Fin de l'enquête sur l'attentat contre la synagogue de Djerba en 2003

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PARIS - Le juge d'instruction antiterroriste Jean-Louis Bruguière a terminé le 13 octobre dernier l'enquête sur l'attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie) qui a fait 21 morts le 11 avril 2002, a-t-on appris mardi de sources judiciaires. C'est l'un des premiers dossiers islamistes instruits en France qui devrait aboutir à un procès devant la cour d'assises de Paris, trois des six suspects étant poursuivis pour des crimes que sont "la complicité d'assassinat et complicité de tentative d'assassinat".

Il s'agit de Christian Ganczarski, un Allemand proche de la cellule de Hambourg, de Walid Naouar, le frère du kamikaze Nizar Naouar, et un haut responsable d'Al-Qaïda, Khalid Cheikh Mohammed, sous le coup d'un mandat d'arrêt international depuis mars 2004.

L'enquête a montré que Nizar Naouar aurait joint par téléphone satellite Khalid Cheikh Mohammed au Pakistan peu avant de lancer son action kamikaze contre la synagogue. De France, son frère Walid a également joint le haut responsable d'Al-Qaïda.

Christian Ganczarski avait été arrêté début avril 2003 en Arabie saoudite. Expulsé vers l'Allemagne, il a été arrêté en France en juin 2003 alors qu'il était en transit à Paris.

Quelques heures avant l'attentat de Djerba, commis le 11 avril 2002, l'Allemand d'origine polonaise installé à Duisbourg a lui aussi été le destinataire d'un appel téléphonique de Nizar Naouar, le suspect No1 de l'attaque contre la synagogue de Ghriba qui a fait 21 morts, dont 14 touristes allemands, cinq Tunisiens et deux Français, ce qui justifie l'enquête française.

Selon les écoutes effectuées par la police allemande, le kamikaze a demandé sa "bénédiction" à l'Allemand converti à l'Islam et qui se fait appeler Abou Ibrahim.

Lors d'une perquisition au domicile de Ganczarski dans le cadre d'une enquête sur ses liens présumés avec le noyau dur des dirigeants d'Al-Qaïda, la police allemande avait par ailleurs trouvé un papier comportant le numéro de téléphone de Mounir el-Motassadeq, actuellement jugé en appel en Allemagne pour ses liens avec la cellule de Mohammed Atta, l'un des kamikazes du 11-Septembre.

Walid Naouar est par ailleurs soupçonné d'avoir acheté le téléphone satellite qui a servi à son frère pour joindre Khalid Cheikh Mohammed, alors encore au Pakistan. Depuis, le cerveau présumé des attentats du 11-Septembre a été arrêté et transféré sur la base américaine de Guantanamo où il est détenu sans aucun contact avec l'extérieur.

Trois autres personnes sont également mises en examen dans ce dossier mais pour simple association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Leurs cas devraient être disjoints afin qu'ils puissent être jugés par un tribunal correctionnel. Il s'agit de Mohamed Sethi Naouar, l'oncle des frères Naouar, d'un ami de la famille, Tarek Hdia, et d'un autre proche.

Un autre oncle des frères Naouar, Belgacem Naouar, a été condamné le 7 juin dernier en Tunisie à 20 ans de prison pour avoir apporté un soutien logistique à son neveu. Il a fait appel.

Le 10 mai dernier, la justice espagnole avait condamné l'homme d'affaires Enrique Cerda et un Pakistanais, Ahmed Rukhsar, à cinq ans de prison pour participation au financement de l'attentat de Djerba.

A Paris, les parties au dossier disposent de 20 jours pour faire des demandes d'instruction complémentaires. Ensuite, le dossier sera transmis au parquet de Paris afin qu'il prenne ses réquisitions écrites. Il appartient au final au juge d'instruction de renvoyer ou non les suspects devant la cour d'assises de Paris.

Le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire concernant l'attentat de Djerba le 30 avril 2002.

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