Israël: Les enfants adoptés n'ont pas le droit de révéler leur histoire personnelle.

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L'article 34 de la loi sur l’adoption dispose qu’une personne adoptée n’a pas le droit de révéler son histoire à son entourage sous peine d’emprisonnement pour une durée de six mois. Aujourd'hui, les députés souhaitent promouvoir le changement de la loi qui conduira à modifier la triste réalité dont jusqu’à ce jour, personne ne parlait

Les enfants issus de la banque de sperme ont le droit de raconter au monde entier d’où ils viennent mais les milliers d’enfants adoptés en Israël tombent sous la loi du silence. C’est une des raisons de la création de la vague de protestations sur Facebook qui dernièrement, prend de l’ampleur. Nrg a interrogé I., A. et Ch. (leurs noms sont gardés secrets selon la loi), trois filles adoptées qui ont cessé d’avoir peur et qui crient sur Facebook pour que tout le monde entende. « Nous réclamons le droit à la parole. On ne peut pas changer le processus d’adoption en Israël  car il est interdit d'en parler. C’est là que commence le problème. C’est notre vie, nous souhaitons la partager et faire ce que nous voulons comme tout le monde », explique I.

Dans le but de relever le drapeau de la lutte des personnes adoptées, nous nous sommes tournés vers les députés. La présidente de la commission des droits de l’enfant, Yefat Sasha Bitton a déclaré que début mars, la commission se penchera sur  l’adoption des adultes et que là, ils pourront discuter de la clause du « silence ». « Chaque enfant a la liberté d'être en phase avec son identité, nous devons trouver un moyen de traiter le désir légitime des enfants à être en paix avec eux-mêmes, outre les obstacles existants dans la loi. Nous allons examiner la question en profondeur ».

Le journaliste Shai Golden, lui-même adopté

Le journaliste Shai Golden, lui-même adopté

La députée Yael Guerman a elle aussi promis que la loi serait examinée, déclarant que : « La clause 34 n’a plus sa place dans la loi puisque les choses ont changé. Aujourd'hui, il n'y a plus de secret, on doit parler fièrement du thème de l'adoption. Dans les prochains jours, je m’entretiendrai avec les parents adoptifs et avec toutes les personnes concernées par le sujet ».

Le journaliste Shai Golden, lui-même enfant adopté, a rejoint le combat. « Cette loi est stupide et désuète, elle pense à tout sauf aux intérêts de l'enfant» a-t-il déclaré. « Voilà l’ironie car un enfant devient un adulte et un adulte veut des réponses. Il veut partager et s’exprimer et ce qui l’en empêche, c'est la loi qui ne comprend tout simplement pas ce que signifie grandir en tant qu’enfant adopté ».

Golden lui-même a tenté de s’exprimer mais la protection de l’enfance lui a rétorqué qu’il enfreignait la loi. Il a tout de même fait une pièce de théâtre sur ce sujet. « Celui qui pense que l’on peut réduire au silence un homme qui a vécu une enfance comme la mienne et comme celle de tant d’autres en Israël est un idiot. Je vais continuer à parler et à écrire à ce sujet et j’espère que toutes les personnes adoptées auront le courage de faire de même ».

Pour Golden, il est important de souligner que le héros de l’histoire,  c'est l’enfant. « Il se place au centre, avec tout le respect que j’ai pour les parents adoptifs et les difficultés qu’ils rencontrent au quotidien. Il est insensé que le secret l’emporte sur le droit d’un homme à vivre une vie émotionnelle normale après une enfance baignée de silence, de honte et de culpabilité. Celui qui n’a pas vécu cela ne peut pas comprendre. Aux parents qui ressentent cela comme une intrusion dans leur vie privée de faire face ! »

Source: nrg

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