
Après avoir vigoureusement poussé à la transparence dans les décisions budgétaires prises au sein du gouvernement, la députée Stav Shaffir (Union sioniste) a été nommée présidente du Comité de transparence de l'OCDE en Février 2017.
Stav Shaffir, née le 17 mai 1985 à Netanya, est une femme politique israélienne. Elle est l'une des principales organisatrices du mouvement social de 2011. Infatigable porte-voix de la justice sociale, elle est élue à la 19e Knesset dont elle est la plus jeune députée, et fait partie du Parti travailliste.
Le comité est une initiative de Shaffir en coopération avec l'ambassadeur d'Israël auprès de l'organisation Carmel Shama-Hacohen et le ministère des Affaires étrangères.
Son but est que les parlements du monde entier partagent l'information, la recherche et les modes de fonctionnement sur la lutte contre la corruption, ainsi que de partager l'information avec le public.
Shaffir, dont la nomination est considérée comme un grand honneur, a tenu sa première réunion sur le thème du gouvernement ouvert et du parlement ouvert lors d'une réunion de l'OCDE à Paris au début du mois de Février. Plus de 90 représentants ont participé à la réunion, parmi lesquels des membres des délégations turque, argentine et britannique de l'organisation.
Lors de la réunion, M. Shaffir a déclaré : «le Parlement israélien a réalisé de nombreuses réalisations en matière de transparence et d'accessibilité de l'information, mais nous avons encore beaucoup à apprendre et à améliorer. Il ne fait aucun doute que les grands efforts déployés dans le monde pour la transparence sont un élément fondamental de la lutte des démocraties contre la corruption ".
Son histoire est celle d'une lente maturation. Etudiante en philosophie des idées, journaliste Internet le reste du temps, elle passe de l'ombre à la lumière à la faveur de la "révolte des tentes". A la mi-juillet 2011, le boulevard Rothschild, artère huppée du centre de Tel-Aviv, prend subitement l'allure d'un terrain de camping. L'initiative vise à dénoncer le coût prohibitif du logement mais fait vite boule de neige. C'est bientôt toute la classe moyenne qui crie son ras-le-bol face à la montée en flèche des inégalités, au capitalisme sans frein, au traitement de faveur réservé à quelques-uns au détriment de tous les autres.

Stav Shaffir s’opposant au président de la Commission des Finances de la Knesset Nissan Slomiansky, juste avant d'en être expulsée
Une vague de colère sans précédent dans un pays jusqu'ici obnubilé par les questions de sécurité. Alors âgée de 26 ans, avec une poignée d'activistes, Stav Shaffir est une pionnière du mouvement. Son éloquence, sa chevelure flamboyante font d'elle la coqueluche des caméras. Au troisième jour de la contestation, elle abandonne sans un regard en arrière son travail et l'université.
Pour celle qui militait déjà en faveur de mille causes - de l'écologie au statut des réfugiés africains, en passant par le conflit israélo- palestinien - ce printemps social fut comme un rêve qui se réalisait. "Stav a toujours été fascinée par la notion d'utopie, explique Yonatan Levi, son meilleur ami et colocataire d'alors, rencontré à l'armée. Du plus loin que je me souvienne, on pouvait discuter des heures de la façon de construire un Etat meilleur".
Cette obsession s'est façonnée dès l'enfance, dans l'ombre d'une petite sœur autiste. Issue de la classe moyenne, la jeune femme raconte les aléas des services de santé, un système qui fonctionne à deux vitesses selon l'origine sociale des enfants handicapés.
Plus tard, ses études l'envoient à Londres suivre un programme réunissant des graines de leaders israéliens et palestiniens. Hors-sol, elle affine ses aspirations et le regard critique porté sur sa patrie. Mais pas question de s'installer en Europe comme nombre de ses amis : son destin est en Israël. Là où vit sa famille depuis les prémices de l'aventure sioniste.
Deux de ses grands-parents sont nés ici. Deux autres s'y sont installés à la création de l'Etat. Avec des racines en Irak, en Pologne, en Roumanie et en Lituanie, son arbre généalogique est le reflet du melting-pot israélien, construit par vagues d'immigration successives. Et son engagement est une façon de jeter un pont entre sa génération et celle des anciens. "Nos grands-parents ont construit ce pays, ils avaient un rêve, une vision, le sentiment d'être une communauté, explique-t-elle. Aujourd'hui, la société est divisée. Et si l'Etat nous demande beaucoup, il nous rend très peu."
Aujourd’hui, Stav Shaffir est âgée de 31 ans et sa popularité reste intacte. Elle aspire à réconcilier la nouvelle génération avec la politique. Une bataille loin d’être gagnée d’avance.
Source : Ynet – l’Express
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