Rohani à Paris : les Juifs crient dans le désert

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Rohani à Paris et Hollande

Rohani à Paris : les Juifs crient dans le désert 

De juteux contrats, mais pas un mot pour dénoncer la répression barbare des opposants iraniens, le soutien au terrorisme d'inspiration chiite ni l'antisémitisme d'Etat pratiqué par la République islamique : le bilan de la visite de 24 heures du président Rohani est honteux pour la France et laisse un goût amer dans la bouche des Juifs de ce pays.

Le sulfureux visiteur a d'ailleurs été reçu le jour même où le monde commémorait le souvenir de la Shoah - le 27 janvier -, ce qui a particulièrement choqué les quelques centaines de manifestants du 28 janvier. Plusieurs rassemblements de protestation ont eu lieu à Paris.

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Place Denfert-Rochereau (14ème arrondissement), la communauté iranienne en exil a rappelé à François Hollande que son hôte et ses prédécesseurs étaient notamment responsables de milliers d'exécutions, pratiquées souvent en public, et de plus en plus fréquentes depuis l'arrivée au pouvoir du prétendu « modéré » Hassan Rohani.

Certains suppliciés sont des mineurs ayant commis le seul crime d'avoir enfreint la censure. De son côté, le CRIF était présent dans les rues de Paris, en compagnie de plusieurs organisations et de militants juifs, réunis devant le Sénat (6ème arrondissement).

Dans une lettre ouverte, l'institution politique du judaïsme français a estimé que Paris se serait honoré en exigeant du numéro un iranien le respect des droits de l'homme et la fin des appels à la destruction d'Israël.

Le CRIF a souligné également que Téhéran projetait d'organiser une nouvelle fois, en juin 2016, un concours de « caricatures sur la Shoah », qui sert habituellement de tribune de propagande aux plus ardents négationnistes de la planète. 50 000 dollars seront décernés au dessinateur qui aura le mieux tourné en dérision ou distillé le doute sur l'extermination des Juifs sous le Troisième Reich.

Notons qu'en dépit du silence quasi-général de la classe politique, 65 parlementaires de la majorité comme de l'opposition ont tout de même rejoint le CRIF dans son indignation. Ils ont signé une pétition insistant sur la somme impressionnante de crimes perpétrés au quotidien par le régime des mollahs et manifestant leur soutien aux leaders de l'opposition actuellement sous les verrous.

En outre, les députés et sénateurs ont souligné que le Hamas, le Djihad islamique et le Hezbollah étaient financés et armés par Téhéran.

C'est pourquoi ils ont demandé à François Hollande de faire preuve de « fermeté » à l'égard de son invité. Ils n'ont pas été entendus. Pourtant, selon un sondage commandé par le CRIF, 83 % des Français souhaitaient eux aussi que le chef de l'Etat aborde la question des droits de l'homme avec Hassan Rohani.

Par ailleurs, la visite du numéro un iranien a donné lieu à une rencontre insolite : son chef de la diplomatie, Mohammad Javad Zarif, était à ses côtés à l'Elysée puis a participé à une réunion de députés membres de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Parmi eux : Meyer Habib, représentant UDI (centre-droit) des Français de l’étranger, dont la circonscription comprend Israël, et ami de Benjamin Netanyahou. L'élu a interpellé le visiteur, lui demandant de parfaire l’« ouverture » supposée de l’Iran en reconnaissant enfin le droit à l’existence d’Israël.

« Je suis juif, a-t-il ajouté, et nous commémorons la journée internationale de la Shoah. Or, votre pays organise un concours de caricatures niant l’existence du génocide. Etes-vous prêt à déclarer publiquement que la Shoah a bien eu lieu ? » Mohammad Javad Zarif a rétorqué, sourire aux lèvres, que son gouvernement n'était pas à l'origine du concours (un mensonge éhonté).

« Mon ami Habib, a-t-il dit, nous n’avons rien contre les Juifs mais nous sommes opposés à la philosophie sioniste ». Devant la presse, Meyer Habib a qualifié son interlocuteur de « courtois » mais a indiqué qu'il n'était pas dupe : « Il est talentueux et doux, a-t-il commenté, mais très rusé ».

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