Lyon 2 : Julien Théry, enseignant, publie une liste de personnalités juive sur les réseaux sociaux

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Lyon 2 : Julien Théry, ce professeur publie une liste de personnalités juive sur les réseaux sociaux

Nouvel incident à l’université Université Lumière Lyon 2 : un professeur publie sur les réseaux sociaux une liste de personnalités juives « génocidaires à boycotter »

Lyon, 23 novembre 2025 : Dans un climat déjà tendu, un nouveau dérapage secoue l’université Lyon 2 : un enseignant d’histoire médiévale a diffusé sur les réseaux sociaux une liste ciblant « 20 personnalités publiques de confession juive », ou « présumées » telles, qu’il qualifie de « génocidaires à boycotter en toute circonstance ». 

La publication suscite une condamnation rapide des autorités universitaires et de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).

Affichage ciblé et langage virulent

L’enseignant, identifié comme Julien Théry, a publié sur son compte Facebook uivi par près de 5 000 personnes une photographie listant les noms de personnalités juives telles que Yvan Attal, Bernard‑Henri Lévy, Joann Sfar ou encore Michel Boujenah. Il les traite collectivement de « génocidaires à boycotter ». 

Interpellé, il réagit en affirmant se trouver « victime d’une campagne suscitée en rétorsion à [son] article sur l’antisémitisme de gauche, la grande fake news récemment publiée par Hors-Série. Signe encourageant que [l’] article… a touché juste ! »  dit-il

Il ajoute avoir clairement différencié « “juifs” et “sionistes partisans du génocide en Palestine…” » distinction qu’il juge « typiquement antisémite ». 

Réaction immédiate de l’université et de la Licra

Interrogée, l’université Lyon 2 déclare avoir pris connaissance « avec consternation » du message, et « condam­ne » « avec la plus grande fermeté le contenu de cette publication, qui ne représente aucunement notre université ni les valeurs qu’elle défend et transmet ».
Elle précise que l’enseignant « n’exerce aucune fonction de représentation de notre établissement », tout en soulignant « une attitude dont nous nous désolidarisons complètement ». L’université s’engage à « déterminer dans les meilleurs délais les mesures qui s’imposent ». 

Du côté de la Licra, l’affaire est qualifiée de « attitude ignominieuse ». L’organisation indique se tenir « à disposition de chacune des personnes diffamées pour les assister en justice ». 

Un contexte universitaire déjà tendu

Le dossier survient dans un environnement déjà fragile pour l’institution.
Fin mars, le géographe Fabrice Balanche avait vu son cours interrompu par une quinzaine de manifestants pro-palestiniens à l’université, il évoquait un « entrisme islamiste » potentiel à Lyon 2. 

En mai, un vice-président de l’université avait démissionné après des publications accusatrices sur Israël et le Hezbollah. Une enquête avait été ouverte et la région,par l’entremise du député & ancien président de région Laurent Wauquiez , avait suspendu ses subventions, accusant l’établissement de « dérives islamo-gauchistes ». 

Les enjeux d’un tel incident

L’affaire dépasse le simple ressort de l’enseignant isolé : elle pose la question de la responsabilisation des corps universitaires face à l’antisémitisme et à la diffamation collective fondée sur la religion ou la supposée « confession ».
Que signifie pour une institution censée garantir la pluralité d’idées et la tolérance que l’un de ses professeurs diffuse publiquement une liste stigmatisante ?

La dimension numérique aggrave la portée : les réseaux sociaux rendent l’acte viral et engageant un public beaucoup plus large que la salle de classe.
Le signal envoyé est lourd : une méthode de boycott public  « génocidaires à boycotter »  visant des personnes identifiées par leur confession, ou supposée telle, en vertu d’un activisme politique radical.

Le contexte actuel de tension autour du conflit israélo-palestinien rend cette publication d’autant plus inflammable. L’université est aujourd’hui scrutée, et une partie de l’opinion publique y perçoit une faille grave. L’institution ne peut s’en tirer avec une condamnation verbale : les attentes de transparence, d’action et de sanction sont fortes.

Une université aux prises avec ses contradictions

La communication de Lyon 2, en condam­nant, souligne que l’enseignant « n’exerce aucune fonction de représentation de notre établissement ». Pourtant, la problématique va au-delà de la reconnaissance d’un droit d’opinion individuel : elle touche à l’éthique de l’enseignant-chercheur, à la protection des étudiants et des personnels, et à la réputation d’un établissement public.

Cela interroge aussi les mécanismes internes : comment l’université surveille-t-elle les publications de ses membres ? Quels garde-fous sont en place pour prévenir ce type de dérive ? Et surtout, quelles mesures seront réellement engagées ? L’annonce « dans les meilleurs délais les mesures qui s’imposent » doit passer du vœu pieux à l’action tangible dans un environnement où l’inaction pourrait être perçue comme complicité.

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