Noé, Zuckerberg, Israël : quand le génie technologique mène au déluge moral

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Noé, Zuckerberg, Israël : quand le génie technologique mène au déluge moral

Le rabbin Shmuel Eliyahu : « Noé, Zuckerberg et Israël, inventeurs d’un monde, responsables de sa direction »

Quand le rabbin Shmuel Eliyahu compare Noé à Mark Zuckerberg, ce n’est pas pour flatter la Silicon Valley. C’est pour lancer un avertissement : sans guide spirituel, les plus grands inventeurs deviennent les complices silencieux du chaos. Israël, leader technologique mondial, est-il prêt à porter aussi le fardeau moral ?

Noé, inventeur visionnaire ou prophète défaillant ?

Dans une leçon captivante, le grand rabbin de Tsfat, Shmuel Eliyahu, a proposé une interprétation singulière du récit biblique de Noé, en traçant un parallèle saisissant avec deux figures emblématiques du monde contemporain : Elon Musk et Mark Zuckerberg. Selon lui, ces hommes, tout comme Noé, incarnent une catégorie rare : celle des inventeurs qui transforment l’humanité.

« Noé était l’homme le plus vénéré de son époque », rappelle le rabbin. Ce n’est pas l’arche qui fonde cette vénération, mais l’ensemble de ses innovations antérieures. Il est décrit dans la tradition comme un pionnier ayant mis au point des instruments agricoles – la charrue, la faucille – et des outils de construction tels que le marteau et les clous. Grâce à lui, les hommes ont pu cultiver plus facilement la terre, bâtir des maisons solides, améliorer leur confort.

Mais ce confort a eu un prix. Le rav Eliyahu affirme que cette amélioration matérielle a provoqué une forme de relâchement moral. « Et lorsque le niveau de vie s’est amélioré, il a grossi et s’est déchaîné », dit-il, soulignant que le progrès technique, sans orientation spirituelle, peut mener à la corruption. L’abondance, devenue une fin en soi, a éloigné les hommes de toute élévation.

Une responsabilité silencieuse, mais écrasante

Ce qui rend Noé coupable, selon le rabbin, ce n’est pas une action directe mais une omission capitale. « Il avait aussi la capacité d’être vénéré non seulement sur le plan technologique, mais aussi sur le plan moral. Pourquoi ne l’as-tu pas fait ? » interroge-t-il.
En clair, Noé disposait d’un immense capital symbolique : il aurait pu devenir le guide moral de sa génération, mais il s’est tu. Ce silence, cette absence de leadership éthique, est ce qui justifie, selon lui, que le déluge porte son nom : les eaux de Noémé Noah.

Le rabbin ne remet pas en cause les qualités techniques de Noé, mais dénonce une faute plus subtile et redoutable : avoir refusé d’assumer la puissance de son influence. C’est une accusation grave, presque prophétique, qu’il formule : la technologie, si elle ne s’accompagne pas d’un effort de conscience, devient un outil de perdition.

Israël face au même choix : produire ou élever ?

En tissant ce parallèle, le rabbin Eliyahu ne se livre pas à une simple analyse historique ou morale. Il convoque cette figure pour interroger notre époque. Et son regard se tourne résolument vers Israël. « Israël aujourd’hui est comme Noé », affirme-t-il sans détour.

Pour lui, le peuple juif s’est hissé à la pointe de l’innovation mondiale. En informatique, en médecine, en cybersécurité, en intelligence artificielle, les contributions israéliennes façonnent l’avenir.
« Le peuple juif est très loin de tous les autres peuples quant à sa capacité à ôter de nous la malédiction d’Adam le Premier : ‘À la sueur de ton front tu mangeras ton pain’ », souligne-t-il. Cette phrase, tirée de la Genèse, exprime la dureté de la vie après la faute originelle. Israël, par son génie et sa créativité, semble avoir atténué cette malédiction.

Mais cette réussite ne saurait suffire. Le rabbin insiste : « L’État d’Israël ne doit pas se contenter d’être admiré pour sa sagesse et ses succès technologiques, mais doit également servir de guide moral. » Il ne suffit pas de faire avancer le monde sur le plan matériel. Il faut aussi lui indiquer un cap, une direction, une signification.

Une mise en garde contre le progrès sans âme

Dans un passage clé, le rabbin propose une synthèse puissante : le progrès matériel est indispensable, mais sans conscience, il devient une forme de ruine. « Noé a été un génie du progrès, mais il n’a pas été un guide du cœur. Il a sauvé l’humanité en construisant une arche, mais il ne l’a pas sauvée de l’intérieur », peut-on résumer. Le peuple juif, de son côté, détient aujourd’hui une double mission : exceller dans le savoir-faire, mais aussi porter une voix, une lumière, un message de justice et de droiture.

Le rabbin appelle donc à un sursaut spirituel. L’État d’Israël, auréolé de succès scientifiques et technologiques, ne peut pas, ne doit pas, se soustraire à cette mission morale universelle. Il doit, à l’image de ce que Noé aurait pu être, devenir le phare de la conscience dans un monde saturé d’intelligence artificielle et d’algorithmes aveugles.

Un appel au sursaut spirituel

À travers cette méditation sur Noé, Mark Zuckerberg, Elon Musk et Israël, le rabbin Eliyahu esquisse une vision exigeante du destin juif. La technologie, dit-il en substance, n’est ni bonne ni mauvaise. Elle est un outil. Et celui qui la crée, celui qui l’utilise, celui qui la diffuse, a le devoir de s’en servir pour élever l’humanité, et non l’asservir.

L’arche de Noé a sauvé l’humanité d’un monde en ruine. Mais elle fut aussi le symbole d’un échec : celui d’un inventeur qui a oublié de devenir prophète. Le rabbin Eliyahu prévient : Israël ne doit pas reproduire cette erreur.

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