Les images des libérations des otages du Hamas continueront longtemps de me hanter

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Les images des libérations des otages du Hamas continueront longtemps de me hanter

Les images des libérations des otages du Hamas continueront longtemps de me hanter de

Laurent Sagalovitsch – 

[BLOG You Will Never Hate Alone] Voir les otages exhibés comme des trophées a provoqué en moi un effroi qui ressemblait à de la rage.

Ils se tiennent là comme des fantômes. On les a fait monter sur une estrade. Ils sont pâles, efflanqués, hagards. Entre leurs mains, ils tiennent une sorte de diplôme, leur «certificat de décision de libération» signé par leurs geôliers. On les force à dire quelques mots. Ils ne savent pas quoi dire, bégaient des banalités. Leurs regards sont absents, leurs traits émaciés, leurs joues creusées, après plus d'un an et quatre mois de captivité. Je les regarde. Je pleure. Longtemps. Lentement. Comme suffoqué de douleur.

C'est un pur moment de douleur juive. Le recommencement du recommencement. Ces trois otages israéliens qui ont été libérés le samedi 8 février par le Hamas et exhibés comme des trophées, je les ai déjà vus un nombre incalculable de fois. À la sortie des camps. Agrippés aux barbelés. Contemplant d'un air absent ceux qui pourtant venaient de les extirper des griffes de l'enfer. Libres, mais quelque part déjà morts. Morts à eux-mêmes, à la vie qui s'en était allée sans les attendre. Morts à la mort qui n'avait pas voulu d'eux. Vivants, mais morts. Morts, mais vivants. Le «lait noir de l'aube».

Ils forment le caveau de l'âme juive, celui d'où on ne s'échappe jamais. Je les regarde encore. Je ne comprends pas ce qu'ils font là. Sont-ce des hommes ou des animaux exhibés lors d'une foire agricole? Que n'ont-ils déjà enduré comme souffrances pour en supporter une nouvelle, celle d'une humiliation publique, d'une ultime épreuve avant leur libération tant attendue, tant espérée, tant retardée. Ils sont là, mais ils ne sont pas là, en un ailleurs d'où, je le sais trop, ils ne reviendront jamais.

Encore, mon cœur se froisse. J'ai mal. Pour eux, pour moi. Pour les morts d'hier, pour ceux d'aujourd'hui et de demain. Je suis tellement en colère de les voir montrés de la sorte. Impeccables dans leurs tenues militaires, leurs bourreaux paradent à leurs côtés, armés jusqu'aux dents, les fusils levés. Ils sont obscènes. Ils rejouent la comédie de la mort. De rage, je pourrais les tuer, un à un. Ils sont la bêtise, ils sont le mal, ils sont l'outrance faite homme, les messagers d'un Dieu qu'ils pensent servir mais ne cessent, jour après jour, de déshonorer.

Ils me font honte. Oui, voilà, ils me font honte. Un otage est comme un enfant qu'il faut préserver des vicissitudes de la guerre. Quiconque le maltraite, maltraite l'humanité tout entière. Ce n'est pas une question de juifs, de territoires, de revendications, mais la nécessité d'honorer celui dont on a la charge et la responsabilité avec toute la décence possible.

À ce moment, je comprends qu'il n'y aura jamais de paix possible. On ne négocie pas avec la mort, on la combat jusqu'au dernier souffle, au péril de sa propre vie s'il le faut. Ceux qui prennent plaisir à humilier, ceux qui n'ont de respect pour rien sinon pour leurs croyances obtuses, ceux qui prétendent œuvrer pour le bien d'une population dont ils se servent comme bouclier afin d'arriver à leurs fins, ceux-là ne sont plus des hommes, mais des monstres égarés dans le dédale de leur folie sanguinaire.

Auteur :

Laurent Sagalovitsch – 

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