Tina Barney ou l’acmé du portrait
Tina Barney : Family Ties », Le Jeu de Paume, Paris, du 28 septembre 2024 au 19 janvier 2025
J’ai passé la majeure partie de ma vie à prendre des photos » affirme Tina Barney. Mais l’occasion fut belle dès le début de sa carrière : exploiter un œil vif pour le geste étrange ou le regard errant. En plus de quatre décennies l’artiste a capturé certains des portraits plus mémorables du siècle dernier.
D’abord épouse et mère de deux enfants ; dans les années 1980 qu’elle est tombée sous le charme de la photographie avec un travail d’ogresse « Je prenais 400 photos par an pendant cette période », se souvient la photographe mais tout en ajoutant « Si j’en obtenais neuf bons, ce serait une année formidable. »
Acérées et perçantes de la haute société américaine et européenne elles sont chargées des pièges de la richesse et de la tradition Le tout en un cocktail visuel parfois impitoyable.
Sa rétrospective - première en Europe grâce au Jeu de Paume -, Barney Bne la considère comme telle mais comme un point final. Toutefois ses photographies prises principalement à l’époque du grand format de Barney capturent les familles de la côte Est au sang bleu mais elle tourne également la caméra sur elle-même dans une série de mises en scène dans sa maison où par exemple une armoire à linge de luxe devint un sujet ironique et profitable.
Néanmoins ce tournant intimiste est moins une enquête sur son propre paysage émotionnel qu’un exercice formel. « C’est comme résoudre un problème mathématique » dit-elle.
Jean-Paul Gavard-Perret
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