Alternatives arabes au plan de Trump : la fin du Hamas et l'avenir de Gaza

Actualités, Alyah Story, Antisémitisme/Racisme, communication, Contre la désinformation, International, Israël - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest
Alternatives arabes au plan de Trump : la fin du Hamas et l'avenir de Gaza

Les alternatives arabes face au plan de Trump : la fin du Hamas et l'avenir de Gaza

Un tournant décisif pour Gaza ?

L'idée d'une évacuation massive des habitants de Gaza, portée par l’ancien président américain Donald Trump, suscite des réactions vives et divisées à l’échelle internationale.
Loin d’être une solution consensuelle, cette proposition se heurte à une opposition massive de la part des pays arabes qui, bien qu’hostiles au Hamas, refusent toute forme de déplacement forcé des Palestiniens. Plusieurs États de la région travaillent désormais sur des plans alternatifs, visant à mettre fin au régime du Hamas sans pour autant contraindre les Gazaouis à l’exil.

La pression de Trump sur ces pays arabes 

Pourtant, Trump exerce une pression considérable sur ces pays pour qu’ils acceptent d’accueillir les réfugiés palestiniens. Lors d’une rencontre à la Maison-Blanche, il a suggéré que, si nécessaire, il pourrait suspendre l’aide américaine à la Jordanie et à l’Égypte pour les persuader d’accepter les Palestiniens déplacés. Interrogé sur cette possibilité, Trump a répondu : “Oui, peut-être. Bien sûr, pourquoi pas ? Si ils ne le font pas, je pourrais envisager de suspendre l’aide, oui.

Les leviers américains sur l’Égypte et la Jordanie

Les États-Unis fournissent une aide économique et militaire substantielle à l’Égypte et à la Jordanie, faisant de cette assistance un levier potentiel pour influencer les décisions politiques de ces pays. En 2024, l’aide américaine à l’Égypte s’élevait à environ 1,3 milliard de dollars, principalement en assistance militaire, tandis que la Jordanie recevait environ 1,5 milliard de dollars, incluant une aide économique et sécuritaire. Cette dépendance financière place ces nations dans une position délicate face aux pressions américaines.

Cependant, malgré ces leviers, les dirigeants égyptiens et jordaniens ont exprimé une opposition ferme au plan de Trump. Le roi Abdallah II de Jordanie a clairement indiqué que son pays, qui abrite déjà plus de 2 millions de réfugiés palestiniens, ne peut absorber un nouvel afflux sans compromettre sa stabilité. De même, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a rejeté l’idée de réinstaller des Palestiniens en Égypte, soulignant que cela pourrait déstabiliser la région et nuire aux aspirations nationales palestiniennes. 

La faisabilité du plan Trump en question

La mise en œuvre du plan de Trump rencontre plusieurs obstacles majeurs. Outre le refus catégorique des pays arabes d’accueillir les Palestiniens déplacés, la communauté internationale critique largement cette proposition, la qualifiant de “nettoyage ethnique” et de violation du droit international. Les Palestiniens eux-mêmes rejettent massivement l’idée de quitter leur terre natale, considérant Gaza comme une partie intégrante de leur identité et de leur patrimoine. 

De plus, la transformation de Gaza en une zone touristique sous contrôle américain soulève des questions juridiques et éthiques complexes, notamment concernant la souveraineté, les droits des habitants et les implications géopolitiques d’une telle démarche. Les experts estiment que, même avec des pressions économiques, il est improbable que l’Égypte et la Jordanie acceptent un plan susceptible de déstabiliser leur propre pays et la région dans son ensemble.

Bien que le président Trump dispose de leviers économiques significatifs pour influencer l’Égypte et la Jordanie, l’opposition résolue de ces nations, combinée aux critiques internationales et au refus des Palestiniens de quitter leur terre, rend la faisabilité de ce plan hautement improbable. La situation souligne la complexité des dynamiques du Moyen-Orient et la nécessité de solutions respectant les droits et les aspirations de toutes les parties concernées.

L’Égypte en première ligne

Parmi les alternatives les plus discutées, le plan égyptien se démarque par son pragmatisme. Selon des sources diplomatiques, Le Caire refuse catégoriquement d’accueillir des réfugiés palestiniens sur son territoire. Le président Abdel Fattah al-Sissi a même décliné une invitation à Washington tant que l’idée d’un déplacement massif reste sur la table.
L’Égypte propose donc une transition politique progressive à Gaza, qui exclurait le Hamas tout en préservant la souveraineté palestinienne.

Ce plan repose sur plusieurs piliers :

  • La création d’un gouvernement d’union nationale palestinien, sans ingérence du Hamas.
  • Une gouvernance transitoire soutenue par la communauté internationale.
  • Une reconstruction de Gaza financée par des fonds arabes et occidentaux.
  • Un retour à des discussions pour une solution à deux États.

Ce projet, qui doit être discuté lors d’un sommet à Riyad le 27 février, bénéficie du soutien discret de plusieurs monarchies du Golfe.

Un rejet catégorique du plan Trump

Si certains responsables israéliens ont pu voir dans le plan de Trump une opportunité de
« normalisation » régionale, il est largement perçu comme une tentative de nettoyage ethnique par de nombreux observateurs internationaux.
Le roi Abdallah II de Jordanie s’est fermement opposé à l’idée, rappelant que son pays, où 35 % de la population est déjà composée de réfugiés palestiniens, ne peut absorber un nouvel exode.

De son côté, l’Arabie saoudite, qui joue un rôle clé dans les négociations régionales, tente de préserver son image de médiateur en insistant sur une solution fondée sur les droits des Palestiniens. Riyad craint que tout déplacement massif ne ravive l’instabilité dans la région, en déclenchant une nouvelle crise humanitaire incontrôlable.

Vers une transition sans Hamas ?

L’une des questions centrales demeure la capacité à écarter le Hamas du pouvoir sans chaos sécuritaire. Depuis la guerre du 7 octobre, plusieurs factions palestiniennes cherchent à se positionner comme alternatives à l’organisation islamiste, notamment le Fatah, qui bénéficie du soutien de l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie.

Mais cette transition est loin d’être acquise.
Le Hamas conserve une base militante solide, et tout changement de régime nécessiterait une présence internationale accrue, notamment sous la forme d’une force de maintien de la paix.
Des discussions informelles ont lieu sur la possibilité d’une force arabe conjointe, qui inclurait des troupes égyptiennes et saoudiennes pour sécuriser le territoire, mais aucune décision n’a été arrêtée à ce jour.

Un avenir encore incertain

Si le plan de Trump paraît irréaliste au regard des dynamiques régionales et des pressions internationales, les propositions arabes restent floues et complexes à mettre en œuvre. La transition post-Hamas nécessitera une coordination sans précédent entre les puissances régionales, Israël et la communauté internationale.

Le principal défi reste d’assurer un avenir stable aux Gazaouis, sans répéter les erreurs du passé où des solutions imposées ont souvent conduit à de nouvelles crises. L’avenir de Gaza se joue désormais entre diplomatie, rapports de force et réalités géopolitiques, avec en toile de fond l’éternelle question du droit des Palestiniens à l’autodétermination.

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi