
Le Hezbollah utilise une interview de CNN pour sa propagande
Il y a quelques jours, CNN a diffusé une interview d'Ibrahim Moussawi, député libanais du « Bloc de la loyauté à la résistance », la branche politique du Hezbollah. Moussawi mettait en garde Israël contre une invasion du Liban.
Jusque-là, l'événement était ordinaire.
Cependant, immédiatement après la diffusion, la machine de propagande du Hezbollah s'est emparée de l'interview, lui conférant une signification politique et militaire exagérée.
Certains observateurs auraient pu croire que le Hezbollah avait non seulement atteint Jérusalem, mais aussi hissé ses drapeaux jaunes sur la Maison Blanche.
Moussawi a justifié sa décision d'accorder une interview à une chaîne d'information américaine, affirmant que l'opération « Al-Aqsa Flood » avait modifié la perception du public américain, obligeant les médias à s'adapter pour maintenir leur crédibilité.
Ce que Moussawi n’a pas dit explicitement a été amplifié par la propagande du Hezbollah, suggérant que les États-Unis, qui avaient autrefois qualifié le Hezbollah d’organisation terroriste, avaient maintenant choisi de donner du temps d’antenne à un membre de haut rang de cette organisation.
Confronté à des plaintes croissantes concernant les lourdes pertes humaines et les difficultés opérationnelles, le Hezbollah tente de se forger une image de victoire, un effort dirigé par le secrétaire général Hassan Nasrallah.
La propagande du Hezbollah exagère systématiquement les événements, écartant les faits gênants.
Cette stratégie vise à affaiblir les critiques qui affirment que les actions du Hezbollah ne servent que les intérêts de l'Iran, au détriment du Liban.
Nasrallah est au cœur de cette campagne.
Ses discours peuvent donner l’impression que la principale raison pour laquelle Israël souhaite mettre fin à l’agression à Gaza est de réduire la pression exercée par le Hezbollah.
Ceux qui analysent la rhétorique du parti pourraient croire que l'armée de l'air israélienne est dissuadée de mener des raids au Liban par crainte des capacités avancées de missiles sol-air du Hezbollah.
Dans ce contexte, l’interview de Moussawi sur CNN a pris une signification « mythique ».
Pourtant, la propagande du Hezbollah omet plusieurs faits cruciaux.
Quelques jours avant l’invasion américaine de l’Afghanistan, CNN avait interviewé le chef d’Al-Qaida, Oussama Ben Laden.
Les événements ultérieurs ont montré qu’il ne s’agissait ni d’une capitulation américaine ni d’un signe de reddition.
De même, avant l’invasion de l’Irak, CBS avait interviewé Saddam Hussein, ce qui n’indiquait pas une volonté de réconciliation mais précédait sa chute.
Ces exemples montrent que les tentatives du Hezbollah de dramatiser l'interview sur CNN sont fondamentalement erronées.
Les précédents historiques contredisent clairement le récit que le Hezbollah tente de construire.
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