
L'armée israélienne va commencer à recruter des membres de la communauté ultra-orthodoxe Haredi à partir de dimanche, une mesure décidée après que la Haute Cour a interdit de repousser leur conscription.
Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont annoncé qu'elles enverraient les premiers ordres de recrutement, bien que le gouvernement n'ait pas encore légiféré sur cette question suite à la décision de la Haute Cour le mois dernier.
Cette annonce a déclenché des manifestations violentes d'extrémistes Haredi, qui ont bloqué une autoroute principale.
Les ordres de recrutement marquent le début du processus de sélection et d'évaluation des nouvelles recrues avant leur enrôlement l'année prochaine.
L'armée israélienne a indiqué vouloir intégrer des membres de tous les segments de la société, en réponse aux besoins opérationnels accrus et à la lumière des défis sécuritaires actuels.
Le recrutement des Haredim dans l'armée est une question très controversée en Israël.
Les tentatives gouvernementales et judiciaires pour résoudre ce problème n'ont jamais abouti à une solution stable. Les dirigeants religieux et politiques Haredi résistent fermement, estimant que le service militaire est incompatible avec leur mode de vie religieux et craignent la sécularisation des conscrits.
En revanche, de nombreux Israéliens considèrent que les exemptions massives accordées aux Haredim sont injustes, surtout depuis l'attaque du 7 octobre et la guerre qui a suivi, où plus de 680 soldats ont été tués et plus de 300 000 citoyens ont été appelés à servir dans la réserve.
Les manifestations des Haredi opposés à la conscription sont fréquentes à Jérusalem, à Bnei Brak et ailleurs, perturbant la circulation et nécessitant l'intervention de la police.
Après l'annonce de l'armée, des extrémistes Haredi ont manifesté sur la route 4 près de Bnei Brak, fermant l'autoroute aux heures de pointe. La police a redirigé la circulation et tenté de disperser les manifestants.
Lundi soir, deux officiers supérieurs de Tsahal ont été attaqués par des émeutiers ultra-orthodoxes à Bnei Brak lors d'une discussion sur la création d'une brigade militaire Haredi sur mesure.
Le groupe Brothers in Arms, opposé à l'exemption des Haredim du service militaire, a organisé des manifestations dans plusieurs villes Haredi.
Le gouvernement a récemment voté en faveur d'un projet de loi prolongeant le service obligatoire pour les soldats de Tsahal à trois ans au lieu de 2 ans et 8 mois., soit 4 mois de plus provoquant la colère de ceux qui jugent le fardeau du service militaire inégal.
Le mois dernier, la Haute Cour a statué qu'il n'existait plus de cadre juridique permettant à l'État d'exempter les étudiants de yeshiva Haredi du service militaire.
Le procureur général a ordonné au gouvernement de commencer immédiatement la conscription de 3 000 de ces hommes, nombre que l'armée est capable de gérer à ce stade.
Le gouvernement, incluant les partis ultra-orthodoxes Shas et Judaïsme unifié de la Torah, s'efforce d'adopter une loi augmentant progressivement le nombre d'enrôlements Haredi, mais des désaccords subsistent entre les factions Haredi et de nombreux députés du Likoud.
La commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset travaille sur un projet de loi visant à fixer l'âge d'exemption du service militaire obligatoire à 21 ans pour les étudiants des yeshiva Haredi et à augmenter lentement leur taux d'enrôlement, nécessitant un large consensus pour son adoption.
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