
L'alyah est en nette hausse depuis l'an dernier. 10 000 juifs français sont attendus en 2015. Depuis les attentats qui ont eu lieu en France, la communauté juive n'a plus qu'une question en tête: celle du départ en Israël.
Cependant, le dilemme est bien là. Partir oui, mais pour faire quoi? La vie est dure en Israël et ce n'est plus un secret pour personne. Les candidats à l'alyah doivent avoir conscience qu'Israël les accueille certes, mais qu'il ne les attend pas...
Faire l'Alyah, demeure un rêve pour beaucoup de juifs.
Par sionisme, par crainte de la montée de l'antisémitisme en France ou encore pour des raisons économiques, les juifs de France sont de plus en plus nombreux à franchir le pas de l'alyah. Pour ceux qui hésitent encore, bien souvent, la question financière est en jeu.
En effet, parmi ceux qui sont tentés par l'alyah, beaucoup vivent correctement en France, grâce aux aides sociales. Cependant, en Israël, ces aides n'existent pas ou peu. Comment faire alors lorsque l'on veut s'établir en Israël et qu'on a pas les moyens de s'acheter un appartement?
Israël demande de l'énergie, du dynamisme et du courage, beaucoup de courage pour joindre les deux bouts, certains cumulent jusqu'à trois emplois pour s'en sortir. Les candidats à l'alyah sont-ils vraiment au courant de la réalité du quotidien israélien, bien loin de celle des vacances du mois d'août?
Sont-ils prêts à apporter de la main d'oeuvre et des connaissances au pays, sans forcément attendre quelque chose en retour? Les juifs français tentés par le départ doivent se poser les bonnes questions et estimer leur chance de "survie" en Israël avant de s'engager.
Certains ont tout à fait conscience du fait qu'Israël ne les assistera pas et s'en plaignent déjà: Caroline B, déclare sur Facebook: "je suis outrée de ce que je viens de lire, Israël n'aiderait pas les personnes sans ressources .... et pourtant je suis sûre qu'il n y a pas que des personnes riches qui partent ça c est sûre ...alors comment font elles on m à dit qu il y avait des aides".
Une des candidates à l'alyah témoigne elle aussi:
"Si vous vous rendez aux réunions de l’Agence juive vous vous rendrez compte que tout n’est pas tout rose. Ils ne veulent que les juifs français « riches » qui ont de quoi acheter une maison, qui posent des questions pour savoir comment faire sortir leur argent et vous demandent expressément de donner une adresse en Israël.
Si vous n’avez pas de famille ou des amis pour vous accueillir, il vous faudra louer un appartement quelques mois avant votre alya et si vous n’avez pas les moyens de le faire, ils VOUS REFUSENT LA ALYAH.
Je suis dans ce cas, et c’est ce qu’ ils m’ont clairement dit. Si vous n’avez pas les moyens, vous n’avez qu’à rester en France et vous faire massacrer. Ils auront bonne conscience car ils diront qu’ils ont sauvé les riches."
Ceci n'est pas tout à fait vrai. Néanmoins, pour ouvrir un dossier au départ de France, l'Agence juive demande de fournir une adresse en Israël.
Qu'en est-il réellement?
Israël a t-il prévu de mettre en place un plan social pour aider les moins riches? Tout le monde a t-il concrètement les moyens de faire l'alyah?
Hai Assouline, le directeur du ministère de l'intégration l'affirme, quelqu'un qui ne travaille pas peut difficilement survivre grâce aux seules aides de l'Etat, qui sont minimes.
L'allocation familiale existe mais elle ne suffit pas à couvrir ses besoins, ou alors tout juste.
Il existe néanmoins un grand nombre d'aides dont les nouveaux immigrants bénéficient la première année. Il s'agit davantage d'accompagner les olims dans leur intégration que de les assister financièrement.
Depuis les années 2000, tous les nouveaux immigrants ont les mêmes droits, ils reçoivent un panier d'intégration pendant six mois et peuvent demander une allocation de subsistance pendant un an. Après, les droits peuvent être étendus.
Quels sont les droits et les avantages?
Il existe des logements sociaux, pour lesquels, les retraités, les handicapés et les familles monoparentales sont prioritaires dans la mesure des places disponibles. Il faut faire la demande auprès du ministère de l'intégration.
L'oulpan est gratuit pendant 5 mois et les olim peuvent demander de compléter leur apprentissage par un oulpan professionnel.
De plus, une partie des frais d'inscription aux stages pour passer les équivalences est prise en charge par l'Etat. Si les personnes necessitent une reconversion professionnelle, et que le coût est reconnu par l'état, il peut prendre en charge jusqu'à 80% de la somme.
Enfin, les olim ont des réductions d'impôt du travail pendant 36 mois.
Outre les aides, la motivation et le courage sont les clés d'une alyah réussie.
Caroline Haïat
Bonjour,
Je constate que mon message n’est pas resté « lettre morte » comme je le pressentais et vous en remercie. (je suis l’auteur du second message). En fait, ce que l’on demande en tant que retraités, c’est avoir un logement social en arrivant puisque on ne nous accorde pas le merkaz klita car, disent-ils, les retraités n’aiment pas la colocation. Qu’en savent-ils ? Si nous avons un logement social, notre retraite aussi petite soit-elle (pour ma part, 1094 € mensuels) pourrait nous permettre de vivre sans être à la charge de l’état. Nous n’en demandons pas plus.
Merci encore pour ce retour positif. Certains journalistes font bien leur travail. Merci encore.
Odette