Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi à une manifestation organisée près de Paris par un groupe de l'opposition iranienne pour contester les résultats de l'élection présidentielle de la semaine dernière.

Venus par cars d'Allemagne, de Belgique ou encore des Pays-Bas, à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, les partisans de l'Organisation des moudjahidine du peuple iranien (OMPI) et du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) ont exprimé leur soutien aux manifestants de Téhéran contestant la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad.

"La colère sacrée qui a explosé dans les rues à travers tout l'Iran est différente de toutes les précédentes manifestations, protestations ou soulèvements", a dit dans un discours le leader de l'OMPI, Maryam Radjavi.

"La dictature religieuse et toutes ses institutions répressives doivent être abattues", a-t-elle ajouté.

La foule l'a ovationnée, brandissant des drapeaux jaunes aux couleurs du mouvement et des banderoles où on pouvait lire "Soutien au peuple iranien".

Selon les organisateurs, 90.000 personnes étaient rassemblées à Villepinte où auraient convergé un millier de cars et minibus.

D'autres groupes d'exilés iraniens ont organisé des manifestations un peu partout en Europe ces derniers jours. A Bruxelles, samedi, environ 300 personnes ont manifesté devant l'ambassade d'Iran.

L'OMPI, qui a révélé la première l'existence du programme nucléaire du régime de Téhéran en 2002, était jadis considérée comme terroriste mais l'Union européenne l'a retirée de sa liste officielle en janvier.

La France s'est opposée à cette décision, bien qu'elle tolère que le siège européen de l'OMPI soit basé depuis plus d'un quart de siècle à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise).

Ses principaux responsables, dont Maryam Radjavi, sont mis en examen depuis juin 2003 pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", depuis une vaste opération de police menée à cette date. La procédure semble être au point mort.