De la détresse au miracle : la fillette qui inspire la première thérapie génétique personnalisée d’Israël

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. De la détresse au miracle : la fillette qui inspire la première thérapie génétique personnalisée d’Israël

Une thérapie génétique sur mesure pour une fillette de huit ans atteinte d’une maladie neurodéveloppementale ultra-rare

« Elle est intelligente et comprend tout, mais emprisonnée dans son corps » – le cri d’une mère

Pendant des années, les parents d’Ayela, huit ans, ont cherché en vain un traitement pour la maladie neurodéveloppementale rare dont elle souffre.
Leur fille est née avec une mutation du gène GNAO1, responsable d’un retard de développement sévère et de mouvements involontaires incontrôlables.

« Elle est une enfant intelligente et comprend tout, mais emprisonnée dans son corps. Il ne peut être question qu’une fillette comme elle reste ainsi. Nous avons retourné le monde, frappé à toutes les portes pour que quelqu’un développe un médicament pour elle. Lui donner une chance à quelque chose d’autre — c’est le plus beau cadeau qu’on puisse offrir, et sa seule chance de vivre », raconte sa mère, Orit.

Cette quête acharnée a trouvé un écho au centre médical Sheba, à Tel Hashomer.
Une équipe de chercheurs dirigée par les docteurs Nofar Mor et Dan Dominissini a relevé le défi : créer pour la première fois en Israël un traitement génétique personnalisé, conçu exclusivement pour un seul enfant.

Un gène défaillant qui enferme l’intelligence dans le corps

Le gène GNAO1 code une protéine, Gαo, essentielle à la communication entre les neurones.
Lorsqu’il est muté, il perturbe le développement cérébral et provoque des crises de mouvements involontaires, parfois mortelles. Les enfants atteints peuvent comprendre leur environnement, mais sont prisonniers de leur propre corps, incapables de coordonner leurs gestes ou de parler.

Des études récentes ont montré que ces mutations entraînent soit une encéphalopathie épileptique précoce, soit un trouble moteur extrême accompagné d’un retard cognitif profond. Aucune thérapie curative n’existait jusque-là. Les traitements restaient palliatifs : gestion des crises, contrôle de la spasticité, soutien respiratoire.

La prouesse scientifique du Sheba Medical Center

Les chercheurs israéliens ont conçu une thérapie à ARN (acide ribonucléique) spécifiquement adaptée au code génétique d’Ayela. Le principe : neutraliser la copie défectueuse du gène et rétablir l’équilibre neuronal.

Ce type de thérapie dite « antisens » (ASO – antisense oligonucleotide therapy) consiste à introduire un petit fragment d’ARN qui corrige l’expression du gène mutant, sans altérer l’ADN lui-même.

La semaine dernière, Ayela a reçu la première injection. C’est une première en Israël et un tournant majeur dans le traitement des maladies génétiques rares. Le développement a nécessité des mois de modélisation biologique et de tests précliniques. L’autorisation d’injecter ce médicament sur mesure n’a été accordée qu’après validation des autorités sanitaires.

Une révolution médicale et éthique

Ce traitement n’est pas seulement une avancée scientifique. Il pose aussi des questions profondes : combien de familles pourront bénéficier d’une telle prouesse ? Le coût, le temps et la complexité rendent chaque cas unique.

Mais pour les chercheurs, cette approche incarne l’avenir de la médecine de précision :
« Nous avons prouvé qu’il est possible de concevoir, produire et administrer une thérapie génétique personnalisée à un patient unique », a déclaré le Dr Dominissini.

Des publications internationales confirment cette orientation : dans plusieurs cas de mutations rares, la réduction de l’allèle défectueux par des oligonucléotides antisens a permis une amélioration fonctionnelle in vitro. D’autres études mentionnent également des effets bénéfiques du médicament Perampanel sur des patients porteurs de mutations GNAO1, en agissant sur la signalisation neuronale.

L’espoir d’un corps libéré

Pour la famille d’Ayela, cette injection représente bien plus qu’une expérience médicale : une renaissance possible.

« Offrir une chance à quelque chose d’autre », dit la mère, « ce n’était pas seulement une prière, mais une exigence vitale. »

Les prochains mois seront décisifs : on observera si la fillette parvient à mieux contrôler ses mouvements, à développer sa parole, à améliorer sa qualité de vie.

Mais déjà, une page de l’histoire médicale israélienne vient de s’écrire : celle d’une enfant qui pourrait devenir le premier être humain du pays à guérir grâce à un médicament conçu uniquement pour elle.

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