Quand le judaïsme sauve une vie : le témoignage bouleversant d’une mère entre drogue, emprise et foi

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Drogue, emprise, prière : le témoignage d’une femme reconstruite par la prière

Au premier regard, Des profondeurs de l’abîme ressemble à une confession de plus, un récit de survie parmi tant d’autres.

Mais ce serait une erreur de le réduire à cela. Car ce que Ruth Yitschack offre ici n’est pas un
« livre » au sens strict : c’est une autopsie de l’âme.

Celle d’une enfant persuadée d’être abandonnée, alors qu’elle ne le fut jamais.
Cette croyance toxique, enkystée, va la pousser dans les gouffres où s’effondrent ceux qui ne parviennent plus à distinguer le réel du traumatisme.

Tout son parcours va en découler : les crises, la solitude, le sentiment de n’être pour personne un lieu sûr. Cette faille devient un gouffre. Elle s’y enfonce avec l’obstination de ceux qui veulent comprendre pourquoi ils vivent. Les drogues entrent dans sa vie, toutes les drogues, comme un anesthésique contre une douleur invisible. Elle se dissocie, se sépare d’elle-même. Son corps d’un côté, son esprit de l’autre. Rien ne semble pouvoir la ramener.

Drogues dures, spirale sans oxygène, dissociations, absences mentales : sa jeune vie dévastée devient un terrain miné où chaque geste, chaque rejet ressenti, devient une bombe.

Et pourtant, un fil existe. Un fil ténu, presque invisible : la danse d’abord, seule respiration dans un corps qui hurle. Le seul espace où tout se reconnecte un instant. Mouvement contre peur, rythme contre vertige. C’est sa première révolte. Sa première fidélité à elle-même. La danse la relie au monde alors qu’elle se croyait perdue pour lui.

Puis Robert, ce juif américain charismatique, destructeur, dont l’emprise la transforme en esclave au sens propre. C’est là un épisode glaçant. Mais au cœur de ce labyrinthe, une absurdité lumineuse surgit : elle, la non-juive, se surprend à tendre la main vers les psaumes, vers les mots anciens, vers des prières qui ne lui sont destinées par personne.

Personne ne lui demande de devenir juive et pourtant elle s’y dirige comme vers une évidence qui précède la conscience. Comme si quelque chose en elle, un instinct, un noyau dur  savait que la reconstruction se ferait là, dans cette langue de feu, dans cette proximité avec l’Invisible.

La conversion ne guérit rien d’un coup. Son second mariage non plus. Israël non plus.
Le réel continue d’être dur, rugueux, ingrat :elle épousera un mari atteint d’un trouble du spectre autistique, parfois absent au point de la laisser seule avec trois enfants, même un soir de Kippour.
Un quotidien qui ressemble parfois à une condamnation à tenir debout sans filet.

Et pourtant, quelque chose bascule.

Un jour, elle comprend que ce n’était pas l’abandon qui la détruisait, mais sa croyance dans cet abandon. Elle déterre cette racine toxique, la regarde en face, et renverse le sortilège. Elle répète alors, près de trois cents fois, comme un marteau pilonnant la pierre :

« Je ne suis pas seule. Je ne suis pas abandonnée. Je suis aimée. »

Et la magie opère. Pas la magie naïve, hollywoodienne, mais celle de l’inconscient qui accepte enfin une autre vérité. Son attitude change, donc son mari change. Il s’enfuit moins. Elle cesse de réclamer, cesse d’étouffer, cesse de quémander la preuve de l’amour. Elle laisse l’espace, elle respire, elle devient maître de son bonheur.

C’est seulement alors qu’un autre fil apparaît, plus puissant encore : celui de toutes les rencontres bienveillantes qui ont jalonné sa route. Une famille de cœur. Des soutiens silencieux. Des mains tendues au moment exact où tout menace de s’effondrer. On les remarque après coup, comme si l’itinéraire avait été, malgré tout, secrètement accompagné.

Ruth finit par comprendre ce que le judaïsme lui murmurait depuis le début :

l’homme n’est jamais seul sauf lorsqu’il repousse Dieu.

Le livre ne propose pas de rédemption spectaculaire, pas de « fin heureuse », pas de miracle tonitruant. Il offre quelque chose de plus rare : la lente conquête d’un apaisement intérieur. La certitude qu’un destin n’est pas figé. Que l’on peut sortir de l’abîme non pas grâce à une main qui nous tire, mais grâce à une phrase une seule qu’on ose enfin croire.

DES PROFONDEURS DE L'ABÎME: Le Livre de Ruth 

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