Actualité Internationale : Accord sur la fabrication de médicaments génériques contre le SIDA

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sida1.gifLONDRES — Le grand laboratoire pharmaceutique américain Gilead Sciences a signé un accord permettant la production de quatre de ses traitements anti-SIDA par des fabricants de médicaments génériques, une première qui pourrait élargir l'accès à ces produits dans les pays pauvres, notamment en Afrique, a-t-on appris mardi.

La firme basée à Foster City (Californie) autorise des fabricants de génériques à produire ces quatre traitements à un coût inférieur en échange de faibles royalties sur leurs ventes, ont précisé des responsables des Nations unies.

La plupart des 33 millions de personnes vivant avec le VIH, le virus du SIDA, se trouvent en Afrique. Un des médicaments concernés par l'accord pourra également être utilisé pour soigner l'hépatite.

L'accord a été négocié par la fondation Medicines Patent Pool (MPP, Communauté de brevets des médicaments) créée par Unitaid, une initiative internationale visant à lever des fonds pour lutter contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme via une taxe de solidarité sur les billets d'avion. Parmi les 29 Etats membres d'Unitaid, seuls le Chili, la France, la Corée du Sud, le Mali et le Niger ont à ce jour mis en place cette taxe.

L'an dernier, les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) ont accepté que des versions génériques d'un de leurs médicaments sous brevet soient fabriquées, mais le nouvel accord est le premier conclu avec une société privée. D'autres groupes pharmaceutiques, dont Hoffman-La Roche, Sequoia Pharmaceuticals et ViiV Healthcare, co-entreprise de GlaxoSmithKline et Pfizer, sont en discussions avec MPP.

"Nous allons continuer à travailler avec Gilead et d'autres pour étendre l'accès (aux médicaments) à toutes les personnes vivant avec le VIH dans les pays en développement", a assuré Ellen 't Hoen, directrice exécutive de MPP.

Gilead percevra 3% à 5% de royalties sur les ventes des versions génériques de ses médicaments, qui seront commercialisés dans une centaine de pays.

Gilead Sciences fabrique principalement des traitements contre le SIDA, les maladies du foie et du coeur, et les problèmes respiratoires. L'an dernier, son chiffre d'affaires a atteint 8 milliards de dollars, très loin de celui de poids-lourds du secteur comme Johnson & Johnson et Pfizer.

Jusqu'ici, ses médicaments étaient principalement vendus dans les pays riches, et les bénéfices générés par le nouvel accord devraient rester très modestes comparé à ce que gagne Gilead dans les pays développés.

Il faut habituellement attendre des années -le temps que les brevets expirent- avant que les nouveaux médicaments puissent être produits moins cher par les fabricants de génériques.

Certains experts s'interrogent toutefois sur la portée du nouvel accord, notant qu'il exclut expressément les fabricants de Thaïlande et du Brésil, deux gros producteurs de médicaments génériques.

"Cet accord est un progrès par rapport à ce que font d'autres grands groupes pharmaceutiques" concernant l'accès à leurs médicaments contre le SIDA dans les pays en développement, souligne Michelle Childs, de Médecins sans frontières. Elle estime toutefois qu'il convient de rester prudent, estimant qu'il n'est pas souhaitable que le nouvel accord serve de modèle à de "futurs accords" du même genre.

D'autres grands laboratoires, comme Johnson & Johnson, Abbott Laboratories et Merck ont jusqu'ici refusé de négocier avec Unitaid.

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