montre incapable d’assurer une transition digne et viable. Écoles sinistrées, hôpitaux en sous-effectif, commerces à l’agonie… et des habitants laissés sans réponse.

Un retour sous pression et un État absent

Depuis deux mois, Ze’ev Elkin, ministre en charge de l’Administration et de la Reconstruction du Nord, tente de colmater les brèches. Mais il se bat seul. Les ministères tournent le dos, certains bureaucrates considérant même les évacués comme des “mangeurs d’illusions”.

Les médias Ynet et Yedioth Ahronoth ont enquêté sur l’état actuel des évacués. Verdict : un abandon total.

Un système éducatif en ruine

Des écoles en lambeaux et des enfants traumatisés

200 millions de shekels ont été alloués à la rénovation des écoles, mais sur le terrain, le constat est alarmant :

Des bâtiments endommagés, sans protection contre de nouvelles attaques.

Des enfants traumatisés, après plus d’un an et demi d’exil, contraints de revenir sans soutien psychologique.

Aucune prise en charge sociale : pas de psychologues, pas de thérapeutes, pas d’assistants sociaux.

Un haut responsable du système éducatif alerte :

“Des milliers d’enfants traumatisés sont censés revenir avec un état psychologique déjà fragile avant la guerre, et toujours pas renforcé.”

Le choc du retour sera brutal.

Des décisions arbitraires et une jeunesse sacrifiée

À Kiryat Shmona, où vivent 40 % des évacués, la situation est encore plus critique.

Le ministère de l’Éducation a brusquement décidé de fermer les écoles temporaires ouvertes à Eilat, Tel-Aviv et Tibériade, laissant des centaines d’enfants sans solution.

Avichai Stern, maire de Kiryat Shmona, ne cache pas son indignation :

“Il est impensable que les parents ne sachent pas ce qui arrivera à leurs enfants dans moins de trois semaines !”

Il rappelle que le gouvernement s’était engagé à laisser les élèves terminer l’année scolaire dans leurs écoles actuelles. Une promesse trahie.

Une sécurité toujours incertaine

Des nouvelles infrastructures militaires… mais pas de zone tampon

L’armée construit de nouveaux postes avancés pour sécuriser la frontière. Mais la demande d’une “zone tampon” interdite au Hezbollah n’a pas été prise en compte.

“Avec le temps et l’argent iranien, le Hezbollah reviendra reconstruire ses bases à la frontière,” prévient un officier.

Giora Saltz, président du Conseil régional de Haute Galilée, reste lucide :

“Un niveau de sécurité relativement élevé a été atteint, mais tout peut arriver. Le sentiment de sécurité est subjectif, et de nombreux habitants hésitent à rentrer.”

Une réhabilitation qui traîne, une économie en lambeaux

Pendant plus d’un an, les forces militaires ont occupé les bâtiments publics des localités évacuées. Résultat : des infrastructures ravagées.

Les écoles sont la priorité, mais les routes, les réseaux d’eau et les hôpitaux sont à l’abandon.

À Kiryat Shmona, la simple évaluation des dégâts n’est même pas terminée.

“L’État n’a toujours pas de plan pour relancer une économie locale anéantie,” dénonce Avichai Stern.

Après plus d’un an de subventions publiques, les évacués devront désormais survivre seuls. Comment relancer un commerce sans clients ? Comment retrouver un emploi dans une région sinistrée ?

Le retour impossible : détresse humaine et silence gouvernemental

« On nous renvoie chez nous, mais il n’y a plus rien »

Des maisons éventrées, des commerces ruinés, des écoles en chantier… et pourtant, l’État impose un retour imminent. À Kiryat Shmona, Shlomi et dans d’autres localités frontalières, les familles évacuées découvrent une réalité insupportable.

Maya Ben-Haim, mère de trois enfants, n’a toujours pas de solution pour les scolariser :

« On nous dit que l’école rouvrira, mais avec quels enseignants ? Quels psychologues ? Ma fille pleure tous les soirs, elle ne veut pas retourner là-bas. Elle a vu une roquette tomber près de chez nous… Comment lui expliquer que c’est “sécurisé” maintenant ? »

À côté d’elle, David, commerçant à Kiryat Shmona, contemple son magasin détruit :

« J’avais une petite supérette. Elle a été pillée, les stocks sont moisis. La banque ne veut pas me prêter d’argent pour tout reconstruire. Comment je fais pour vivre ? »

Ils sont des milliers dans cette situation, sans emploi, sans sécurité, sans avenir clair.

Un gouvernement aux abonnés absents : où est le plan de reconstruction ?

Les habitants posent la question que tout Israël devrait se poser : où sont les mesures concrètes ?

Où est l’argent promis pour la réhabilitation des logements et des infrastructures ?

Pourquoi aucune cellule psychologique massive n’a été déployée pour accompagner le retour des familles ?

Pourquoi Tsahal impose-t-il un retour précipité sans la mise en place d’une zone tampon pour protéger les civils ?

Avichai Stern, maire de Kiryat Shmona, explose :

« L’État nous traite comme des citoyens de seconde zone. Il ne veut plus payer pour nous, alors il nous force à revenir, coûte que coûte. Mais nous n’avons plus rien ! »

L’État s’enlise dans le mutisme et les décisions absurdes. Les écoles temporaires sont fermées, mais celles du Nord sont toujours en ruine. Les militaires ont quitté certaines localités, mais le Hezbollah continue de menacer la frontière.

Un traumatisme collectif sous-estimé

Des milliers d’évacués souffrent de stress post-traumatique. Enfants, parents, enseignants, commerçants, tous ont vécu l’angoisse des bombardements, l’arrachement à leur maison, l’exil forcé.

Le Dr Ilan Seroussi, spécialiste en psychiatrie de crise, alerte :

« Nous avons affaire à une catastrophe psychologique. Ces familles ont déjà été déplacées une fois, elles sont restées en suspens pendant plus d’un an, et maintenant, on leur demande de tout recommencer. C’est une bombe à retardement. »

« La peur est toujours là, et elle est fondée. Beaucoup d’enfants font encore des crises de panique à chaque bruit fort. On ne peut pas exiger qu’ils retournent sans aucun accompagnement. »

Les oubliés de la nation : une colère qui monte

Le Nord d’Israël est en train d’être abandonné. Dans un pays où la solidarité est un pilier national, comment expliquer ce désintérêt total pour ces dizaines de milliers de citoyens ?

Les habitants commencent à s’organiser : pétitions, appels aux médias, manifestations. Mais les réponses restent floues, minimisées, repoussées.

« Nous avons été chassés de nos maisons par la guerre, et maintenant c’est notre propre gouvernement qui nous condamne. »

Dans trois semaines, ils devront choisir entre un retour impossible ou l’exil forcé vers l’inconnu. Un dilemme intenable, auquel l’État refuse de répondre.

Un retour forcé, un futur incertain

Après avoir découvert une meilleure qualité de vie au centre du pays, avec un accès à des soins modernes, une culture foisonnante et des infrastructures développées, les habitants du Nord sont sommés de revenir à une existence brisée.

Le ministère de l’Éducation reste de marbre et refuse toute explication, se contentant d’une déclaration laconique :

“Puisque Kiryat Shmona a saisi la Haute Cour de justice, notre réponse sera donnée au tribunal et non dans les médias.”

Mais l’audience n’est prévue que pour le 26 mars, soit deux jours avant le retour forcé.

Deux jours pour décider de l’avenir de 64 000 personnes. Deux jours pour réparer un an de chaos. Deux jours pour espérer un miracle.

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