Article paru dans "LePoint"

La police grecque a reconnu mercredi dix cas de collusion directe ou indirecte entre des agents et le parti néonazi, dans le collimateur de la justice.

La police grecque a reconnu mercredi des cas de collusion, qu'elle a chiffrés à dix, entre des policiers et le parti néonazi Aube dorée, actuellement dans le collimateur de la justice. "Au total, 15 policiers ont été arrêtés pour divers crimes (...) et dix d'entre eux avaient des liens directs ou indirects avec les activités d'Aube dorée", a déclaré à la presse le chef des services internes de la police, Panagiotis Stathis. Ce dernier rendait compte d'une enquête interne ordonnée en septembre après l'assassinat d'un rappeur antifasciste par un membre d'Aube dorée.

À la suite de ce drame, la presse avait dénoncé des liens entre ce parti et des policiers, et plusieurs d'entre eux avaient été appréhendés. L'enquête sur la police a porté également sur d'éventuelles implications de policiers dans des violences racistes. "Entre 2009 et 2013, il y a eu une augmentation très importante d'implications de policiers dans des incidents violents, en particulier en 2012", a ajouté à ce propos le responsable. Après l'assassinat du musicien antifasciste, le 18 septembre dans une banlieue proche d'Athènes, la police et la justice avaient frappé un grand coup contre Aube dorée, un parti qui s'est développé ces dernières années en capitalisant sur la grave crise économique et sociale qui sévit en Grèce.

Six des dix-huit députés du parti (sur un total de trois cents au Parlement) ont été inculpés et trois d'entre eux, dont le chef du parti, sont en détention provisoire dans l'attente d'un procès.