Israël et un Plan de Cessez-le-feu au Liban : Un « Cadeau » Stratégique pour Trump
Un Contexte Diplomatique Sensible
Alors que Washington se prépare à un changement de gouvernement, Israël travaille en coulisses sur un projet diplomatique ambitieux : la promotion d'un cessez-le-feu au Liban, considéré par certains observateurs comme un « cadeau d'entrée » destiné à séduire le président élu Donald Trump. Selon le Washington Post, cette initiative aurait pour but de donner à Trump une victoire politique rapide et symbolique dans la région.
Des Négociations Avancées au Cœur des Relations Israélo-Américaines
Le rapport du Washington Post indique que le ministre des Affaires stratégiques israélien, Ron Dermer, a récemment discuté des modalités de cet accord lors d'une rencontre avec Donald Trump et son conseiller Jared Kushner à Mar-a-Lago. Le ministre aurait également tenu d'autres réunions importantes à la Maison Blanche, y compris avec l'envoyé Amos Hochstein, pour solidifier cette démarche.
« Il est entendu qu’Israël donnera quelque chose à Trump, et qu’en janvier il y aura un accord concernant le Liban », affirme une source israélienne citée par le journal américain.
Une Stratégie Politique à Long Terme de Netanyahu
Cette initiative diplomatique s'inscrit dans une stratégie plus vaste de Benjamin Netanyahu, qui s’était déjà préparé à l’arrivée de l'administration Trump avant même le jour des élections américaines du 5 novembre.
D'après une source israélienne, le Premier ministre est resté en contact permanent avec Trump, tandis que Ron Dermer maintenait un dialogue régulier avec Jared Kushner. Ce dernier est considéré comme l'un des principaux architectes des Accords d'Abraham, ayant contribué à la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn, Soudan et Maroc).
Kushner, même sans rôle officiel à la Maison Blanche, pourrait continuer de jouer un rôle influent dans les futures négociations de normalisation entre Israël et d'autres États arabes, dont l’Arabie saoudite, souligne un ancien responsable de l'administration Trump.
Le Hezbollah et un Retrait au Nord du Litani
Dans le cadre de ce cessez-le-feu envisagé, une source proche du Hezbollah a indiqué au Washington Post que l'organisation serait disposée à se retirer au nord de la rivière Litani en échange d'un engagement temporaire. Conformément à ce plan, l'armée libanaise prendrait le contrôle de la zone frontalière pour une période initiale de 60 jours, sous supervision des forces américaines et britanniques.
De plus, Israël aurait obtenu un engagement de la Russie à empêcher le Hezbollah de se réarmer par les routes terrestres syriennes, qui ont longtemps servi de principale voie de ravitaillement en armes depuis l'Iran.
Réactions et Silence Diplomatique
Face à ces révélations, le bureau du Premier ministre israélien a refusé de commenter les informations publiées par le Washington Post, tout comme le porte-parole de Donald Trump. Toutefois, le bureau de Ron Dermer a confirmé que le ministre avait abordé plusieurs questions lors de sa visite aux États-Unis, sans toutefois révéler plus de détails.
Cette manœuvre diplomatique, à l'intersection des intérêts israéliens et américains, témoigne d'une stratégie à la fois audacieuse et calculée. Israël semble saisir l'opportunité du changement d’administration américaine pour consolider ses intérêts sécuritaires tout en offrant à Trump une première victoire sur la scène internationale.
Ce cessez-le-feu au Liban pourrait marquer le début d'une nouvelle ère de collaborations stratégiques dans la région, en faveur de la stabilité au Moyen-Orient.
L'évolution des relations internationales autour de ce projet de cessez-le-feu pourrait bien redéfinir la diplomatie israélo-américaine, apportant des avancées notables dans un contexte où chaque action peut peser sur l'équilibre régional.
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