La Cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la condamnation du président du Front national, Jean-Marie Le Pen, à trois mois d'emprisonnement avec sursis et 10.000 euros d'amende pour "complicité de contestation de crimes contre l'humanité" pour ses propos sur l'Occupation reproduits dans l'hebdomadaire d'extrême droite "Rivarol" en 2005.
Le leader frontiste a cependant été relaxé du chef de "complicité d'apologie de crimes de guerre", la Cour ayant jugé que les propos tenus dans l'interview ne glorifient ou ne valorisent pas l'époque de l'occupation allemande en France.
L'avocat de M. Le Pen, Me Wallerand de Saint-Just, a annoncé son intention de déposer un pourvoi en cassation. "C'est encore une atteinte extraordinaire à la liberté d'expression", a-t-il souligné, souhaitant que son client "bénéficie du climat plus favorable" qui règne notamment depuis de récentes condamnations de la France par la Cour européenne des droits de l'Homme dans des affaires de presse.
Dans un entretien paru en janvier 2005, M. Le Pen expliquait: "Je me souviens dans le Nord, un lieutenant allemand, fou de douleur que son train de permissionnaires ait déraillé dans un attentat, causant ainsi la mort de ses jeunes soldats, voulait fusiller tout le village: il avait d'ailleurs déjà tué plusieurs civils. Et c'est la Gestapo de Lille, avertie par la SNCF, qui arriva aussitôt à deux voitures pour arrêter le massacre".
"En France du moins", avait dit M. Le Pen, "l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés".
Des propos qui avaient été poursuivis par le parquet pour "apologie de crimes de guerre" et par l'Association des fils et filles de déportés juifs de France pour "contestation de crimes contre l'humanité". D'autres associations, notamment le MRAP et la Ligue des droits de l'Homme, se sont constituées partie civile aux côtés du parquet et ont été déboutées suite à la relaxe partielle.
La directrice de la publication de "Rivarol", Marie-Luce Wacquez, a écopé de 5.000 euros d'amende et l'auteur de l'article, Jérôme Bourdon, de 2.000 euros.
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