
Tu seras une femme ma fille
Tu seras une femme ma fille
Si malgré l’affront, tu relèves le front
Et sans maudire savoir repartir
Si malgré la trahison de celui que tu aimes
Tu te souviens du meilleur en oubliant le pire
Si malgré la souffrance tu peux encore pardonner
Et devant tes enfants ne pas t’apitoyer
Si tu gardes en toi cette terrible blessure
Qu’au coin de tes lèvres se livre en commissure
Si tu tais ton cœur qui veut se déverser
Pour ne pas blesser et ne pas abîmer
Si tu sais rester forte sans jamais être dure
Et malgré la souillure savoir rester pure
Si tu peux aimer sans jamais posséder
Si tu peux donner sans savoir demander
Si tu sais aimer sans l’être en retour
Et pourtant lutter pour l’être à ton tour
Si tu sais rester femme sans oublier d’être mère
Si tu sais être mère sans oublier de rester femme
Si tu sais transmettre pour donner des repères
En donnant des racines et forger leurs âmes
Si tu leur donnes des ailes malgré ta solitude
Et te réjouir à ton tour des les voir voler
Heureuse d’avoir su les accompagner
Et les pousser toujours plus haut en altitude
Etre toujours présente sans jamais être pesante
Si tu continues ta vie, en dehors de la leur
Te soucier enfin de toi et de ton bonheur
Qu’ils se sentent aimer, même si tu es absente
Ne pas taire la vérité, trouver les mots qui l’adoucit
Prêtes à perdre plutôt que faire souffrir
Aimer dans le silence, mais aussi dans le rire
Qu’apprendre à aimer est l’œuvre de toute une vie
Alors tu verras la Grâce, la Beauté, la Douceur
T’accompagner dans ton destin de femme
Tu auras rendu les armes, et offert à ton âme
Une femme accomplie qui tient en son coeur
Les clés de la vie et du bonheur.
Claudine Douillet
Inspiré du poème Rudyard Kipling : tu seras un homme mon fils
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