Ils refusent l’armée et la peine de mort : le double scandale des députés ultra-orthodoxes

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Ils refusent l’armée et la peine de mort : le double scandale des députés ultra-orthodoxes en pleine

Crise dans la coalition : les députés du Judaïsme unifié de la Torah voteront contre la peine de mort pour les terroristes

Comment un peuple dont la Torah ordonne parfois d’« anéantir jusqu’au dernier » ses ennemis peut-il refuser la peine de mort aux terroristes ?
C’est tout le paradoxe du judaïsme : la loi écrite, celle de Moïse, commande la guerre totale contre le mal, tandis que la loi orale, celle des Sages, interdit à l’homme d’usurper la justice de Dieu.
Entre vengeance et sanctification de la vie, les députés du Judaïsme unifié de la Torah invoquent la Halakha pour s’opposer à la peine capitale, estimant qu’aucun tribunal humain ne peut trancher avec certitude entre le juste et le meurtrier. Une vision spirituelle en décalage brutal avec l’instinct d’une nation meurtrie par le 7 octobre.

Mais, officiellement les députés du Judaïsme unifié de la Torah invoquent des principes moraux pour rejeter la peine de mort. En réalité, leur opposition s’inscrit dans un bras de fer politique : tant que la loi d’exemption militaire des ultra-orthodoxes n’est pas votée, aucune concession ne sera faite à la coalition. Derrière la façade religieuse, c’est un message clair envoyé à Netanyahu : pas de conscription, pas de soutien — fût-ce pour punir les terroristes.

L’ordre du rabbin Dov Landau qui fracture la majorité gouvernementale

Une nouvelle faille s’ouvre dans la coalition au pouvoir. Le chef spirituel du parti Judaïsme unifié de la Torah, le rabbin Dov Landau, a ordonné à ses députés de voter contre le projet de loi visant à instaurer la peine de mort pour les terroristes.
Ce texte, porté par la députée Limor Son Har Melech, devait être présenté ce lundi en première lecture à la Knesset.

Selon les informations rapportées par le correspondant parlementaire Avraham Hasson, cette directive du rabbin s’inscrit dans un contexte de fortes tensions internes.
Les partis ultra-orthodoxes (haredim) entendent marquer leur désaccord profond avec une mesure jugée contraire à leurs principes religieux. Malgré les protestations de la coalition, qui dénonce ce « cynisme religieux », les députés du parti s’en tiendront à la décision de leur chef spirituel.

Un nouvel épisode d’un bras de fer politique et religieux

Cette crise intervient alors que la coalition venait d’enregistrer des avancées importantes sur la loi de conscription, un sujet sensible opposant depuis des mois les partis religieux aux formations laïques de droite. Hier soir, les membres du Judaïsme unifié de la Torah ont soumis le texte révisé de cette loi au rabbin Hirsch, qui en a approuvé le principe. La version définitive doit être présentée dans la semaine au rabbin Dov Landau, figure d’autorité incontestée du courant lituanien, dont la décision tranchera.

Le débat sur la peine capitale relancé à la Knesset

La semaine dernière, la Commission de la sécurité nationale, dirigée par le député Zvika Fogel, avait donné son feu vert en première lecture au projet de loi de Limor Son Har Melech instaurant la peine de mort pour les terroristes.

Lors de cette séance, Gal Hirsch, coordonnateur des prisonniers et des personnes disparues auprès du Premier ministre, a déclaré :

« Le Premier ministre est également favorable à la peine de mort, mais souhaite une exception permettant au coordonnateur des prisonniers et des personnes disparues de demander une commutation de peine. »

Hirsch a précisé que sa position avait évolué :

« Lors de la précédente discussion, j’ai fermement exprimé mon opposition à la tenue même de ce débat, en raison du danger évident que représentent les otages encore en vie. Depuis, la situation a changé : nos forces militaires et politiques resserrent leur étau sur le Hamas, et certains otages ont été retrouvés. La mission n’est pas terminée, huit otages sont encore retenus, et nous travaillons sans relâche pour les ramener. »

Et d’ajouter :

« Puisque les otages sont encore en vie, et que leur libération est due avant tout aux combattants de Tsahal et du Shin Bet, mon opposition initiale n’a plus lieu d’être. Le Premier ministre soutient désormais ce projet, que je considère comme un outil précieux dans la lutte contre le terrorisme. »

Enfin, Hirsch a recommandé que « le coordonnateur des prisonniers et les services secrets aient le droit de saisir le tribunal et de lui soumettre un rapport confidentiel avant toute décision. »

 Une coalition ébranlée entre morale religieuse et impératifs sécuritaires

Le vote à venir place la coalition de Benjamin Netanyahu dans une position délicate. Entre la volonté de frapper durement les terroristes et le respect des principes religieux des partis haredim, le gouvernement se trouve au bord d’une fracture politique.

Les députés du Judaïsme unifié de la Torah, tout en réaffirmant leur loyauté à la coalition, refusent d’être associés à une mesure qu’ils jugent contraire à la loi juive. Une tension qui pourrait s’amplifier dans les jours à venir, menaçant la stabilité d’un gouvernement déjà fragilisé par la guerre et les désaccords internes sur la conscription et la gouvernance religieuse.

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