
Stanley Kubrick L’incontournable
Stanley Kubrick, « The Exhibition », Contemporary Jewish Museum, San Francisco, du 30 juin au 30 octobre 2016.

Stanley Kubrick, « The Exhibition », Contemporary Jewish Museum, San Francisco, du 30 juin au 30 octobre 2016
Le Contemporary Jewisch Museum de San Francisco présente l’œuvre du cinéaste Stanley Kubrick à travers 800 objets lui ayant appartenu. Ils révèlent la psyché de l’artiste mais aussi son œuvre. Le réalisateur accordait beaucoup d’importance aux choses pour donner sens à chaque film : ces révélateurs sont présentés. Tel le fameux mug de Jack Nicholson dans « Shining » ou l’humanoïde de « L’Odyssée de l’Espace ».

Stanley Kubrick, « The Exhibition », Contemporary Jewish Museum, San Francisco, du 30 juin au 30 octobre 2016
Celui qui fit de chaque film une expérience nouvelle redevient vivant. On le retrouve dès ses 13 ans lorsque son père lui offrit sa première caméra, puis plus tard dans l’équipe du magazine Look.

Stanley Kubrick, « The Exhibition », Contemporary Jewish Museum, San Francisco, du 30 juin au 30 octobre 2016
Tout un univers technique est reconstruit dans cette odyssée de la vie et de l’œuvre.
Aux objets se joignent de nombreux documents iconographiques ainsi que les scenarii annotés pat le créateur ainsi que des costumes de certains films.
Plusieurs galeries individuelles d’ailleurs consacrées aux films majeurs : « Docteur Folamour », « Orange Mécanique », « Eyes Wide Shut ». Ils permettent de voir comment le réalisateur était attentif aux moindres détails. Pour couronner l’ensemble l’exposition permet de visionner un film qui est autant une biographie du réalisateur qu’une exploration de la musique de ses films : du « Beau Danube Bleu » au « Surfin’ Bird » des Beach Boys.
Rares sont les expositions « commémoratives » d’un tel intérêt. Il faut espérer sa venue en France. Elle permet de comprendre combien la démarche de Kubrick fut un travail d’écartement par rapport à une thématique ou un contexte précis en partant de la littérature, du réel, des mystiques ou des « missfits ».
Refusant un art où la personnalité de l’artiste paraît de manière intime Kubrick a cultivé la distanciation selon la formule abrupte et à laquelle il faut prendre garde : « la machine fait l’art ».
Elle donne à l’œuvre possède un côté « magique ». Mais cela n’empêcha en rien un tel génie de faire de ses films une œuvre essentiellement critique du monde, de ses structures et de sa violence implicite ou explicite. Et ce depuis Lolita jusqu’à Eyes Wide Shut crépusculaire et inégalé.
Jean-Paul Gavard-Perret
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