Artiste juif : Richard Kenigsman, le corps et son double

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Richard Kenigsman

Le corps et son double : Richard Kenigsman

Dans la « foulée » de Richard Kenigsman Jacques Sojcher crée un intime « Ite ». Celui qu’offre la femme qui permet à l’homme de ne plus être seulement ce qu’il a été. Et ce entre des mains infiniment fragiles mais qui n’ abandonnent jamais le mâle comme lui même le fait : toujours prête à la jeter après usage tel un jouet cassé.

Richard Kenigsman

Richard Kenigsman

Le poète et philosophe belge se contente de dessins allusifs pour ouvrir des espaces inédits. Ils montrent combien reste mystérieux de s’envoler, de laisser faire des gestes ignorés et inventés sur l’heure afin de créer une provisoire éternité.

Ces poèmes sont aussi sensuels que subtilement décalés. L’auteur suggère un plaisir, une tendresse. Chaque fois la découverte de la rencontre prend une tonalité ironiquement douce qui désamorce le souffre qu’elle contient.

Bref Sojcher joue les pompiers incendiaires. Les corps deviennent des chandelles qui se consument avant de partir en fumée mais aussi en sourires. Implicitement la sexualité vit de rien, de tout - à savoir de petits bouts d'amour. L'abrasion reste lente. La vision profonde est assourdie au sein d’un univers sobre, sombre mais néanmoins lumineux.

Chaque texte reste à la source d’un émoi particulier, elle en devient la trace. Il n’y a ni haut ni bas mais un seul tenant où les êtres se lovent sans se disjoindre. Exit l’anxiété du chemin retiré lorsque les êtres s’abandonnent, perdus peut-être, éperdus sûrement.

Jacques Sojcher, « Eros errant », dessins de Richard Kenigsman, Fata Morgana, Fontfroide le Haut, 64 p., 2016

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