Paracha de la semaine : KI TISSA l’égarement du peuple juif

Judaïsme, Paracha de la semaine - le - par .
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KI TISSA l’égarement du peuple juif

KI TISSA légarement du peuple

« Et quand le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne, il s’attroupa autour d’Aaron et lui dit: « Allons ! fais nous un dieu qui marche à notre tête, puisque celui-ci, Moïse, l’homme qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons ce qu’il est advenu » (Exode 30,1).

D’après les maîtres du Midrach, Moïse arriva avec six heures de retard sur l’horaire prévu. Avant de monter au Ciel pour recevoir les tables de la Loi, Moïse rassura le peuple: « Je reviendrai dans quarante jours, avant midi ». Dans l’intervalle, il désigna Aaron et Hour le fils de Myriam comme responsables des Enfants d’Israël.

C’était à présent le 16 Tamouz, le dernier des quarante jours, et midi était passé. Où Moïse pouvait-il être ?

Le peuple se trouvait seul dans l’immensité du désert, sans chef, sans guide. Les Enfants d’Israël furent pris de panique et ils exigèrent d’Aaron de lui fabriquer des dieux qui marcheront devant eux. Ils proclamèrent:
« Voici ton dieu Israël, qui t’a fait sortir du pays d’Egypte !

C’est un passage des plus choquants de la Bible. C’est la page la plus affligeante de notre histoire. Pendant que Moïse se trouvait en présence de D.ieu et recevait pour son peuple les Tables de la Torah, une partie du peuple d’Israël dansait et riait autour d’un veau d’or - nos Sages vont plus loin - ils s’adonnaient à une sorte d’orgie ce qui provoqua le courroux de l’Eternel et de Moïse.

Le veau d’or en lui-même, le matérialisme qu’il représentait, pouvait, au sentiment de Moïse, être surmonté par les Tables mêmes, qu’il apportait au peuple.

Mais les « danses » étaient l’expression d’une joie, d’une complaisance et une passion dans le péché. En présence d’un tel état d’esprit, les Tables sont devenues un poids mort, les commandements inscrits sur elles incapables d’influencer le peuple.

 KI TISSA l’égarement du peuple juif

KI TISSA l’égarement du peuple juif

 

Moïse n’a que quelques heures de retard, et eux, sans beaucoup d’hésitation, ils réécrivent l’histoire sans aucune honte: ce veau est ton dieu qui t’a fait sortir du pays d’Egypte.

Moïse , le prophète et l’architecte de l’exode d’Egypte ; Moïse, le porte-parole courageux, qui s’était vaillamment battu pour obtenir leur libération ; Moïse, le maître et le législateur, est immédiatement oublié. Maintenant, leur dieu, c’est le veau d’or.

Bien des grands hommes ont subi le même sort que Moïse. Pour leur dévouement, leur courage, leur abnégation, ils n’ont eu aucune reconnaissance, ils ont été vite oubliés, mais l’Histoire a gardé leur souvenir éternel.

C’est bien rapide et choquant, et caractéristique de la psychologie de masse. Elles, les masses, doivent avoir un leader. Quel gouffre entre Moïse et un veau fabriqué par la main humaine, une idole qui ne parle pas et n’entend pas ! Mais pour eux, ce vide n’est pas important. Ils sont disposés à suivre aveuglément n’importe quel leader, que ce soit Moïse ou un veau d’or.

Comme Moïse tardait à revenir, et que le peuple d’Israël avait besoin d’un chef, pourquoi n’ont-ils pas demandé à Aaron de prendre les rênes du pouvoir et de marcher à leur tête à la place de Moïse ? Aaron, après tout, était un homme qu’ils connaissaient et qu’ils aimaient sincèrement ; il avait toujours été aux côtés de Moïse depuis les premiers temps de la campagne de libération.

N’est-il pas le successeur le plus « naturel » de Moïse ?

Le fait que les enfants d’Israël ne choisirent pas Aaron mais se tournèrent tout de suite vers le veau d’or, nous apprend que les gens vont chercher quelqu’un venant « du dehors » au lieu d’élire l’un des leurs, avec qui ils étaient très liés, serait-ce un homme aussi éminent et expérimenté qu’Aaron, leur très populaire grand prêtre.

Nous pouvons quand même trouver un élément positif chez les enfants d’Israël dans le désert, en comparaison avec certains contemporains. Eux, ces juifs d’antan, étaient prêts à donner leur or, pour qu’on leur fabrique un dieu alors que, parmi nous, il y en a beaucoup qui sont prêts à donner leur dieu pour de l’or.

Une leçon pertinente de cet épisode affligeant et déconcertant de l’Ecriture.

Claude Layani

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