Netanyahu–Trump : la résolution de l’ONU qui enterre l’État palestinien

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Netanyahu–Trump : la résolution de l’ONU qui enterre l’État palestinien

Alors que les réseaux s’embrasaient en criant à la capitulation israélienne, la décision du Conseil de sécurité de l’ONU cachait une toute autre réalité : loin d’ouvrir la voie à un État palestinien, elle déplace toute la gestion de Gaza sous contrôle américain, marginalise l’Autorité palestinienne et enferme la question palestinienne dans des conditions impossibles à remplir.
Amit Segal l’a dévoilé en direct ; Netanyahu l’avait anticipé depuis des semaines.
Derrière le vacarme, un mouvement stratégique d’une précision chirurgicale.

Le vote de l’ONU, la colère populaire et la mise au point d’Amit Segal : ce que révèle vraiment le geste de Netanyahu avec Trump

Un pays en ébullition et une résolution mal comprise

Hier soir, la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies a déclenché un incendie politique. Les réseaux se sont enflammés, les commentateurs ont hurlé à la trahison et les accusations ont fusé avant même que le texte ne soit lu. À
écouter la colère immédiate, Israël aurait accepté un « État palestinien », capitulé sous pression internationale et abandonné ses lignes rouges.

Puis Amit Segal, voix majeure du journalisme politique israélien, est apparu en studio et a coupé court au tumulte. Dans une précision glaciale, il a déclaré qu’il avait lu la résolution deux fois, et que la réalité n’avait strictement rien à voir avec ce que criaient les réseaux. Ce soir-là, c’est lui qui a ramené la logique dans un espace saturé de peur et de désinformation.

 Ce que dit réellement la résolution adoptée à New York

Les faits vérifiés sont d’une clarté étonnante. La résolution ne crée aucun État palestinien. Elle ne reconnaît rien de tel. Elle approuve la mise en place d’une Force internationale de stabilisation dans la bande de Gaza, sous la direction des États-Unis, afin de sécuriser le territoire après la guerre et de créer les conditions d’une administration temporaire technocratique.

Cette architecture s’appuie sur le plan de paix élaboré par Donald Trump, dans lequel la question d’un futur État palestinien n’existe que sous la forme d’un horizon théorique, soumis à des conditions drastiques et, surtout, presque impossibles à remplir.

Aucun transfert de souveraineté n’a été voté. Aucune reconnaissance n’a été accordée. Aucun changement de statut juridique n’a été acté. Ce que la résolution fait, en revanche, est de remettre entre les mains de Washington donc entre celles du président Trump la responsabilité politique et logistique de la reconstruction de Gaza.

La mise au point d’Amit Segal : un texte qui bouleverse toute la grammaire palestinienne

Dans son intervention, Amit Segal a souligné des éléments qui ont été totalement ignorés dans l’agitation générale. Il a pointé d’abord que la résolution ne prévoit pas le retour de l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza.
Cette exclusion n’est pas écrite noir sur blanc, mais elle ressort de la structure même du plan : la gestion de la bande de Gaza passe sous supervision américaine, par une administration civile intérimaire dépourvue d’affiliation politique.

Ce bouleversement est historique. Depuis Oslo, Gaza était perçue comme relevant de l’Autorité palestinienne, même si le Hamas l’a prise par la force en 2007. Le texte transforme ce paradigme sans un mot.

Segal a également insisté sur un point essentiel : la séparation explicite entre la Judée-Samarie et Gaza. La vieille fiction d’un gouvernement palestinien unifié disparaît. Les deux entités, différentes par leurs dirigeants, leurs structures et leurs objectifs, sont désormais traitées comme deux dossiers distincts.

Enfin, Segal a noté que les conditions évoquées pour une perspective d’État palestinien proviennent du plan Trump de 2020 et incluent des exigences que ni le Hamas ni le Fatah ne pourront remplir dans un avenir prévisible. L’exemple qu’il cite l’égalité des droits pour la communauté LGBT est l’une de ces conditions. Un tel changement de société serait inimaginable aujourd’hui à Ramallah ou à Gaza.

Il a conclu, non sans ironie, que si ces conditions étaient réellement remplies, « nous pourrions déclarer la fin du conflit », ajoutant que cette hypothèse relève du « millénaire prochain ».

Netanyahu, Trump et le geste stratégique que beaucoup n’ont pas compris

Ce qui apparaît aujourd’hui, après analyse du texte et de sa portée, est un choix stratégique d’une grande finesse.
Benjamin Netanyahu, sous pression internationale intense, a accepté une résolution qui, en surface, semble dangereuse.
Mais en réalité, elle déplace la question palestinienne vers une structure qui retire à l’Autorité palestinienne toute légitimité opérationnelle sur Gaza, place les États-Unis comme superviseur exclusif et renvoie la création éventuelle d’un État à des conditions irréalisables pour des décennies.

La manœuvre est presque chirurgicale. Elle permet à Israël de sortir du piège diplomatique tendu par les capitales occidentales tout en évitant toute concession territoriale ou politique réelle.

La colère de certains commentateurs, qui ont immédiatement accusé Netanyahu d’accepter un État palestinien, s’effondre à la lumière du texte.
Le Premier ministre avait déjà mis sa pièce plusieurs cases plus loin. Il a accepté une résolution qui neutralise le narratif palestinien, qui place Trump au centre du jeu et qui redéfinit Gaza comme un dossier international sous responsabilité américaine.

C’est un mouvement d’échecs, non un recul. Et c’est exactement ce qu’Amit Segal a essayé de dire au milieu du vacarme : il faut lire les résolutions avant de les brûler.

Une fenêtre stratégique pour Israël, une impasse structurelle pour les Palestiniens

Avec cette résolution, rien ne rapproche les Palestiniens de la création d’un État. Tout les en éloigne. La division interne entre Gaza et Ramallah est institutionnalisée. Leur capacité à répondre aux conditions imposées par le plan Trump est inexistante. Leur retour à Gaza n’est même plus dans le cadre.

Pour Israël, au contraire, la résolution ouvre un espace inédit :

celui d’une bande de Gaza sécurisée sous pilotage américain, hors de portée de l’Autorité palestinienne, avec des conditions de gouvernance tellement strictes qu’elles rendent impossible toute reconnaissance internationale d’un État palestinien dans un horizon visible.

Une « bombe » qui révèle la véritable partie

La tempête médiatique d’hier n’aura été que le reflet d’un réflexe pavlovien : hurler avant de comprendre. Mais lorsque le texte est lu dans sa totalité, que les conditions sont analysées et que l’architecture stratégique est examinée, une image nouvelle apparaît.

Netanyahu n’a pas reculé. Il a déplacé la partie.

Trump n’a pas imposé une solution. Il a structuré un cadre où les conditions verrouillent toute concession dangereuse.

Et Amit Segal, en direct, n’a pas lancé une bombe : il a simplement mis de la lumière sur un texte que beaucoup ne voulaient pas regarder.

Le résultat : une résolution qui, loin d’annoncer un État palestinien, enterre cette perspective pour longtemps et redonne à Israël une marge stratégique que ses adversaires n’avaient pas vue venir.

Qui est Amit Segal ?

Amit Segal est un journaliste israélien de premier plan, né le 10 avril 1982 à Haïfa. Il est actuellement commentateur politique principal pour la chaîne israélienne Channel 12 News et chroniqueur pour le journal Yedioth Ahronoth. 

Dès l’âge de 17 ans, Segal débute dans le journalisme en tant que reporter pour un journal local à Jérusalem. 

En 2000, il passe à la radio militaire israélienne (Galatz), puis en 2006 devient correspondant à la Knesset pour Channel 12. 

Sur le plan académique, il est diplômé en droit de l’Hebrew University of Jerusalem et détient également un master en politiques publiques de l’University College London (UCL). 

Influence et reconnaissance

Segal est considéré comme l’un des journalistes les plus influents d’Israël. 

Il est connu pour ses enquêtes politiques, son accès aux réseaux de pouvoir en Israël, et sa capacité à commenter les développements clé du pays.

 

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