Les survivants de Nova confrontés à la fin de leurs traitements psychiatriques
Les survivants du festival Nova, traumatisés par les événements du 7 octobre, sont désormais confrontés à une nouvelle épreuve : la fin imminente de leurs traitements psychiatriques.
En vertu de la « procédure d'anxiété » mise en place par le ministère de la Santé et l'Assurance nationale, ces survivants ont droit à un maximum de 36 séances de thérapie mentale, quelle que soit la reconnaissance d'un handicap.
Cependant, nombreux sont ceux qui ont atteint cette limite ou s'en approchent, laissant une grande partie d'entre eux dans une situation de détresse accrue.
Shalu, un jeune de 25 ans ayant survécu au massacre en se cachant pendant des heures, décrit ses difficultés : « Après le massacre, j'ai ressenti un manque de connexion à la réalité, et seule ma psychologue m'a aidé à surmonter les crises d'angoisse. Maintenant, la peur que mes traitements se terminent nuit à mon rétablissement. »
Omar, 23 ans, également présent au festival, est toujours hanté par le traumatisme : « Les bruits forts me font sursauter, et je me retrouve souvent mentalement transporté à ce moment. Ma psychologue m'aide à gérer des cauchemars et un fort sentiment de culpabilité du survivant. »
Cependant, avec la fin des traitements en vue, il exprime son inquiétude : « Nous ne voulons pas que nos handicaps soient ignorés. L'État doit nous soutenir. »
Lior, une autre survivante, raconte sa propre lutte : « C'est difficile de retourner au travail, de se concentrer sur les études, et de dormir. Je prends des médicaments pour l'attention et la concentration, ce qui n'a jamais été le cas avant. Tout est très fragile, et je ne pense pas que l'aide que nous recevons actuellement soit suffisante. »
Face à cette situation, plusieurs organisations de santé mentale, dont Lev Bemoh, le Centre Ela, et Amach, ont envoyé une lettre urgente aux dirigeants du ministère de la Santé et de l'Assurance nationale.
Elles appellent à la poursuite des traitements mentaux pour les survivants, soulignant que ces derniers ont survécu à un véritable enfer, ayant été témoins de massacres, de viols, et d'autres violences atroces.
Ces organisations plaident pour une solution à long terme qui garantirait des soins de santé mentale pendant au moins deux ans, indépendamment de la reconnaissance d'un handicap.
Naama Shmoelevich, PDG de l'association communautaire Shebat HaNova, déplore : « Certains survivants ont déjà terminé leurs 36 séances, et ce sont maintenant des associations privées qui financent les traitements supplémentaires grâce à des dons, ce qui est absurde. »
En réponse, le ministère de la Santé a indiqué qu'il examinerait la nécessité d'étendre les traitements au-delà de la limite actuelle, tout en rappelant l'ouverture de cliniques dédiées à la santé mentale pour les survivants.
De son côté, l'Assurance nationale a reconnu la gravité de l'événement du 7 octobre et a exprimé sa volonté de prolonger les traitements dans les centres de résilience.
Vos réactions