
Trump et Netanyahou : l’alerte sourde d’une rupture annoncée ?
Une alliance historique au bord du précipice
On les croyait indéfectiblement liés. L’un avait reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël, l’autre l’avait remercié publiquement comme un messie moderne.
Mais en coulisses, les relations entre Donald Trump et Benjamin Netanyahou vacillent, prises dans une spirale de méfiance, d’agenda caché et de divergences explosives autour du conflit à Gaza.
À tel point que, selon plusieurs sources israéliennes et américaines concordantes, l’annonce par Trump d’un plan de cessez-le-feu pourrait précipiter une onde de choc géopolitique sans précédent.
Un cessez-le-feu au goût amer pour Jérusalem
Selon le quotidien Israel Hayom, généralement bien informé sur les milieux proches du Likoud, Donald Trump devrait annoncer d’ici la fin de la semaine un plan global de cessez-le-feu à Gaza. Objectif affiché : stopper les hostilités, sans pour autant répondre aux exigences totales du Hamas. Mais le contenu du plan, en revanche, alarme Jérusalem.
“L’accord proposé vise à mettre fin au conflit sans répondre pleinement aux exigences du Hamas, tout en proposant une approche de coopération partielle de la part d’Israël”, a confié une source américaine à Israel Hayom.
Parmi les mesures envisagées dans le cadre de ce plan : l’implication du Hamas dans la future administration civile de Gaza – une ligne rouge pour Netanyahou – et, plus troublant encore, l’octroi d’une forme d’immunité aux dirigeants de l’organisation terroriste afin de les pousser à consentir à un accord. Un choc dans les cercles sécuritaires israéliens, où l’on redoute que cette immunité devienne un précédent et un signal d’impunité.
Fracture silencieuse entre deux anciens alliés
Ce plan, que Trump compte porter seul sur la scène internationale, est perçu à Jérusalem comme une tentative unilatérale, voire un coup de force diplomatique.
Netanyahou serait, selon des fuites rapportées par la presse israélienne, profondément frustré par les décisions de Trump, qu’il estime “dire les bonnes choses, mais ne pas livrer sur les dossiers-clés”, notamment sur l’Iran et la Syrie.
De son côté, Trump ne cacherait plus sa déception à l’égard du Premier ministre israélien, selon The Times of Israel. Il aurait même confié à ses conseillers qu’il comptait désormais “poursuivre sa politique au Moyen-Orient sans Israël”.
Une source diplomatique confie :
“Ce ne sont pas des désaccords idéologiques, ce sont des intérêts divergents. Trump agit pour son image, Netanyahou pour sa survie politique. La collision est inévitable.”
Des accusations de manipulation
Selon des informations rapportées par des médias américains et israéliens, des conseillers de Trump auraient informé le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, que le président était convaincu que Netanyahou cherchait à le manipuler. Un officiel a déclaré : « Il n’y a rien que Trump déteste plus que d’être perçu comme un imbécile ou quelqu’un qu’on manipule. C’est pourquoi il a décidé de couper les contacts avec Netanyahou »
Des risques politiques majeurs en Israël
L’annonce de ce plan pose un dilemme existentiel à Netanyahou : s’il accepte d’en discuter, il risque une implosion de sa coalition, dominée par l’extrême droite qui rejette toute concession au Hamas.
S’il le rejette, il entre en confrontation ouverte avec Trump. Un pari risqué sur les deux tableaux.
Le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, homme-clé du camp Netanyahou, aurait tenté récemment d’arrondir les angles avec Trump, lors d’une rencontre privée à Mar-a-Lago, axée sur l’Iran et la situation humanitaire à Gaza. Mais cette visite, discrète et sans déclaration officielle, souligne surtout la crispation actuelle : plus personne ne veut afficher une relation qui ne tient plus qu’à un fil.
Trump veut réécrire les règles du jeu à Gaza
Toujours selon AP News, Trump projette de créer une “fondation humanitaire alternative” à l’UNRWA, soupçonnée de collusions avec le Hamas, pour canaliser les aides à Gaza. Cette initiative, à première vue favorable à Israël, pourrait pourtant affaiblir les institutions internationales existantes, ouvrir la voie à une gouvernance parallèle à Gaza – et, indirectement, valider la pérennité du Hamas comme acteur civil.
Une stratégie jugée à double tranchant, voire dangereuse, par plusieurs responsables sécuritaires israéliens.
Un parfum de prophétie auto-réalisatrice
Ce qui se joue ici dépasse le simple désaccord diplomatique. Certains milieux américains accusent même les entourages des deux dirigeants d’alimenter volontairement les médias en rumeurs de rupture, dans l’espoir de forcer l’autre camp à plier.
“Ce qui se passe, ce sont des intérêts particuliers des deux côtés qui nourrissent les journalistes d’histoires cauchemardesques sur l’effondrement des relations, dans une tentative de créer une prophétie auto-réalisatrice”, note une source proche du dossier.
Le tandem Trump-Netanyahou, autrefois solide comme le roc de Massada, semble aujourd’hui criblé de fissures. Et derrière le sourire diplomatique se cache peut-être la plus grande recomposition stratégique depuis des décennies dans les relations israélo-américaines.
Un cessez-le-feu à Gaza pourrait n’être que le début d’un séisme plus profond : la fin d’une époque où Israël pouvait se reposer aveuglément sur l’Amérique de Trump.
Sources :
Médias ayant rapporté ces informations :
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The New Arab : Ce média a indiqué que Trump prévoit de présenter un plan de paix global pour Gaza, malgré les objections d’Israël. Le plan viserait à mettre fin à la guerre de 18 mois d’Israël contre la bande de Gaza et inclurait de nouveaux arrangements politiques et sécuritaires dans la région.
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Anadolu Agency (AA) : Selon des sources diplomatiques citées par ce média, Trump pourrait annoncer un accord de cessez-le-feu visant à mettre fin au conflit à Gaza, sans répondre pleinement aux exigences d’Israël.
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Reuters : Ce média a rapporté que le président Trump a déclaré que des informations supplémentaires seraient bientôt disponibles concernant un nouveau cessez-le-feu potentiel à Gaza et un accord sur les otages.
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Middle East Monitor : Ce média a indiqué que Trump prévoit de dévoiler une initiative supervisée par les États-Unis pour mettre fin à la guerre à Gaza, avec des rapports suggérant qu’Israël n’a pas été pleinement impliqué dans l’élaboration du plan.
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Politico : Ce média a rapporté que le président Trump a déclaré que les États-Unis aideraient à fournir de la nourriture aux habitants de Gaza, tout en blâmant le Hamas pour la situation humanitaire désastreuse dans l’enclave.
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NPR : Ce média a rapporté que le président Trump a évoqué des idées controversées concernant Gaza, notamment la prise de contrôle du territoire par les États-Unis et sa transformation en une “Riviera du Moyen-Orient”.
Ces informations proviennent de sources diplomatiques et médiatiques, et les détails du plan n’ont pas encore été officiellement confirmés par l’administration Trump.
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