France : Un attentat suicide au TATP déjoué de justesse

Trois jeunes hommes, âgés de 19 à 24 ans et originaires de Lille et Dunkerque, ont été interpellés le 2 avril 2025 par les services de la DGSI et de la Sous-direction antiterroriste (SDAT). Leur objectif était de commettre un attentat suicide en se faisant exploser dans un lieu public, à l’image des kamikazes du Bataclan, pour faire un maximum de victimes parmi les « kouffars ».

L’alerte a été donnée par un proche, qui a permis de mettre rapidement un terme à leur projet. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a immédiatement ouvert une enquête pour association de malfaiteurs terroriste, détention de substances explosives en lien avec une entreprise terroriste, et non-dénonciation de crime. Deux suspects ont été placés en détention provisoire, un troisième est sous contrôle judiciaire.

Un meneur radicalisé, influencé par les tueurs du Bataclan

Le plus jeune, Morad M., 19 ans, est décrit comme le meneur du groupe. Il vivait dans un foyer de réinsertion à Dunkerque. Il avait posté sur Snapchat des messages appelant à « noyer dans le sang les mécréants » et avait prêté allégeance à l’État islamique.

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Sur les réseaux sociaux, il glorifiait les attentats passés, notamment celui de Khamzat Azimov, auteur de l’attaque au couteau de 2018 dans le quartier de l’Opéra à Paris. Bien que connu des services de renseignement territorial, Morad M. n’était pas inscrit au fichier FSPRT, ce qui interroge une nouvelle fois sur l’efficacité du suivi de la radicalisation.

Des préparatifs avancés : fabrication d’un explosif de type TATP

Lors des perquisitions, les enquêteurs ont découvert un gilet modifié contenant des pétards, utilisé pour des tests, ainsi qu’un déclencheur potentiellement fonctionnel. Une liste d’ingrédients permettant la fabrication de TATP (peroxyde d’acétone), un explosif particulièrement instable prisé des djihadistes, a été retrouvée : acétone, eau oxygénée, acide sulfurique…

La dangerosité du groupe ne fait aucun doute : les suspects cherchaient clairement à passer à l’acte en se transformant en bombes humaines.

Des cibles symboliques : la jeunesse et la communauté juive

Les échanges interceptés entre les trois suspects révèlent qu’ils avaient envisagé plusieurs types de cibles : foyers pour jeunes, restaurants, boîtes de nuit… et un lieu appartenant à la communauté juive

Aucune date précise n’avait été fixée, mais le serment d’allégeance retrouvé, rédigé par Morad M., comportait des menaces d’attentats. L’intention était claire : frapper fort, vite, et faire le plus de victimes possible.

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Une opération rendue possible par la dénonciation d’un proche

L’enquête a pu progresser rapidement grâce au signalement d’un proche, un geste citoyen qui a sans doute permis d’éviter un bain de sang. L’intervention coordonnée de la DGSI, de la SDAT et du RAID a permis d’arrêter les suspects avant qu’ils ne passent à l’acte.

Selon Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme, “près de 90 % des auteurs d’attentats ou de tentatives sont inconnus du fichier FSPRT”, ce qui illustre la complexité du phénomène de radicalisation souterraine.

Une menace persistante sur le territoire français

Cette affaire démontre une nouvelle fois que la France reste une cible majeure pour les mouvances djihadistes. Elle révèle aussi l’importance de la vigilance citoyenne, de la surveillance numérique, et de la coordination rapide des services antiterroristes.

Grâce à l’action conjointe de la DGSI, de la SDAT, et au courage d’un proche des suspects, un attentat kamikaze de grande ampleur a pu être évité de justesse.