Lorsque l’Alya inquiète le président du Consistoire …

Israël - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest
                        Lorsque l’Alya inquiète le président du Consistoire …

Le 28/08/07, L’Alya menacerait la pérennité de la communauté juive française … Des propos virulents, foncièrement polémiques voire choquants, ont été récemment prononcés par le représentant principal du Consistoire, Joël Mergui. Retour sur une interview donnée ici au journal Haaretz le 23 août dernier.

"Le lien étroit entre le judaïsme français et Israël vide notre communauté. Sur les 600 000 juifs qui vivent en France (dont la moitié habite Paris), seul un tiers entretient un lien avec la communauté et propose un enseignement juif" rappelle le docteur Mergui. "Un tiers est déjà dans un processus d’assimilation. L’autre tiers se situe dans une position intermédiaire. Toute l’éducation de la communauté juive, depuis des années, reposait sur un rapport d’identification avec Israël. Par exemple par le biais de délégations solidaires lors de l’Intifada. Mais ma peur, c’est que nous ayons trop réussi. Nous avons tellement travaillé sur ça, avec le tiers qui est resté lié avec la communauté. Et maintenant, ce lien très fort avec Israël risque de vider la communauté juive de France". Joël Mergui tient à prévenir que ses paroles ne constituent pas "une crainte anti sioniste". Et pourtant, lors de sa visite dans notre pays la semaine dernière, le président du Consistoire de Paris n’a pas manqué d’alerter tous ses interlocuteurs sur cette question : Yaacov Edery le Ministre de l’Intégration, le Rav Shlomo Amar Grand Rabbin séfarade d’Israël ou Zéev Bielski directeur de l’Agence Juive (Sohnout). Cette visite a été pour lui l’occasion de mettre en garde contre un "dommage potentiel" représenté par l’Alyah française vis-à-vis de la communauté juive de France. "Je leur dis que durant toutes ces années, notre objectif était d’aider Israël par des dons, des voyages et l’Alyah. Maintenant, il s’agit de réfléchir, non seulement au moyen de faire venir les juifs en Israël, mais également comment renforcer la structure communautaire en France. Je ne suis pas opposé à l’Alyah mais je souhaite une idéologie réaliste. Notre responsabilité vis-à-vis d’Israël ne doit en aucun cas empiéter sur celle que nous devons à notre communauté. Si cela continue ainsi, nous risquons de perdre la moitié de la communauté d’ici 20 ans".

Selon Mergui, plus de 80 000 juifs français avec la nationalité israélienne habiteraient en Terre Sainte. D’après les données fournies par le Ministère de l’Intégration et de l’Alyah, et l’Agence Juive, le rythme de l’Alyah des juifs français a augmenté au cours de ces dernières années, atteignant une moyenne de 3000 immigrants par an. Il se dit même que les chiffres réels seraient plus élevés dans la mesure ou certains mettent un certain temps à obtenir la nationalité israélienne.

Mais selon le président du Consistoire, un autre danger guette la communauté juive de France (ou peut être le Consistoire lui-même ?) : celui de l’organisation de festivités en Israël. Sur les 800 couples de Paris unis cette année, la moitié des mariages s’est déroulée sur notre sol. Pour l’ensemble des fêtes organisées l’année dernière en Israël, il s’agit de plus de 1000. Selon Mergui, "il ne se passe pas un jour" sans qu’une inhumation n’ait lieu en Israël. Que faut il en conclure ? "C’est peut être beau et réconfortant, mais le résultat, c’est que de moins en moins de personnes viennent dans nos synagogues à Paris pour bénéficier des services communautaires que nous leur proposons. Il faut rappeler que pour une grande partie de juifs français, l’unique occasion de venir dans une synagogue se produit lors d’un mariage ou d’une Bar Mitsva. Et c’est l’occasion pour nous de créer un lien avec ces juifs. Mais cette opportunité se perd". En outre, on l’aura compris aisément, cet afflux de festivités en Israël entraînerait, selon Mergui, des difficultés financières pour les instituions juives françaises, qui perdraient ainsi des rentrées d’argent conséquentes …

Toutefois, l’intention du président du Consistoire ne serait pas d’enrayer le processus de l’Alyah. Il devient selon lui difficile de trouver aujourd’hui, "en cherchant minutieusement, un juif qui n’est pas mêlé à un juif qui fait son Alyah".

Les réactions d’indignation à ces propos sont déjà, en Israël comme en France, très nombreuses.

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi