Condoleeza Rice en Israël et dans les territoires palestiniens pour relancer la paix

RAMALLAH, le 26/03/07 - La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a pressé dimanche les Palestiniens et les Israéliens de travailler ensemble pour relancer le processus de paix, dans l'impasse depuis près de sept ans.
"Je suis convaincue qu'avec de réels efforts de toutes les parties, nous pouvons réussir", a-t-elle affirmé après sa rencontre à Ramallah (Cisjordanie) avec le président palestinien Mahmoud Abbas.
Mme Rice était arrivée dans la journée en Israël et dans les territoires palestiniens, deuxième étape de sa nouvelle tournée au Proche-Orient visant à relancer le processus de paix.
Elle doit s'entretenir à Jérusalem avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a également entamé la veille une tournée dans la région.
"L'important est d'entamer la discussion. Je suis venue ici quatre fois en l'espace de quatre mois mais ce conflit remonte à des décennies", a-t-elle souligné laissant entendre qu'il fallait s'armer de patience pour le résoudre.
M. Abbas de son côté a estimé que "l'initiative de paix arabe est une affaire qu'il faut faire
progresser", dans une allusion au plan arabe de paix avec Israël qui doit dominer le sommet de la Ligue arabe, les 28 et 29 mars, en Arabie saoudite.A Assouan, en Egypte, sa première étape, évoquant elle aussi cette initiative, Mme Rice a lancé un appel aux pays arabes pour qu'ils s'engagent au maximum en vue d'une solution de paix avec Israël. M. Ban, qui a précédé dimanche Mme Rice à Ramallah, a appelé de son côté à une relance des pourparlers de paix entre Israël et les Palestiniens, après sa rencontre avec M. Abbas.
"Des progrès seront très difficiles, les obstacles sont énormes (...) mais cela est possible et cela doit être fait", a-t-il dit. Mme Rice doit rencontrer dans la soirée le Premier ministre israélien, Ehud Olmert à Jérusalem. Sa visite s'inscrit dans le cadre d'une intense activité diplomatique avant le sommet arabe de Ryad. Outre Mme Rice et M. Ban, le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt, représentant de l'Union européenne, s'est lui aussi entretenu avec des dirigeants palestiniens. La réunion de Ryad devrait permettre de donner un nouveau souffle à l'initiative de paix arabe, adoptée en 2002. Israël, qui l'avait rejetée à l'époque, se dit aujourd'hui prêt à en discuter à condition d'y apporter des modifications.
Ce plan prévoit la reconnaissance d'Israël par les pays arabes en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés depuis 1967, de la création d'un Etat palestinien et du règlement de la question des réfugiés palestiniens. Des responsables israéliens ont estimé qu'il pourrait être un point de départ pour des négociations s'il spécifiait que les réfugiés retournent dans des zones contrôlées par les Palestiniens et non en Israël, ce que rejettent l'Egypte et la Ligue arabe. La visite de Mme Rice intervient aussi après l'entrée en fonctions il y a une semaine du gouvernement palestinien d'union nationale associant le Hamas et le Fatah.
Les Palestiniens espèrent qu'il permettra la levée du boycottage financier et politique imposé au précédent cabinet issu du Hamas, considéré par l'Union européenne, les Etats-Unis et Israël comme un mouvement terroriste. Le Quartette pour le Proche-Orient (USA, Union européenne, ONU, Russie) continue toutefois d'exiger un engagement "clair et crédible" du nouveau gouvernement à respecter ses trois conditions: reconnaissance d'Israël, acceptation des accords passés et renoncement à la violence.
Ehud Olmert a accusé dimanche le président Abbas d'avoir violé de façon "flagrante" ses engagements vis-à-vis d'Israël, en particulier celui de ne pas former un gouvernement d'union avant la libération de Gilad Shalit, le soldat israélien enlevé fin juin par des groupes armés palestiniens.
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