
Charlie Kirk à Netanyahu : « Vous perdez l’Amérique »
Une lettre d’alerte envoyée quelques mois avant son assassinat
Quelques mois avant d’être abattu lors d’un événement à l’université de l’Utah, Charlie Kirk, l’activiste américain de droite connu pour son soutien indéfectible à Israël, avait adressé une lettre personnelle au Premier ministre Benjamin Netanyahu. Dans ce courrier daté du 2 mai, révélé par la chaîne israélienne Mako, il exprimait une inquiétude profonde : Israël est en train de perdre l’opinion publique américaine, y compris au sein des cercles conservateurs.
« Le but de cette lettre est d’exposer nos inquiétudes et de proposer des solutions possibles. Tout ce qui est écrit ici provient d’un amour profond pour Israël et le peuple juif », écrivait Kirk en ouverture, avec gravité.
Un diagnostic glaçant sur la guerre de l’opinion
Charlie Kirk rapportait avoir « passé des mois à analyser ces tendances » : une montée inquiétante de la haine d’Israël sur les réseaux sociaux et les campus américains. « Israël est un État d’apartheid », « Israël commet un génocide », « Les États-Unis financent ce génocide à Gaza », « Pourquoi Israël bénéficie-t-il d’une couverture santé gratuite grâce à l’argent américain ? », « Pourquoi Israël et les Juifs dirigent-ils la politique étrangère des États-Unis ? », « Les Juifs sont-ils responsables des attentats du 11 septembre ? », écrivait-il en citant les propos qui circulent de plus en plus librement sur les plateformes numériques.
« Je sais que vous faites face à une guerre sur sept fronts, et mes plaintes ne paraissent pas importantes en comparaison. Mais j’essaie de vous dire qu’Israël perd du soutien même dans les cercles conservateurs. Cela devrait être une alerte de niveau grave », avertissait-il sans détour.
Un plan d’urgence proposé à Jérusalem
Face à cette guerre de l’image, Kirk proposait des solutions concrètes. Il recommandait à Netanyahu de créer une équipe de réponse rapide sur les réseaux sociaux, de recruter des experts capables de démolir les fausses accusations, et de mettre en place un « réseau de la vérité d’Israël » capable de riposter efficacement.
Il insistait aussi sur l’importance d’envoyer aux États-Unis certains otages libérés de Gaza pour témoigner publiquement, dans le cadre d’une tournée de conférences. Ce témoignage vivant serait, selon lui, « très efficace ». Ces voix devraient, écrivait-il, retourner l’accusation de génocide contre le Hamas, qui utilise les civils comme boucliers humains et cache ses armes dans des écoles et des hôpitaux.
« Ces vérités sont parfois diffusées par les grands médias, mais presque jamais sur les réseaux sociaux », regrettait-il, appelant à un changement de stratégie.
Une référence au modèle Trump pour la riposte numérique
Dans sa lettre, Charlie Kirk allait plus loin encore en évoquant explicitement le modèle de Donald Trump comme source d’inspiration. Il proposait à Israël de mettre en place une équipe de réponse rapide sur les réseaux sociaux, à l’image de celle qui avait accompagné Trump lors de ses campagnes. Ce « media war room » aurait pour objectif de répondre en temps réel à chaque attaque ou fausse information visant Israël, avec un ton incisif, des données vérifiées et une stratégie agressive.
Selon lui, le gouvernement israélien est mal préparé à affronter la virulence des jeunes internautes de la génération Z, chez qui « l’antisionisme se mélange de plus en plus à un antisémitisme décomplexé ». Il appelait à reconnaître l’ampleur du désastre, en insistant sur le fait que « les batailles modernes ne se gagnent plus seulement sur le terrain militaire, mais aussi sur TikTok, Instagram et X. »
Une critique directe de la communication israélienne
Dans un ton franc, Charlie Kirk critiquait aussi la faiblesse du message israélien à l’étranger : « Je pense qu’il est important d’être totalement honnête avec ceux que vous aimez, Israël perd la guerre de l’information, et elle nécessite une intervention médiatique », écrivait-il.
Sa phrase la plus amère résumait son désarroi : « Je me sens parfois défendre Israël en public plus que le bureau du Premier ministre lui-même. »
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