Rescapé du Hamas, Segev Kalfon bouleverse Israël par un simple geste : « Il ne jette plus rien »

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Rescapé du Hamas, Segev Kalfon bouleverse Israël par un simple geste : « Il ne jette plus rien »

Il ne jette jamais de nourriture : le détail révélé par la mère de Segev Kalfon

Après un calvaire prolongé de plus de deux ans en captivité par le Hamas, Segev Kalfon est revenu dans les bras de sa famille. Lors de son premier entretien accordé après sa libération, ses parents, Galit et Kobi Kalfon, ont évoqué non seulement les souffrances endurées, mais également des transformations symboliques dans le comportement de leur fils – dont un geste posé, inattendu, révélateur d’une épreuve qui l’a marqué à jamais. 

Une attitude nouvelle, née de l’épreuve

« Quand il mange, il dit : “Maman, tu ne vas pas jeter ça, d’accord ?” » explique Galit Kalfon, la voix empreinte d’émotion. « Il appelle immédiatement des amis, pour qu’ils prennent la nourriture qu’il n’aura pas consommée et la donnent aux nécessiteux. Je suis tout simplement bouche bée : pour lui, chaque petite chose a un poids énorme. » 

Ce détail, apparemment anodin, trahit une transformation profonde : l’homme de trente ans qu’ils avaient connu, actif, insouciant, se découvre désormais dans un souci aigu de gratitude et d’attention aux autres. « Chaque matin, il fait son lit, il se lève et plie ses vêtements ; ça ne se faisait pas avant », ajoute sa mère. 

« Quel enfant nous avons retrouvé ? »

« Tout ce que nous avons traversé pendant ces deux années, l’extraordinaire fardeau, mais au final, Dieu nous a bénis et nous a donné un cadeau : un enfant nouveau, avec de nouvelles prises de conscience. » confie Galit.
« Nous ne sommes qu’au début, mais il a énormément de remise en question, une immense reconnaissance pour chacun de ceux qui nous entourent ; à chaque instant je remercie Dieu. » 

La question fu­sible : comment accompagner quelqu’un qui revient d’un moment aussi extrême ?
« Durant ces deux semaines, je n’ai quasiment pas pu m’asseoir avec Segev, il passe des examens, s’occupe de toute cette affaire. Mais je suis également inquiète pour la suite. Il doit être dans une tourmente d’émotions ; pour nous, cela a été deux ans, mais pour lui, c’est plus de dix ans. Tout est nouveau pour lui : il s’émerveille de la moindre chose, et je veux le voir sur la bonne voie. Je suis toujours optimiste, mais je souhaite vraiment qu’il réussisse dans cette voie, nous l’aiderons, mais j’espère qu’il soit sur le bon chemin. » confesse encore Galit. 

L’écho du père et le choc de la libération

« J’ai traversé des jours où j’ai failli craquer », confie Kobi Kalfon. « Mais ma foi personnelle m’a soutenu et je suis allé de l’avant à ma façon. J’ai compris que, en tant qu’État, et parmi les instances qui s’occupent de tout ce dossier des otages, on avait besoin de cette aide divine. On ne peut pas rêver qu’ils sortent vingt otages dès le premier jour, qui croire ? Ce n’était même pas à l’ordre du jour.
Une transaction globale était imaginée dans des conditions où Israël ne pouvait pas tenir, et le Hamas a été obstiné… jusqu’à ce que vienne le Grand Maître et alors tout s’est déroulé. » 

À propos du moment tant attendu du retour de son fils : « Tu ne planifies pas ce que tu vas voir ; on a vu sa sortie du « savana » de l’Forces de défense israéliennes lorsque l’officière le reçoit. Avant tout, c’est un choc : tu vois simplement une silhouette et tu exploses de rage et d’émotion. Tu le vois, tu ne l’entends pas, tu ne le sens pas. Imagine que je voyais Segev uniquement à l’écran, et on me disait encore « une heure et vous le rencontrez », il est là, à quinze mètres de nous, dans une autre pièce, en train de se préparer, passer les entretiens, se doucher. Et puis ils nous ont dit : “Vous êtes prêts à aller voir Segev ?” Pour moi, ce fut un tremblement de terre dans tout le corps, un volcan prêt à exploser d’émotion. » 

Une vie « neuve », mais une douleur persistante

La libération n’efface pas l’empreinte de l’enfer vécu. Si aujourd’hui la famille Kalfon célèbre le retour, elle ne minimise pas l’ampleur du travail à venir. Peu à peu, ils découvrent un homme transformé, désormais capable d’un regard neuf sur les « petites » choses de l’existence – premier repas sans gaspillage, première matinée avec un lit rangé, premier sourire spontané sans crainte.

Et pourtant, le vécu demeure : l’abandon forcé de sa liberté, la sidération d’être « pris·en·otage », la souffrance psychologique aussi bien que physique. Le geste de ne plus jeter de nourriture – petite marque, peut-être, mais révélatrice – devient une métaphore de la reconnaissance retrouvée, de la vie réapprivoisée.

 L’otage libéré revient, certes, à sa famille et à sa vie, mais il revient aussi, et peut-être surtout, à lui-même : un homme marqué, humble, attentif. Galit et Kobi Kalfon ont franchi l’intervalle de l’absence, de l’angoisse, de l’incertitude. Ils ont maintenant devant eux un fils différent, et l’espoir d’un chemin à reconstruire pas à pas.

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