
Quand deux personnes décident de vivre leur histoire d’amour, le couple fait l'expérience de l’intimité à deux. Chacun s’ouvre à l'autre, à ses désirs, à ses besoins, à ses opinions, à ses objectifs de vie, à ses rêves... Aucun des deux ne peut s’empêcher d’être influencé par la différence de l’autre.
Tout cela fait partie intégrante de la magie imprévisible d’une relation amoureuse. Dans un couple, il est tout à fait normal de s’ajuster à son partenaire. Quelques négociations plus tard, un nouveau monde unique voit le jour combinant les personnalités de chacun.
L’aventure à deux pour faire évoluer ce monde unique est souvent source de durée.
Le plus souvent, cette conception d'un monde commun a généré un impact plus ou moins profond sur l’image de soi et sur l’estime personnelle de chacun. C’est peut être l’origine des tensions de l'étape du divorce : le bouleversement de cette réorganisation de soi peut amener à douter de soi-même.
Le divorce et l'absence de l’autre force à réinvestir son espace psychique, son imaginaire, et à retrouver en soi-même ce qui nous manque de l'autre.
Retrouver un équilibre sans l'autre consiste à cheminer du “nous” au “je”. Et ce travail peut effrayer “le moi Enfant” qui peut s’en sentir incapable.
C’est sans doute pour éviter l’effondrement du “moi” qu’un conjoint va instaurer un rapport de force, un conflit permanent. Car, aussi forte et indépendante qu’une personne puisse être, la fin d’une relation peut signifier la fracture du concept de soi, né depuis la réunion des amants.
Comment rassurer ce “moi enfant” effrayé qui doit réapprendre à vivre sans ce monde perdu ? Souvent ses pensées noires l’effraient tellement qu'il se dit “ je ne vais pas y arriver”, “je ne vais pas réussir à vivre sans elle, sans lui”... Trouver celui qui va montrer que ces pensées négatives "enfantines" ne sont pas des vérités est une expérience des plus riches.
La bonne nouvelle est que la plupart des gens y arrivent, même si cela prend du temps. Car trouver celui qui va apaiser notre enfant intérieur demande un effort mental, un travail qui ressemble à une nouvelle naissance.
Par son inquiétude, le “moi enfant” va convoquer d’autres structures psychiques comme celle du “parent en soi” pour le rassurer et l’aider à faire l'expérience de cette impossible condition humaine : L'être humain se construit qu'au prix de l'absence et de la frustration.
En réapparaissant, le “parent en soi” pourra retrouver les blessures déjà guéries, les moments de plaisir et les désirs oubliés. Le psy peut aussi aider à reprendre le chemin du développement personnel et d’aventurier pour aller vers un nouveau monde qui sonnera la fin du chagrin.
« Savoir être seul est au cœur de l’art d’aimer. Lorsque nous pouvons être seuls, nous pouvons être avec les autres, sans les utiliser comme moyen d’évasion. » dit Bell Hooks dans son livre Tout sur l’amour.
En effet, une partie importante de la guérison est un processus appelé « réorganisation du concept de soi », qui demande à nos structures Parent-Enfant- Adulte de réapprendre à interagir de manière équilibrée au sein de soi-même.
Cela s'apparente au processus de deuil qui implique la reconstruction et le renforcement du sentiment de qui nous sommes : somme des relations et des mondes perdus.
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