Des jeunes Israéliennes se mobilisent sur les réseaux sociaux pour obtenir le droit de porter, comme les garçons, des shorts au lycée.

Les adolescentes des écoles laïques d'Israël affirment que leurs professeurs justifient l'interdiction pour les filles de porter des shorts par la nécessité de les préserver des regards masculins. « Pourquoi une femme doit-elle subir des commentaires sexistes et machistes parce qu'il fait chaud ? » s'indigne l'une d'elles sur sa page Facebook.

L'étendue de la protestation reste à déterminer. Mais le sujet est assez sérieux pour faire la une du journal Haaretz et pour que les députés s'en saisissent.
« On dit aux filles de ne pas venir en short parce que les garçons les regardent. Nous sommes les victimes, mais c'est nous qui nous retrouvons sur le banc des accusées », déclare une jeune fille de 14 ans citée par le Haaretz.

Les lycéennes qui osent défier les règlements risquent l'interdiction de passer un examen et la confiscation de leur téléphone portable. Quant à leurs parents, ils peuvent être convoqués par l'administration, précise le quotidien.

La question sera discutée mercredi à la Knesset

Les lycéennes ont envoyé une lettre ouverte à Naftali Bennett, le ministre de l'Éducation, chef du Foyer juif, un parti religieux nationaliste. « On rapporte que de nombreuses jeunes filles dans tout le pays ont subi des discriminations dans des établissements scolaires à propos du code vestimentaire », dit cette lettre.

« Nous sommes dans un système éducatif supposé égalitaire. C'est pourquoi nous vous demandons d'intervenir et de soutenir la lutte en vue d'une uniformisation du code vestimentaire pour les garçons et les filles », ajoutent les signataires.

Le bureau de Naftali Bennett a refusé de faire un commentaire.

Sur une page Facebook en hébreu, les protestataires appellent à « donner à l'école une leçon sur l'égalité » et à manifester le 16 juin devant le Parlement, à Jérusalem.

Mercredi, la question sera discutée par les députés, à la suite d'une motion d'urgence déposée par la députée Michal Biran, de l'Union sioniste, le principal parti d'opposition de gauche. « Nous devons nous demander quel message nous transmettons à ces jeunes femmes.

Doivent-elles avoir honte de leur corps ? » a déclaré à l'AFP une collaboratrice de cette parlementaire.

« Je souhaite que le ministre de l'Éducation intervienne et annule cette interdiction à caractère discriminatoire, qui perpétue le stéréotype de la femme objet », a-t-elle ajouté.

(Avec AFP)