Artiste juif Ron Jude : quand l’insignifiant fait sens

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Artiste juif :Ron Jude : quand l’insignifiant fait sens

Ron Jude : quand l’insignifiant fait sens

Ron Jude , « Lago », Mack, Londres

Lago  Artiste juif :Ron Jude : quand l’insignifiant fait sens

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Ron Jude aime à citer la phrase de John Dernielle dans « Wolf in White Van » : « Je sais ce qui m’est arrivé et j’ai assez d’information pour tout reconstruire mon histoire mais la personne à qui c’est arrivé et désormais tellement loin de moi : je sais seulement qui elle est quand je vois mon visage - c’est le seul dont je me souvienne ». Cela correspond parfaitement à son livre « Lago ». Le photographe est retourné photographier le désert californien où il a grandi.

Comme un détective il y recherche des clés de son identité à travers 54 photographies prises entre 2011 et 2014. Le langage de l’artiste est fidèle à ses caractéristiques fondamentales : la narration passe par la quête de choses banales (euphémismes) et parfois d’angles de vue qui cachent (volontairement) plus qu’il ne montre.

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On se souvient de sa superbe série « Executive Models » où Wall Street (ou ce qui en tient de lieu) était montré de manière symbolique et subtilement engagée uniquement par les costumes vus de dos des banquiers ou traders.

Revenant sur les lieux arides ( à tous les sens du terme) de sa jeunesse Jude en fat remonter les araignées venimeuses en renonçant à toute pornographie de façade.

En ce sens sa manière de photographier le désert n’est pas sans rappeler les visions équivalentes dans le « Kill Bill 2 » de Tarantino. Les objets dérisoires créent une archéologie poétique qui n’a rien d’insignifiante.

L’artiste ne cherche pas à en tirer un sens, une morale ou une synthèse : il crée des modélisations et des rythmes visuels à la recherche d’une harmonie qui évoque à la fois la hantise et la puissance des lieux. Jude en compose un « cairn » et fait de nous non des voyeurs (puisqu’il n’a pas grand chose à voir) mais des correspondants clandestins.

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