Artiste juive : Käthe Kollwitz la résistante

A La vitrine du Libraire, Culture - le - par .
Transférer à un amiImprimerCommenterAgrandir le texteRéduire le texte
FacebookTwitterGoogle+LinkedInPinterest

Käthe Kollwitz la résistante

Tableau de bord d’une époque ce Journal est une œuvre d’exception. L’artiste juive Käthe Kollwitz ne cherche pas à redoubler l’œuvre plastique mais à la compléter.Et ce au nom d’un traumatisme premier : la mort de son fils Peter aux premiers temps de la Grande Guerre dont le nazisme redouble le sacrifice.

L’artiste reste de fait à ce premier seuil où les douleurs se mêlent, s'annulent, reviennent à la vie comme au premier trouble et ce dès le début de l’histoire de son œuvre où il peint à seize ans les misères du prolétariat. L’artiste restera une écorchée vive. Son journal en indique le centre, se donne comme recours à la douleur mais ne l'arrête pas pour autant dans sa lutte, il parachève son combat.

Dès l'arrivée en 1933 du National Socialiste sa vie se complique.  Son existence et son oeuvre sont menacés. Elle est interdite d'exposer en 1935 et fait face à des menaces de déportation par la Gestapo. Son Journal suit sa lutte et son combat contre les nazis mais aussi pour le féminisme en littérature et le dessin .

Elle ne se lave jamais les mains face à l’horreur ce qui se passe autour d’elle. Elle tente de faire ouvrir les yeux par son œuvre, son engagement. Artiste géniale ses portrais comme ses statues et ses mots biffent, raturent, scellent, portent au cœur. Elle montre l'Interdit ou l'Impossible. Et annonce par avance la phrase de Derrida dans Schibboleth : "Comment dater autre chose que cela même qui jamais ne se répète ?"

Jean-Paul Gavard-Perret

 

Käthe Kollwitz, « Journal, 1908-1943 », L’Atelier Contemporain, Strasbourg, 2018, 310 p., 25 E.

Vos réactions

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A voir aussi