Place des otages à Tel-Aviv : « Il n’y aura pas de réparation sans responsabilités » -vidéo-

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« Il n’y aura pas de réparation sans responsabilités »

« Il n’y aura pas de réparation sans responsabilités »

Les familles stigmatisent le gouvernement après le 7 octobre

Lors d’un rassemblement organisé à Tel‑Aviv, la mère d’un otage a prononcé un discours d’une rare violence à l’encontre du gouvernement israélien.
Elle accuse directement le Premier ministre et l’ensemble de l’exécutif d’être « responsables du fiasco du 7 octobre ».

« Ils sont responsables que des enfants aient été enlevés en pyjama de leur lit, que des familles se soient cachées entre des cadavres jusqu’à ce qu’on vienne les secourir et que l’aide soit arrivée trop tard. Ils sont responsables de la mise à l’abandon, des otages assassinés en captivité et de soldats tombés à plusieurs reprises dans des lieux déjà conquis 

L’appel est sans détour : « La vraie réparation ne sera achevée que lorsque tous ceux qui ont failli seront partis et rendront des comptes. » Et de conclure par un cri adressé à tout un peuple : « Sachez que derrière vous se tient tout un peuple — un peuple qui continuera à se battre pour ramener tous les otages et les soldats à la maison. »

Un bilan tragique et une colère qui monte

La tragédie du 7 octobre 2023 est désormais une plaie ouverte dans la société israélienne :  environ 1 200 personnes ont été tuées et 251 prises en otage lors de l’attaque du Massacre du 7 octobre perpétrée par le Hamas.  Ces chiffres  dressent un tableau d’échec considérable : celui d’un État surpris, dépassé, et dont les mécanismes de défense se sont effondrés.

 Une déploration qui fait écho à la demande insistante de nombreux proches de victimes : la mise en place d’une commission d’enquête d’État. En effet, près de 1 000 personnes directement concernées (otages, familles, blessés, réservistes) ont signé, début 2025, une lettre ouverte exigeant une telle enquête. Ils affirment : « Nous ne voulons pas d’une commission de complaisance dans laquelle les investigateurs sont désignés par les mis en cause. » 

Lors d’une cérémonie commémorative organisée à Tel Aviv, au‑delà de l’émotion, s’est fait entendre un puissant appel à la responsabilité politique. « Le début de la guérison commence par l’acceptation de la responsabilité », a affirmé un père de soldat tombé. 

Des revendications claires, au‑delà de la simple libération

Les familles ne se contentent plus de la seule libération des otages ou des morts. Elles réclament un « processus complet de justice ». Le discours est désormais articulé autour de deux volets : la restitution de tous les captifs, vivants ou morts, et la reddition des comptes.

Un article du Jerusalem Post rapporte que des proches de victimes, notamment une tante ont vertement critiqué le Premier ministre.

Lors d’un rassemblement à Tel-Aviv, une tante d’otage tuée s’est adressée au gouvernement avec une amertume glaçante : « Merci de l’avoir ramenée dans un cercueil. »

Pour ces familles, la libération partielle ou symbolique ne suffit pas : « Notre lutte ne s’arrêtera pas tant que chacun des responsables n’aura pas rendu des comptes », déclarent-elles lors de rassemblements programmés dans tout le pays. 

L’attention se fixe également sur la question de la mémoire : plusieurs communautés à la frontière de Gaza ont exprimé leur refus de participer à la cérémonie officielle, estimant que l’État évitait de reconnaître ses erreurs. 

Le défi pour l’État : entre restauration de la confiance et survie politique

Le gouvernement de Benjamin Netanyahou se trouve dans une situation délicate. Selon l’agence AP, il a largement évité de porter la responsabilité de l’échec, préférant imputer les erreurs à ses chefs militaires et à des circonstances exceptionnelles.

Cependant, la société civile et les victimes exigent davantage qu’un changement de discours : elles appellent à des actes tangibles, à une enquête indépendante, à une réforme institutionnelle et à une vraie reddition des comptes.

Le temps joue contre l’actuel exécutif : plus la revendication d’une commission d’enquête s’enracine, plus le risque de fracture entre l’État et ses citoyens grandit.

Le 7 octobre n’a pas seulement été un soir de désastre, mais une rupture : rupture dans la sécurité, rupture dans le lien entre l’État et ses citoyens, rupture dans la narration des responsabilités. Le discours offert par une mère d’otage et repris par tant d’autres incarne la nouvelle donne : « Il n’y aura pas de réparation sans responsabilités ». Le compte à rebours est engagé.

Le gouvernement israélien ne peut plus se contenter de gestes symboliques. Car au‑delà de la douleur, il y a une exigence : que la vérité soit dite, que la justice soit faite, que le contrat social soit renouvelé.

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