
Netanyahou, le retour en force : pourquoi il croit à sa victoire à venir et pourquoi il pourrait bien gagner
Malgré le séisme du 7 octobre, l'homme fort de la droite israélienne annonce son retour. Et il a des raisons solides d'y croire.
Benyamin Netanyahou a brisé le silence politique. Dans une déclaration sans ambages, il a confirmé sa candidature aux prochaines élections israéliennes.
Une annonce qui aurait pu paraître audacieuse, voire suicidaire, après le choc du 7 octobre 2023.
Pourtant, les faits donnent raison au Premier ministre : les dernières étapes du conflit avec le Hamas, la libération partielle des otages, et la recomposition de l'opinion publique jouent en sa faveur. Netanyahou ne se contente pas de survivre politiquement. Il s'apprête à revenir en conquérant.
Un sondage qui bouleverse les cartes
Le quotidien "Maariv" a publié un sondage clé : la coalition actuelle dirigée par Netanyahou gagnerait quatre sièges supplémentaires. Avec un Likoud remonté à 34 mandats, le bloc de droite talonne à nouveau la majorité.
C'est là un signal fort : malgré les critiques, le Premier ministre retrouve son électorat.
Le déclencheur ? L'accord récent pour la libération d'otages, perçu par une frange de l'opinion comme une victoire du par une frange de l'opinion comme une victoire diplomatique et une démonstration de maîtrise.
La guerre comme narratif de l'ordre et du salut
La droite israélienne n'a jamais douté d'une chose : en temps de guerre, Netanyahou est irremplaçable. L'électorat de sécurité, celui qui vote pour un chef de guerre avant tout, reste mobilisé. Et les résultats sont là.
Le Premier ministre a fixé une feuille de route claire : poursuite des combats jusqu'à l'élimination du Hamas, retour de tous les otages, et démilitarisation de Gaza. Il ne promet pas la paix : il promet la dissuasion. Et dans un Israël blessé, cette promesse a du poids.
L'absence d'alternative crédible
Ni Gantz, ni Lapid, ne parviennent à s'imposer comme des figures capables de gérer une crise existentielle. Si les critiques contre Netanyahou fusent, elles ne se cristallisent autour d'aucun leader. L'opposition est fragmentée, sans message unificateur, sans tête d'affiche incontestable. Cette vacance est une aubaine pour le Likoud, qui reste la seule force politique structurée et dotée d'un appareil électoral aguerri.
La base reste solide et mobilisée
Rien ne vaut un noyau dur. Les électeurs séfarades, traditionnalistes, nationalistes-religieux et haredim ne lâchent pas Netanyahou. Leur fidélité compense largement les défections de l'électorat centriste. Et les réseaux d'influence du Likoud dans les mairies, les conseils locaux et les relais communautaires fonctionnent à plein régime.
L'art de se relever et de retourner le récit
Le 7 octobre fut un effondrement. Mais Netanyahou a changé la grammaire politique. Il ne se présente pas comme responsable, mais comme nécessaire. Il dit en substance : "le système entier a failli, pas moi seul, et je suis le seul à pouvoir finir ce qui a commencé".
Cette rhétorique fonctionne. Elle déplace le débat du passé vers l'avenir, de la faute vers le leadership. Et l'électeur, fatigué de la division, adhère souvent à cette vision pragmatique.
Un timing précisément calculé
En annonçant tôt sa candidature, Netanyahou impose son tempo. Il oblige ses adversaires à entrer en campagne sur son terrain. Il mise sur un retour à une forme de stabilité relative, sur l'usure de la critique, et sur l'oubli progressif des colères initiales. Son pari : l'histoire lui donnera raison.
In homme affaibli, mais toujours imbattable
Netanyahou n'est plus le dirigeant adulé d'autrefois. Mais il reste l'homme politique le plus stratège, le plus résilient, et le mieux organisé d'Israël. Il a réussi à transformer un passif dramatique en position de force. Les élections à venir ne seront pas un plébiscite. Mais elles pourraient être, une fois encore, une victoire de l'homme que personne ne parvient à renverser.
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