Aux portes de Gaza, au septième jour : « Cette fois, nous détruirons les infrastructures du Hamas »

À Zaytoun, dans les entrailles de Gaza, se joue une bascule sans retour. L’armée israélienne, forte d’une supériorité tactique et logistique inédite, frappe au cœur de l’appareil souterrain du Hamas.
Plus qu’une opération militaire, c’est une dislocation méthodique de ses dernières infrastructures, un étouffement progressif de sa capacité à se relever.
Tandis que l’opération « Gideon’s Chariots II » entre dans sa phase décisive, les tunnels s’effondrent, les chefs ennemis fuient, et Gaza — vidée, piégée, encerclée — bascule dans l’irréversible. Ce n’est plus une guerre, c’est une mise à nu.

Zaytoun au cœur d’une offensive méthodique : l’opération « Scène de l’été » se fait implacable

Depuis trois semaines, la 7ᵉ brigade blindée régulière de Tsahal s’enfonce dans le quartier sud de Gaza qu’est Zaytoun, dans le cadre d’une opération nommée “Scène de l’été”, orchestrée par le commandement sud.

Déjà la septième incursion depuis octobre 2023, elle succède à des initiatives antérieures — les parties les plus méridionales de Zaytoun ont été rasées il y a environ un an, lors de la mise en place de l’axe de Netzarim.

Aujourd’hui, avec une détermination renouvelée, les commandants ne laissent passer aucun doute : « Cette fois, nous détruirons toutes ses infrastructures, même souterraines, et le Hamas aura alors du mal à y déployer son bataillon local. »

Puissance de feu quasi illimitée… pour quelques semaines seulement

La 7ᵉ brigade bénéficie actuellement d’un soutien logistique exceptionnel : drones, appuis aériens, obus par tonnes. Mais ce luxe est voué à s’estomper avec la montée en puissance de l’opération Gideon’s Chariots II, lancée formellement le 20 août par l’approbation du ministre Katz pour s’emparer de Gaza‑ville  .
Des opérations préalables sont déjà en cours dans Zeitoun, Sabra et Jabaliya, soutenues par l’appel à 60 000 réservistes supplémentaires  .

Jeunes combattants et anciens cadres : un mélange stratégique

Le capitaine L. du bataillon Sabar témoigne : « Il y a du sang neuf, notamment des combattants et des commandants de compagnie qui sont entrés à Gaza pour la première fois le mois dernier. Ce sont des idées originales et une motivation nouvelle, mais nous sommes aussi là pour les calibrer et les remettre à niveau sur ce qu’ils ne connaissent pas. »

Scène de guerre : militaires épuisés, graffitis victorieux, vie sous haute tension

Le convoi qui navigue dans les rues en ruines transporte des bataillons d’infanterie poussiéreux, aux blindages marqués par l’usure. À l’extérieur, trois jeunes combattants du bataillon d’infanterie n° 3 attendent leur pause, fatigués mais vigilants, tandis que leur sergent souligne qu’« certains sont déjà arrivés ici directement après une formation avancée. »

Au siège de brigade, un bâtiment de quatre étages criblé porte encore les stigmates des premiers jours : un graffiti rappelant « Non au cessez-le-feu » a vite été effacé sur ordre, tandis qu’un autre, persistant, clame dehors : « Jusqu’à la victoire totale et l’expulsion des Gazaouis ». Ce sont là les impressions que gardent les soldats en entrant et en repartant.

Le tunnel-fleuve : la colonne vertébrale du Hamas à l’épreuve

Un commandant supérieur rapporte que le chef local du Hamas, Izz ad‑Din Haddad, avait averti : « si cet axe tombait, la ville entière tomberait. »

Ce même axe formant la principale artère entre Shajaiya et le centre de Gaza est désormais ciblé : « Le 77ᵉ bataillon est sur le point de localiser et de détruire un grand tunnel que nous avons également découvert de l’autre côté de l’axe, et ainsi nous le détruirons en surface et en profondeur. »

Cette stratégie souterraine se fait visible dans une vidéo diffusée récemment : la 7ᵉ brigade, en coopération avec les ingénieurs de Yahalom, a découvert et détruit un tunnel actif d’environ un kilomètre d’envergure.

Celui-ci contenait des quartiers de vie, des armes, un lance-roquettes abandonné sur un matelas, des pièces aménagées dignes d’un abri permanent  . Enfin, les forces ont neutralisé d’autres infrastructures terroristes, saisi des armes et éliminé plusieurs combattants s’opposant à leurs progrès  .

Le dispositif du Hamas en débandade : guet-apens et embuscades dans la ville dévastée

Depuis un mois environ, le Hamas a évacué entre 400 et 500 combattants de Zaytoun pour les disperser au sein de la population dense du centre et de l’ouest de Gaza, laissant sur place seulement quelques dizaines de soldats prêts à tendre des embuscades parmi les ruines.

Ces groupes réduits se dissimulent, placent des charges et fomentent des attaques surprises qui ont déjà coûté des vies : en trois semaines d’opérations, Tsahal revendique la neutralisation d’environ 60 terroristes, tandis que l’un de ses officiers a été légèrement à modérément blessé par un tir venu d’une embuscade dissimulée dans un bâtiment effondré.

Des pièges particulièrement destructeurs ont été découverts : sept puissantes charges enfouies sous un axe routier principal, capables de faire sauter un char Merkava  . Malgré ces embûches, les soldats avancent prudemment, détectent les signes d’une menace, se retirent, et traitent le terrain avec minutie.

Attaque surprise et contre-offensive : infiltration neutralisée depuis un tunnel

Un épisode récent illustre la menace constante : un petit groupe terroriste a surgi soudainement depuis un tunnel s’ouvrant sous un mur défensif du complexe visité. Deux soldats de réserve, d’une vigilance exemplaire, ont immédiatement réagi, ouvert le feu et démantelé l’attaque. Dans l’enquête qui a suivi, une base souterraine intacte a été découverte : cuisine sommaire, bunker équipé d’armes et conditions de vie rudimentaires mais fonctionnelles.

Une guerre longue, stratégique, sans place pour les promesses mirobolantes

Malgré l’intensité du combat, loin des slogans politiques et des comparaisons grandiloquentes (Berlin, Stalingrad), les officiers savent la réalité de ce conflit :
« Un tel combat est long, sisyphien et interminable, surtout lorsqu’on s’attend à un minimum de pertes et de blessés parmi les soldats. »
Ce qu’ils construisent à Zaytoun n’est pas une victoire expressive, mais un lent écrasement logistique des capacités souterraines du Hamas.

Vers une ville encerclée : Gaza‑ville en ligne de mire

Avec le lancement de Gideon’s Chariots II, Tsahal intensifie les préparatifs pour encercler Gaza‑ville. Depuis le 20 août, les premières infiltrations sont actives dans Zeitoun, Sabra et Jabaliya.
L’appel à 60 000 réservistes, l’installation de centres médico‑humanitaires, la construction d’hôpitaux de campagne et la préparation d’évacuation de masses civiles sud‑gaziennes témoignent de l’ampleur de l’opération