
Israël = Nazis ? La Cour pénale internationale va juger un tour de passe-passe historique
Par une astucieuse inversion victimaire, les islamistes palestiniens se font passer depuis quarante ans pour les nouveaux juifs du Moyen Orient. Corollaire de cette galéjade : les Israéliens seraient leurs nazis. Ils risquent aujourd’hui d’être condamnés pour « génocide ».
Jusqu’à la fin des années 1960, les juifs passaient pour les victimes inexpugnables d’une épouvantable tentative d’extermination. Un mot a même été inventé pour décrire le crime commis par les nazis à leur encontre : génocide. Un demi-siècle plus tard, l’État d’Israël se défend devant la Cour pénale internationale d’une accusation de génocide déposée contre lui par l’Afrique du sud.
L’action militaire que l’État d’Israël a engagé contre le Hamas à Gaza pour se défendre d’une abominable agression commise le 7 octobre 2023, où 1200 personnes ont été torturées, éviscérées, brulées vives, risque donc d’être considérée par l’Onu comme une tentative d’extermination du « peuple palestinien ».
Comment les rescapés de la Shoah, ont-ils pu, en quelques décennies, passer du statut de victime absolue à celui de puissance criminelle exterminatrice ? Par la force d’un narratif patiemment construit.
Les services secrets soviétiques, la gauche occidentale et les pays arabes ont échafaudé dans les médias et à l’Onu, pièce par pièce, un discours d’inversion qui dit à peu près ceci : certes, les Juifs ont été victimes hier d’un horrible crime raciste ; mais aujourd’hui, ils portent l’uniforme du bourreau et se comportent vis-à-vis du peuple palestinien comme les nazis se sont comportés avec les Juifs.
À la fin des années 1990, le transfert identitaire s’accélère
La transformation des Palestiniens en juifs et la mutation des juifs en nazis a démarré lentement. Dans les années 1950, quand les Israéliens ont négocié avec le gouvernement allemand des réparations de guerre conséquentes pour le meurtre de six millions de Juifs, les Palestiniens se sont plaints publiquement de ne rien toucher de la communauté internationale.
En 1961, quand Israël a ouvert le procès d’Adolf Eichmann, criminel nazi, nombre d’activistes palestiniens et propalestiniens ont réclamé la mise sur pied d’un tribunal spécial pour les crimes commis par Israël contre eux-mêmes. En novembre 1974, pour contrer la loi du Retour qui autorise tout juif de la diaspora à émigrer en Israël, les pays arabes ont fait voter à l’Assemblée générale des Nations unies une résolution 3236 qui réaffirmele « droit au retour » des Palestiniens.
Au milieu des années 1990, quand a éclaté le problème de la restitution aux Juifs des biens dont ils avaient été spoliés pendant la guerre, le journal égyptien Al-Ahram a regretté que les Palestiniens n’aient rien touché pour les biens qu’ils avaient perdus en fuyant leurs villages en 1948.
À la fin des années 1990, le transfert identitaire s’accélère. En 1998, en riposte au Yom Ha Shoah (jour de la Shoah) qui a lieu chaque année en Israël entre le 15 avril et le 10 mai pour commémorer la destruction des juifs d’Europe et la révolte du ghetto de Varsovie, Yasser Arafat proclame une « Journée nationale du souvenir de la « Nakba »(« catastrophe »).
Celle-ci a lieu le 15 mai, au même moment que le Yom Ha Shoah. Et dans toutes les villes de Cisjordanie et de Gaza, des cérémonies, défilés, allocutions publiques, expositions sont organisées pour commémorer la « Nakba », à savoir le déracinement d’un peuple par un ennemi sans foi ni loi.
« Les Palestiniens se sont vu infliger les mêmes douleurs que celles qui ont été infligées aux juifs pendant deux mille cinq cents ans » a écrit à cette occasion, en 1998, le journaliste palestino-américano-jordanien Rami Khouri
Les historiens Litvak et Webman, auteurs d’un remarquable livre sur les Arabes et la Shoah (From Empathy do Denial. Arab Responses to the Holocaust) ont fait aussi remarquer que le mimétisme victimaire a incité les Palestiniens à s’approprier également la terminologie de la Shoah. L’expression « Shoah u-Guéoula » qui signifie “Destruction et Rédemption” a trouvé son équivalent arabe dans « Nakba et Résistance ».
Le slogan « Free Palestine » (#freepalestine) est la copie d’un slogan historique juif. En juillet 1944, Hillel Kook a fondé aux États-Unis l’American League for a Free Palestine (Ligue américaine pour une Palestine libre), destinée à épauler le Hebrew Committee for National Liberation (Comité hébraïque de libération nationale). À cette époque, « Palestine » était synonyme de « juif ». Aujourd’hui, « Free Palestine » signifie « Mort aux Juifs ».
En 2000, quand démarre l’Intifada al Aqsa – ou seconde Intifada –, une affiche palestinienne inonde les murs de Jérusalem et des villes de Cisjordanie qui associe l’image célèbre du petit garçon juif polonais les mains en l’air face à un soldat nazi à l’image de Mohamed al-Dura, enfant palestinien présumé mort à l’occasion d’un échange de balles entre miliciens palestiniens et soldats israéliens.
La légende de l’affiche en anglais – elle était destinée surtout aux médias occidentaux – disait « The Holocaust repeated » (« Le retour de l’Holocauste »).
Le kidnapping de l’histoire juive par les Palestiniens s’est poursuivi le 12 mars 2000 : quand le pape Jean-Paul II a regretté les violences antisémites de l’Inquisition et le silence officiel de l’Église au moment de la Shoah, les médias palestiniens ont exigé que la Grande Bretagne se repente pour la Déclaration Balfour (1917) qui promettait la création d’un « Foyer national juif » en Palestine mandataire.
Mahmoud Abbas a affirmé publiquement que ses ancêtres étaient des Cananéens
Une fois que les Palestiniens se sont transformés en juifs, il ne leur restait plus qu’à camper les juifs en nazis. En juillet 2001, au Caire, à l’occasion de la quatrième « Conférence arabe contre le racisme », 70 ONG arabes et non arabes ont consacré l’essentiel de leurs « travaux » aux crimes racistes commis par Israël. Ces délégations arabes et musulmanes se sont rendues quelques semaines plus tard, en septembre 2001, à la Conférence mondiale contre le racisme de Durban (Afrique du Sud), qu’elles ont transformée en tribunal international contre Israël, réintroduisant la distinction de 1975 : « sionisme = racisme ».
Mahmoud Abbas ira, lui, beaucoup plus loin dans cette logique de substitution. Le chef de l’Autorité palestinienne a affirmé publiquement que ses ancêtres étaient des Cananéens, ce peuple que les tribus juives conduites par Moïse ont délogé du pays de Canaan. En s’exclamant « nous sommes des Cananéens » comme il l’a fait en 2019, au camp de réfugiés de Jalazone, à Ramallah, Mahmoud Abbas a fait passer le message que les Juifs l’ont expulsé deux fois : une première fois il y a plusieurs milliers d’années avec Moïse et la seconde fois en 1948.
La réécriture de l’Histoire par les Palestiniens ne connaît aucune limite. Linda Sarsour, activiste islamiste palestino américaine, a écrit que « Jésus [dont chacun sait qu’il était un Juif de Judée] était Palestinien », et que « Moïse, après 40 ans d’errance dans le désert, a conduit finalement le peuple Palestinien sur la terre qu’Allah a promis à son ancêtre Caïn» .
Le problème n’est pas que les Palestiniens divaguent mais que le monde entier les suivent dans leurs divagations. Force est de reconnaître que la transmutation des Palestiniens en juifs du Moyen-Orient a payé. Le 15 mai 2007, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a téléphoné au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, pour exprimer son « soutien » au peuple palestinien en ce jour de commémoration de la « Nakba ».
Sans le dire officiellement, le président de l’Onu a exprimé ses regrets que les Arabes n’aient pas détruit l’État hébreu l’année même où Israël a été institué par l’Onu, en 1948. En 2016, John Kerry, secrétaire d’État du président Barack Obama, a déclaré qu’en 2018, « quand les Israéliens fêteront le 70e anniversaire de la naissance de leur État, les Palestiniens fêteront le 70e anniversaire de ce qu’ils appellent la Nakba ».
En mai 2017, le mouvement terroriste Hamas a remercié le chef du parti travailliste britannique, Jeremy Corbyn, pour sa solidarité à l’occasion de la commémoration du 69e anniversaire de la Nakba, ce jour de deuil que représente la naissance de l’État d’Israël.
Les grands médias internationaux ont joué un rôle clé dans l’institutionnalisation du narratif victimaire palestinien. Parler de Gaza comme d’un « camp de concentration à ciel ouvert », évoquer Benjamin Netanyahou comme « une sorte de nazi, sans prépuce » comme l’a fait Guillaume Meurice, humoriste salarié de Radio France, le 29 octobre 2023 ; diffuser les propos du médaillé olympique Mahiedine Mekhissi affirmant que :
« Hitler c’est un enfant de chœur à côté de Netanyahou » sont autant de piqûres quotidiennes qui habituent la population mondiale à l’idée que les juifs sont des nazis.
Au point qu’appeler à l’extermination des juifs sur les campus américains n’a provoqué aucun mouvement de protestation de la part de certains présidents d’université. « It depend of the context », ont expliqué certains. La pression internationale laisse-t-elle à la cour pénale de La Haye un autre choix que la condamnation d’Israël pour « génocide » ? Les paris sont ouverts.
Yves Mamou est essayiste et journaliste. Il est notamment l’auteur de Dix petits mensonges et leurs grandes conséquences. Auschwitz, Israël, la Palestine et nous. (L’Artilleur, 2021).
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