La famille Bibas demande le respect de sa douleur : une lettre adressée à Netanyahu

Une démarche officielle pour faire cesser la divulgation des détails du meurtre

Dans une lettre officielle adressée au Premier ministre Benjamin Netanyahu, au ministre des Affaires étrangères, au chef d'état-major et à plusieurs hauts responsables, la famille Bibas exige que cessent les publications et les divulgations d'informations concernant le meurtre de Shiri, Ariel et Kfir, assassinés en captivité.

« C'est la décision de la famille elle-même, et aucune pression ne doit être exercée sur elle », peut-on lire dans la lettre.
« Ne participez pas à la course à la publication de détails difficiles et offensants ».

Une demande ferme de la famille Bibas

L'avocate Dana Pogetz, qui représente la famille, a déposé cette requête formelle ce lundi, appelant directement le bureau du Premier ministre et d'autres entités gouvernementales à cesser toute communication publique sur les circonstances du massacre.

Cette démarche intervient après que Benjamin Netanyahu a publié des détails sensibles sur le meurtre, contre la volonté expresse de la famille.
Parmi les destinataires de cette missive figurent Gideon Sa'ar, ministre des Affaires étrangères, le général Herzi Halevi, chef d'état-major, Dado Bar Khalifa, commandant des opérations spéciales de Tsahal, Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal, Omar Dostri, porte-parole du Premier ministre, ainsi que Yaron Cohen, chef de l'administration des personnes enlevées et disparues.

La famille réclame la fin des pressions et du voyeurisme

L'avocate Pogetz a précisé dans sa lettre :
« La décision de publier des détails sur les meurtres horribles appartient uniquement à la famille, et aucune pression ne doit être exercée sur elle pour exploiter le meurtre à des fins prétendument « publiques » ».

Elle a ajouté un appel direct à la population :
« Nous demandons à l'ensemble du public de ne pas participer à cette course à la divulgation de détails difficiles, offensants et privés ».

La famille Bibas souligne également qu'elle subit une pression constante des autorités, des médias et de certaines personnes privées pour obtenir des détails macabres.
« Alors que la famille pleure ses morts et prépare leurs funérailles, elle reçoit encore des sollicitations injustifiées, malgré ses demandes explicites de respect de sa vie privée et de sa dignité ».

Une violation de la vie privée insoutenable

L'avocate a dénoncé les intrusions répétées dans l'intimité de la famille, expliquant que « la famille est aujourd'hui contrainte de surveiller et de faire supprimer des publications et « informations » diffusées sans son autorisation ».

Elle a ainsi formulé une demande pressante : « Nous vous prions instamment de ne pas contacter la famille, ni aucun professionnel en charge des analyses médico-légales, avant que la famille Bibas ne puisse organiser les funérailles et examiner en détail le rapport de l'Institut de médecine légale ».

Un rappel du droit au respect et à la dignité

En conclusion, l'avocate Pogetz a rappelé que les circonstances du meurtre, l'état des corps et les tests médicaux effectués sont des informations privées et hautement confidentielles : « Ces détails n'appartiennent qu'à la famille Bibas. Ce ne sont pas des informations publiques nationales ».

Elle insiste sur le fait que seule la famille est habilitée à décider ce qui peut être révélé, quand et comment. Elle rappelle également les conséquences de cette surexposition sur Jordan Bibas, le père de famille, et sur l'ensemble des proches, déjà durement éprouvés.

« Il est inconcevable que, après les épreuves qu'ils ont traversées, les Bibas doivent encore faire face à des violations de leur intimité et de leur dignité au moment le plus difficile de leur existence », conclut-elle.

Un hommage international à l'ONU

Pendant ce temps, une cérémonie commémorative s'est tenue ce soir au siège de l'ONU à New York en hommage à Shiri, Ariel et Kfir Bibas, ainsi qu'à Oded Lipshitz.
Cet événement, organisé par la délégation israélienne à l'ONU, dirigée par l'ambassadeur Danny Danon, a réuni de nombreux diplomates et officiels internationaux.

Lors de cette cérémonie, une minute de silence a été observée en leur mémoire. Danny Danon a déclaré : « Le meurtre brutal de Shiri, Ariel et Kfir par le Hamas laissera à jamais une cicatrice dans l'âme du peuple juif et d'Israël. Cela devrait être une cicatrice sur l'âme du monde entier ».

Il a conclu par un avertissement sans appel : « Le silence est un soutien au terrorisme et auet au mal absolu du Hamas »