Affaire Altice : surfacturation, blanchiment et coup de filet national de 14 M.contre le groupe Drahi

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Affaire Altice : surfacturation, blanchiment et coup de filet national de 14 M.contre le groupe Drahi

La France élargit son enquête : l’affaire Altice s’alourdit

Perquisitions massives, saisies spectaculaires : l’État français resserre l’étau

La police française a mené hier une opération d’envergure dans le cadre d’une enquête pour corruption, blanchiment et surfacturation visant des employés et des fournisseurs d’Altice, le groupe fondé par Patrick Drahi. Cette enquête, ouverte il y a deux ans, avait débuté après l’arrestation d’Armando Pereira, présenté comme l'associé et bras droit historique de Drahi dans la construction du groupe.

Selon les autorités, les enquêteurs ont perquisitionné une trentaine de propriétés, comprenant des résidences privées et des locaux professionnels liés à des personnes suspectées d’avoir participé à un système organisé de surfacturation. Les opérations ont eu lieu en Île-de-France, en Corse, dans le Var et dans les Vosges.

La police française a saisi 14 millions d’euros, des véhicules de luxe et plusieurs biens haut de gamme, tous considérés comme des produits potentiels du système de blanchiment.

Le cœur de l’affaire : un système de surfacturation au détriment d’Altice

Selon les enquêteurs, le schéma reposait sur la création ou l’utilisation de sociétés intermédiaires chargées de facturer à Altice des services et des biens à des montants artificiellement gonflés. Une partie de ces surfacturations était ensuite reversée à certains employés d’Altice et à des fournisseurs, sous forme de rétrocommissions ou de paiements dissimulés.

Les procureurs affirment que ce mécanisme a été employé pendant plusieurs années, permettant le détournement de sommes importantes, potentiellement des centaines de millions d’euros. Les montants exacts n’ont pas encore été confirmés publiquement, mais les documents judiciaires évoquent déjà des flux financiers suspects transités par plusieurs pays.

L’enquête examine également le rôle de sociétés écrans utilisées pour masquer la destination réelle des fonds, ainsi que les liens personnels ou professionnels entre certains fournisseurs et des cadres d’Altice.

Le rôle d’Armando Pereira : déclencheur ou architecte ?

L’affaire a éclaté en juillet 2023, lorsque Armando Pereira a été arrêté au Portugal. Les procureurs portugais et français le soupçonnent d’avoir dirigé un système de commissions occultes impliquant plusieurs dizaines de millions d’euros. Il est notamment accusé d’avoir bénéficié d’achats surfacturés, de biens acquis par l’intermédiaire de sous-traitants sélectionnés selon leurs liens avec lui, et de transactions immobilières suspectes.

Son arrestation a conduit les autorités françaises à ouvrir leur propre enquête pour déterminer si les pratiques observées au Portugal existaient également en France.

Les perquisitions menées hier visent précisément les personnes et entités françaises susceptibles d’avoir participé à un dispositif similaire.

Les conséquences pour Altice : un séisme financier et juridique

Altice avait déjà été ébranlé l’an dernier lorsque les premières informations sur les détournements présumés ont été révélées. La direction du groupe avait alors reconnu l’existence de pratiques frauduleuses en interne et annoncé une série de licenciements et d’audits.

Patrick Drahi avait déclaré : « Je me sens trahi et trompé par un petit groupe d’individus », affirmant lui-même être victime des détournements.

L’impact est lourd :

• le groupe est déjà fragile en raison de sa dette massive,

• plusieurs départements stratégiques ont été touchés par les purges internes,

• des créanciers internationaux surveillent désormais la situation de très près.

Les enquêteurs cherchent à déterminer si les détournements ont eu un impact direct sur les comptes d’Altice France, notamment SFR, l’un des plus gros opérateurs télécoms du pays.

Le parquet financier veut aller au bout

Le Parquet national financier (PNF) confirme que les investigations ont pris une nouvelle ampleur et que « l’enquête s’étend désormais aux collaborateurs et partenaires français susceptibles d’avoir pris part au schéma de surfacturation ».

Les perquisitions simultanées montrent que les juges cherchent désormais :
 à reconstituer les flux financiers exacts,
 à identifier les bénéficiaires finaux,
 à établir les responsabilités pénales de chaque acteur du réseau.

Les saisies — 14 millions d’euros, véhicules, biens de luxe — constituent déjà l’une des plus importantes opérations réalisées par le PNF dans un dossier de corruption privée liée à une entreprise du CAC 40 élargi.

Un dossier loin d’être clos

Aucun nom supplémentaire n’a encore été rendu public, mais l’élargissement de l’enquête laisse présager des mises en examen multiples dans les semaines ou mois à venir. Les autorités portugaises et françaises poursuivent leur coopération judiciaire.

Cette affaire, qui a commencé par la chute d’un homme clé du groupe, expose désormais un système beaucoup plus vaste, et potentiellement systémique, ayant pu fonctionner pendant des années dans l’environnement d’Altice.

Les enquêteurs travaillent maintenant à déterminer l’étendue exacte du préjudice, les complicités internes, et la localisation finale des fonds détournés.

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