Une percée israélienne dans la longévité

Quand la protéine Sirt6 imite les effets de la restriction calorique

Des chercheurs de Bar‑Ilan University viennent de dévoiler un mécanisme biologique déterminant pour la longévité : la protéine Sirt6 régule finement la production de hydrogen sulfide (H₂S), un petit gaz aux effets vitaux pour la réparation cellulaire, le cerveau, et le cœur. Cette étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, met en lumière un procédé comparable à la restriction calorique, souvent louée pour ses effets anti-âge. 

Le contexte scientifique

La restriction calorique  c’est-à-dire une alimentation réduite en calories sans carence avait déjà été démontrée en laboratoire comme un moyen de prolonger la vie et de stimuler les mécanismes de réparation biologique.  Parmi ces mécanismes, l’augmentation de la production de H₂S dans l’organisme joue un rôle clé : ce gaz soutient la cicatrisation, la santé cardiaque et la fonction cérébrale. 

Mais l’âge influe : avec le temps, les niveaux de H₂S déclinent, et les bénéfices protecteurs s’estompent. 

Le rôle de Sirt6 dévoilé

C’est ici que Sirt6 entre en scène. Le professeur Haim Cohen, directeur du Sagol Healthy Human Longevity Center de Bar-Ilan, explique : « Sirt6 protège contre les maladies liées à l’âge telles que le cancer, le diabète, la fragilité et l’inflammation, et aide à maintenir l’équilibre naturel de l’organisme au fil du temps. Il a un pied sur l’accélérateur et l’autre sur le frein — il favorise la production de H₂S quand c’est utile, mais la maintient sous contrôle pour prévenir tout danger. » 

L’équipe israélienne a ainsi mis en évidence que Sirt6 ne se contente pas d’augmenter la production de H₂S, mais ajuste cet effet avec précision. Plutôt que d’augmenter les niveaux de manière brute, la protéine agit de façon chirurgicale : elle stimule la synthèse de H₂S lorsque nécessaire, tout en empêchant un excès susceptible d’être nocif. 

Signification et implications

Cette découverte comporte plusieurs implications majeures :

Elle révèle un équilibre métabolique central dans le vieillissement sain, bien plus qu’un simple « plus d’H₂S est forcément mieux ». 

Elle met en avant un mécanisme moléculaire précis chez un organisme modèle, ouvrant la voie à des interventions visant à ralentir le déclin lié à l’âge.

Elle illustre la capacité de la recherche israélienne à mener des travaux de pointe dans le domaine de la longévité humaine, un motif de fierté pour un pays trop souvent décrit en dehors du prisme de l’innovation.

Pourquoi cette étude est-elle importante pour Israël ?

Dans un contexte international où la recherche biomédicale est un levier stratégique, cette avancée renforce le statut d’Israël comme acteur majeur dans les sciences de la vie. Le fait que cette étude soit conduite à Bar-Ilan témoigne de la vitalité scientifique de l’État juif dans un domaine aussi fondamental que l’âge, la santé, et la longévité. Cela permet également de valoriser les synergies entre technologies, biologie moléculaire et médecine préventive dans un pays à l’avant-garde.

À retenir

La protéine Sirt6 apparaît comme un régulateur majeur du vieillissement, en imitant la restriction calorique de façon contrôlée et en ajustant la production de H₂S : ni trop, ni trop peu. Cette régulation fine est essentielle pour préserver les capacités réparatrices du corps humain. L’étude conduit à Bar-Ilan University place Israël au centre d’un champ de recherche qui, demain, pourrait transformer notre manière d’aborder la santé liée à l’âge.