La situation géopolitique actuelle au Liban et l'implication de l'Iran : une escalade inévitable ?

Contexte des tensions au Liban

Ces dernières semaines, le Hezbollah a subi des coups d'État importants à la suite d'une série d'assassinats ciblés de ses hauts commandants, ébranlant la structure de commandement de l'organisation terroriste. "Le Hezbollah est probablement ramené 20 ans en arrière", a déclaré un responsable américain à CNN. Ces éliminations, dont celle de Fuad Shukar en juillet et d' Ibrahim Akil la semaine dernière, marquent une intensification des tensions régionales.

Les États-Unis estiment qu'Israël a gravement endommagé les capacités opérationnelles du Hezbollah, une situation qui pourrait pousser l'Iran à intervenir dans le conflit. Un responsable américain a confié à CNN : "S'ils sentent qu'ils sont sur le point de perdre leur organisation par procuration la plus puissante, ils interviendront."

L'Iran menace-t-il de s'impliquer directement ?

Le président iranien, Massoud Pazkhian, a émis des avertissements clairs sur la possibilité d'une extension du conflit à l'ensemble de la région. Lors d'une interview donnée à CNN , Pazkhian n'a pas exclu la possibilité d'une intervention militaire directe pour soutenir le Hezbollah, affirmant que le Liban pourrait devenir un nouveau théâtre de guerre à grande échelle, à l'image de Gaza. Selon ses mots : « Le Liban ne doit pas devenir Gaza. Le Hezbollah ne pourra pas y parvenir seul. »

D'après un autre responsable de l'administration américaine : "Nous sommes les plus proches d'une guerre régionale depuis le 7 octobre."

Une série d'attaques sans précédent

La journée d'attentats du lundi dernier s'ajoute à une série d'opérations menées contre des hauts responsables du Hezbollah, visant à affaiblir ses infrastructures. Lors de ces actions, Israël aurait ciblé des téléavertisseurs et talkies-walkies, déstabilisant les systèmes de communication du Hezbollah. Cela intervient après que Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, ait demandé à ses troupes d'éviter les téléphones portables pour des raisons de sécurité.

Malgré ces attaques, le Hezbollah a déclaré qu'Ali Karchi , un autre haut commandant, avait survécu à une tentative d'assassinat. L'organisation affirme qu'il a été transféré « dans un endroit sûr » ce qui n'est pas encore prouvé. Il serait sûrement mortellement blessé à l'heure d'aujourd'hui.

L'inquiétude des États-Unis et d'Israël

Les responsables américains sont préoccupés par le fait que l'Iran puisse profiter de la situation pour prendre part au conflit aux côtés du Hezbollah. Selon un rapport de CNN , cela pourrait provoquer une guerre régionale qui aurait des répercussions mondiales. Un haut responsable a ainsi déclaré : "Une guerre régionale pourrait être dangereuse pour l'avenir du monde entier."

En parallèle, l'administration Biden, déjà en proie aux tensions internes sur la question du cessez-le-feu à Gaza, continue de tenter d'obtenir la libération des otages détenus par le Hamas. Cependant, les conseillers du président estiment que les chances de parvenir à un accord sont minces avant la fin de son mandat. Selon le New York Times , Biden aurait confié à ses proches que « le temps est compté » pour résoudre cette crise.

Netanyahou sous pression internationale

Le New York Times rapporte également des tensions croissantes entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et les responsables américains. Les conseillers de Biden auraient du mal à cacher leur frustration face aux décisions de Netanyahou, accusés de complexifier les négociations de cessez-le-feu pour préserver sa coalition.

Selon des sources diplomatiques, plusieurs discussions se sont tendues entre Biden et Netanyahou au sujet des conditions de la trêve. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken aurait également reçu des promesses de Netanyahou, promesses qui auraient été reniées quelques heures plus tard.

Le contexte actuel au Liban et dans la région montre des signes évidents d'escalade. Alors que les frappes israéliennes affaiblissent le Hezbollah, l'Iran pourrait jouer un rôle déterminant en apportant son soutien à l'organisation terroriste, risquant d'entraîner une guerre régionale. Le président iranien évite des dangers d'une telle escalade, mais la pression croissante sur les acteurs régionaux laisse entrevoir une phase critique dans les semaines à venir.