
BERESHIT " Population et développement"
Les problèmes brûlants à savoir: le contrôle des naissances, la progression de la natalité sur notre planète, l'avortement etc...
Notre Sidra Bereshit parle justement de ce sujet.
En effet, la première loi biblique, c'est le fameux commandement donné à Adam et Eve au chapitre 1er de la Genèse, verset 28: D.ieu les bénit et D.ieu leur dit: "Croissez et multipliez". C'est un commandement important. On le cite souvent d'ailleurs en faisant une erreur de traduction, car la Bible dit littéralement : "Fructifiez et multipliez-vous".
L'homme et la femme doivent porter des fruits. Ce qui est tout à fait remarquable , c'est que dans la tradition juive, il ne s'agit pas d'une simple recommandation. C'est le premier des 613 commandements et non seulement le premier, mais aussi l'un des plus importants.
L'homme et la femme doivent porter des fruits. C'est déjà en soi une bénédiction, puisque la Bible dit que D.ieu bénit l'homme et la femme, c'est-à-dire le signe que tout être humain porte en soi davantage que sa propre vie.
Si nous y réfléchissons sur le plan philosophique, il s'agit déjà de quelque chose de remarquable. Tout se passe comme si dans l'histoire du monde, il y avait deux phases: une première phase où il y a un créateur, qui est D.ieu, et une seconde phase où ces objets créés créent à leur tour.
La comparaison qui vient à l'esprit est l'automation. Dans le monde moderne, des machines créées par l'homme sont à leur tour capables de fabriquer.
Mais jusqu'au 20e siècle, il n'y avait vraiment que l'homme, l'animal et le végétal qui puissent se reproduire. Cette faculté de pouvoir se reproduire, c'est-à-dire le fait pour l'homme de disposer d'un pouvoir équivalent à celui de D.ieu, est une chose remarquable, même si elle nous parait banale aujourd'hui.
L'homme est donc doté d'une certaine puissance: il peut engendrer, la femme peut enfanter.
De plus, la Bible dit: "il doit avoir des enfants". Pour le judaïsme, ce commandement est peut-être le plus important. Les commentateurs traditionnels disent que l'on ne peut se soustraire à ce commandement et que "pour tout homme et toute femme, ne pas avoir d'enfant revient à diminuer la présence de D.ieu sur terre".
Ce problème est un problème actuel, c'est un problème qui se pose à l'échelle individuelle et collective pour notre société.
A partir du moment où l'on dit: "devoir", se pose tout de suite un problème précis: déterminer les limites de ce devoir. En d'autres termes, si la Bible dit que nous devons porter des fruits et nous multiplier, à quel moment avons-nous accompli notre devoir ?
Combien d'enfants une famille doit-elle mettre au monde pour accomplir ce premier commandement de la Thora, pour respecter cette première parole que D.ieu adresse à l'homme.
Nos Sages du Talmud analysant ce verset biblique enseignent: "Un homme ne doit pas s'abstenir d'avoir des enfants à moins d'en avoir déjà" Selon l'école de Chamaï au moins deux garçons, selon l'école de Hillel, un garçon et une fille.
Pour cette école : D.ieu a donné l'exemple, il a créé un homme et une femme. Pour l'autre école, celle de Chamaï : deux garçons c'est parce que nous avons l'exemple de Moïse. Moïse a eu deux garçons..
Ainsi, nous voyons que lorsque, dans le monde contemporain, on demande ce que pense le judaïsme des grands problèmes brûlants de l'heure: natalité, surnatalité, contraception, contrôle des naissances, notre position est claire et repose sur des bases extrêmement solides sur le plan de la Hala'ha.
Nous sommes bien loin des thèses pronées par le Vatican et certains courants de l'Islam. Devant la surnatalité de notre planéte - nous serons le double dans 50 ans - la doctrine du judaïsme s'accorde parfaitement avec les décisions que la conférence du Caire essaye d'adopter pour éviter à notre planète des situations insurmontables et dramatiques surtout pour les pays en voie de développement dont le taux de natalité est inquiétant .
CLAUDE LAYANI
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