L'exécution de Saddam suscite des réactions très contrastées dans le monde, le 29/12/06

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L'exécution de Saddam suscite des réactions très contrastées dans le monde

WASHINGTON, le 29/12/06 - "Etape importante" vers la démocratie en Irak selon Washington, "nouvelle tragique" pour le Vatican, "assassinat politique" selon le Hamas: la pendaison samedi à Bagdad de Saddam Hussein a suscité des réactions très contrastées dans le monde, plusieurs pays en particulier en Europe rappelant leur opposition de principe à la peine de mort.

WASHINGTON - L'exécution de Saddam Hussein est "une étape importante sur la route de l'Irak vers une démocratie qui peut se gouverner, être autosuffisante et se défendre, et être un allié dans la guerre contre la terreur", a déclaré le président George W. Bush. Elle "marque la fin d'une année difficile pour le peuple irakien et pour nos troupes", a-t-il ajouté.

TEHERAN - L'Iran, en guerre de 1980 à 1988 contre l'Irak de Saddam Hussein, a salué son exécution comme une "victoire des Irakiens". "Les Irakiens sont les vainqueurs, comme ils étaient les vainqueurs quand il a perdu le pouvoir", a déclaré Hamid Reza Assefi, vice-ministre des Affaires étrangères.

JERUSALEM - "Saddam Hussein a causé sa propre perte. C'était un homme qui avait fait beaucoup de mal à son peuple et qui avait grandement menacé Israël", a déclaré le vice-Premier ministre Shimon Peres. "Rétroactivement, justice a été faite", s'est félicité le vice-ministre de la Défense, Ephraïm Sneh.

LONDRES - La ministre britannique des Affaires étrangères Margaret Beckett, s'exprimant au nom du Premier ministre Tony Blair, a estimé que Saddam Hussein avait "payé", tout en réaffirmant l'opposition de principe de son pays à la peine de mort. "Nous avons clairement fait connaître notre position aux autorités irakiennes, mais nous respectons leur décision en tant qu'Etat souverain", a ajouté Mme Beckett.

SYDNEY - L'Australie, bien qu'opposée à la peine capitale, "respecte" la décision des autorités irakiennes et rend hommage à leur "héroisme", a déclaré le Premier ministre conservateur John Howard, indéfectible allié des Etats-Unis, qui a estimé que Saddam Hussein avait bénéficié d'un procès équitable.

TOKYO - Le Japon, autre soutien des Etats-Unis, a dit "respecter" la décision des autorités irakiennes. "Il s'agit d'une décision prise par le nouveau gouvernement de l'Irak conformément à l'état de droit. Nous la respectons", a déclaré un porte-parole des Affaires étrangères.

SEOUL - La Corée du Sud, troisième force militaire en Irak, "espère que le gouvernement irakien et la population surmonteront avec sagesse les difficultés actuelles pour atteindre l'harmonie nationale, la stabilité et la reconstruction économique en vue du développement de l'Irak".

PRAGUE - La mort de Saddam Hussein pourrait entraîner un regain de violence à court terme mais devrait encourager à long terme la stabilité et la démocratie en Irak, selon le ministre tchèque des Affaires étrangères Alexandr Vondra, qui estime que cette exécution, bien que contraire aux valeurs européennes, doit être envisagée dans "le contexte irakien actuel".

BUDAPEST - Saddam Hussein "a mérité la peine capitale", a déclaré le porte-parole du ministère hongrois des Affaires étrangères, Viktor Polgar, rappelant que l'ancien dictateur s'était rendu "coupable d'assassinats en masse" et que sa culpabilité avait été démontrée "par un procédé judiciaire normal".

CITE DU VATICAN - L'exécution de Saddam Hussein est une "nouvelle tragique", a estimé le porte-parole du Vatican qui a fermement condamné la mise à mort de l'ancien dictateur en ce qu'elle violait la loi divine et risquait d'alimenter la vengeance.

GAZA - L'exécution de Saddam Hussein est un "assassinat politique" et "viole toutes les lois internationales", a affirmé  le porte-parole du mouvement islamiste Hamas Fawzi Barhoum.

TRIPOLI - La Libye va décréter trois jours de deuil national pour le "prisonnier de guerre Saddam Hussein", a annoncé l'agence officielle Jana.

HELSINKI - La présidence finlandaise de l'Union européenne a condamné l'exécution de Saddam Hussein, rappelant que l'UE "a toujours été contre le recours à la peine de mort". En outre, selon le ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja, elle "pourrait s'avérer porteuse de divisions pour l'avenir de l'Irak, notament en raison des graves critiques sur la manière dont le procès a été conduit".

STRASBOURG - Saddam Hussein "était un criminel impitoyable" mais il "ne fallait pas le tuer", a réagi le secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis, estimant que l'Irak a manqué une occasion "de rejoindre le monde civilisé".

STOCKHOLM - "Le fait que la peine de mort à l'encontre de Saddam Hussein ait été appliquée est regrettable. Cela est d'autant plus regrettable qu'elle signifie que la procédure judiciaire (engagée) contre lui ne peut pas être menée à terme", a déclaré le ministre suédois des Affaires étrangèes Carl Bildt, qui rappelle avoir précédemment demandé que la sentence soit "commuée en prison à vie", la Suède et l'UE refusant la peine capitale "dans tous les cas".

OSLO - "La Norvège regrette l'exécution de Saddam Hussein", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Jonas Gahr Stoere, qui estime qu'elle "ne résout pas les problèmes politiques de l'Irak, notamment la grave insécurité" et qu'"il aurait été préférable qu'il soit traduit en justice aussi pour ses autres crimes".

ROME - Le président du conseil italien Romano Prodi s'est dit "préoccupé" à l'idée "que l'exécution de Saddam Hussein puisse accroître la tension" en Irak. Vendredi, il avait jugé cette exécution "inhumaine", et appelé à la "magnanimité" du gouvernement.

BERLIN - Le gouvernement allemand peut "comprendre" la satisfaction des victimes de la dictature de Saddam Hussein mais reste opposé par principe à la peine de mort "où que ce soit", a déclaré le ministre délégué aux Affaires étrangères Gernot Erler.

PARIS - "La France, qui plaide comme l'ensemble de ses partenaires européens pour l'abolition universelle de la peine de mort, prend acte de l'exécution de Saddam Hussein", a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Elle appelle les Irakiens à "regarder vers l'avenir et à travailler à la réconciliation et à l'unité nationale".

MOSCOU - La Russie estime que l'exécution de Saddam Hussein risque d'aggraver la situation en Irak et regrette que les appels internationaux à la clémence aient été ignorés. "L'exécution de Saddam Hussein pourrait conduire à une dégradation de la situation politico-militaire et à une montée des tensions sectaires", selon le ministère des Affaires étrangères.

VIENNE - L'Autriche "rejette la peine de mort par principe (...), sans exception et indépendamment de la nature et de l'ampleur du crime commis", a rappelé le ministère des Affaires étrangères.

ATHENES - "L'exécution du dictateur Saddam Hussein constitue un nouveau moment dramatique de l'histoire agitée de l'Irak. Nous espérons qu'il sera le dernier", a déclaré la ministre grecque des Affaires Etrangères Dora Bakoyannis, qui rappelle que la Grèce a "comme tous les autres membres de l'Union Européenne aboli la peine de mort".

NEW DELHI - L'Inde, qui entretenait des relations chaleureuses avec l'ancien régime de Saddam Hussein, a condamné un "événement malheureux". "Nous avions déjà formulé l'espoir que l'exécution n'ait pas lieu. Nous sommes déçus", a déploré le ministre des Affaires étrangères, Pranab Mukherjee.

ISLAMABAD - Le Pakistan, pays musulman allié des Etats-Unis, espère que l'exécution de Saddam Hussein, qualifiée de "triste événement" par Islamabad, "n'exacerbera pas la situation sécuritaire" en Irak. KUALA LUMPUR - L'exécution de Saddam Hussein risque d'entraîner un regain des violences en Irak, où le gouvernement doit rapidement restaurer la confiance, a estimé la Malaisie, qui assure la présidence de l'Organisation de la conférence islamique (OCI).

BAGDAD - "Saddam Hussein était responsable de terribles et nombreuses violations des droits de l'homme, mais ces actes, aussi brutaux soient-ils, ne peuvent justifier son exécution, une punition cruelle et inhumaine", a déclaré un responsable de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, Richard Dicker. Il a qualifié le procès de "profondément irrégulier".

LONDRES - Amnesty International a "déploré" la pendaison de Saddam Hussein, estimant que ce dénouement représentait "une occasion manquée" pour obliger l'ancien dictateur irakien à rendre compte de ses crimes passés. Amnesty rappelle son opposition "de façon inconditionnelle à la peine de mort" et estime "d'autant plus détestable que cette peine extrême ait été imposée après un procès inéquitable".

PARIS - "Au-delà de la condamnation absolue" de la peine de mort, l'"exécution hâtive" samedi de Saddam Hussein "prive les Irakiens et le monde entier d'un procès global" qui aurait permis de mettre en lumière les complicités occidentales dont il a joui, selon le président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), Patrick Baudouin.

PEKIN - Conformément à sa ligne de non-ingérence dans les affaires de pays tiers, la Chine qui s'est toujours opposée à l'invasion de l'Irak, n'a pas commenté directement l'exécution. "La Chine espère que l'Irak atteindra rapidement la stabilité et développement", a simplement déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

VARSOVIE - Le gouvernement polonais s'est refusé à tout "commentaire officiel", un porte-parole du ministère des Affaires étrangères soulignant que "l'exécution de Saddam Hussein est une décision souveraine d'un tribunal irakien".

MADRID - Réaffirmant son opposition de principe à la peine de mort, le gouvernement espagnol a dit "regretter" l'exécution "du dictateur irakien", tout en soulignant que Saddam Hussein avait commis de "très graves violations des droits de l'homme".

LE CAIRE - Pour la Ligue arabe, la pendaison de Saddam Hussein "représente la fin tragique de l'ancien régime irakien". L'organisation panarabe souligne la nécessité de "préserver l'unité de l'Irak et de poursuivre les efforts de réconciliation".

BRASILIA - Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a estimé que le fait de soumettre l'ancien dictateur à la peine capitale "ne résoud pas le problème de l'Irak". "Je ne sais pas si cela a été la justice ou une vengeance", a-t-il dit.

DJEDDAH (Arabie saoudite) - Sans porter de jugement sur l'exécution, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) a appelé les Irakiens à "rester unis" et à "bannir la violence confessionnelle". L'organisation panislamique les invite à "diriger leur regard vers l'avenir et oeuvrer pour la reconstruction de leur pays"

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