Israël au bord de la rupture : le bras de fer entre Netanyahou, la justice et les services secrets

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Israël au bord de la rupture : révélations sur le bras de fer entre Netanyahou, la justice et les services secrets

Conflit des institutions en Israël : le gouvernement et la police contre le Shin Bet, la justice et le conseiller juridique

Une société fracturée sur fond de guerre et de tensions politiques

Alors que les combats reprennent à Gaza et que les pourparlers sur la libération des otages piétinent, les divisions internes en Israël prennent une tournure inquiétante.
Dans un contexte d’instabilité politique accrue, le gouvernement, la police et même certains hauts responsables de la coalition s’en prennent désormais aux piliers de la légalité institutionnelle : la conseillère juridique du gouvernement, le chef du Shin Bet et la Cour suprême.

En toile de fond, la réforme judiciaire – suspendue depuis octobre 2023 – revient sur le devant de la scène, ravivant les fractures internes. Des voix s’élèvent pour dénoncer une dérive de l’État de droit. Pendant ce temps, les familles d’otages manifestent, les soldats tombent, et les débats politiques deviennent de plus en plus virulents.
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Des enquêtes déclenchées contre des ministres, et un refus de coopérer

Selon la police, neuf ministres et députés vont être convoqués pour interrogatoire dans le cadre de diverses affaires. Parmi eux, la députée Tali Gottlieb, le ministre du Patrimoine Amihai Eliyahu, et le vice-président de la Knesset, Nissim Vaturi.

Mais ces derniers refusent de coopérer avec la police, invoquant leur immunité parlementaire. Tali Gottlieb a déclaré que “la police se comporte comme la police secrète de Staline”, tandis que Nissim Vaturi a dénoncé une enquête “politique”, orchestrée selon lui par “le deep state” et la conseillère juridique Gali Baharav-Miara, contre laquelle il appelle à “prendre des mesures immédiates”.

La police, de son côté, a diffusé un communiqué rare pour répondre aux attaques :
“Les représentants des institutions de l’État doivent communiquer par des lettres officielles et non par les médias.”

Tensions autour de la reconduction de Ben Gvir au gouvernement

Itamar Ben Gvir a récemment été reconduit dans ses fonctions de ministre de la Sécurité nationale. Cette décision a été prise malgré l’avis négatif formel de la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, qui s’était opposée à sa nomination initiale en raison de ses positions extrêmes et de son implication dans la gestion violente des manifestations contre la réforme judiciaire.

La conseillère juridique avait d’ailleurs recommandé à Benjamin Netanyahou de le limoger après les violences survenues lors des manifestations, mais cette recommandation a été ignorée.

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Le chef du Shin Bet, Ronen Bar, sous une pression politique croissante

Les attaques se multiplient aussi contre le chef du Shin Bet, Ronen Bar, accusé par plusieurs membres de la coalition de porter une lourde responsabilité dans les défaillances du 7 octobre.

Un ministre anonyme a déclaré : “Il est inacceptable qu’il reste en poste après un échec aussi grave.” La conseillère juridique, cependant, a ordonné la suspension de toute décision à son sujet tant que la légalité du processus n’aura pas été examinée.

Le Shin Bet, de son côté, s’oppose catégoriquement à la publication de documents sensibles liés à l’enquête sur les financements qataris à Gaza, affirmant que cela mettrait en danger des sources et des opérations en cours.

Éclairage : que cache l’affaire des documents liés aux financements qataris ?

Dans l’article de Ynet, il est question d’un désaccord profond entre le Shin Bet (le service de sécurité intérieure israélien) et certaines figures politiques du gouvernement autour de la publication de documents sensibles concernant les flux d’argent en provenance du Qatar vers Gaza.

Depuis plusieurs années, le Qatar transfère des fonds importants à Gaza, officiellement pour des raisons humanitaires : salaires, carburant, aide aux familles démunies. Israël avait validé ces transferts, y voyant un moyen d’acheter temporairement la paix avec le Hamas. Ces fonds passaient en partie par des valises de cash, à travers le poste-frontière d’Erez, sous supervision israélienne.

Le problème aujourd’hui :

Après le 7 octobre, plusieurs voix au sein de la droite israélienne accusent ces transferts d’avoir indirectement financé l’infrastructure militaire du Hamas, voire même d’avoir servi à préparer l’attaque. D’où une volonté, chez certains députés ou ministres, de révéler les documents internes du Shin Bet et d’autres services qui ont validé ou recommandé ces mécanismes. Mais le Shin Bet s’y oppose fermement.

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Pourquoi ?

Parce que ces documents contiennent :

•Des analyses de sécurité confidentielles, parfois contradictoires, qui pourraient révéler des failles dans la stratégie israélienne.
•Des noms de collaborateurs et de sources opérant dans la bande de Gaza.
•Des canaux de communication et d’influence utilisés avec des acteurs du Hamas ou des responsables qataris.

Le Shin Bet considère que leur divulgation mettrait en danger non seulement des personnes, mais aussi des capacités opérationnelles et des réseaux encore actifs.

En résumé, le gouvernement veut exposer les responsabilités et les décisions passées, pour des raisons politiques ou idéologiques, tandis que le Shin Bet tente de préserver le secret-défense et ses marges d’action opérationnelle. Ce conflit est emblématique du bras de fer entre pouvoir exécutif et services de sécurité, à un moment où l’unité de l’État est plus que jamais nécessaire.

Le gouvernement contre le conseiller juridique : une bataille ouverte

Des ministres et députés de la coalition réclament désormais explicitement le départ de Gali Baharav-Miara. Selon eux, elle fait obstacle aux décisions gouvernementales, notamment en gelant certaines nominations ou en intervenant dans des décisions sécuritaires.

“Il faut changer la structure juridique actuelle. Le conseiller juridique du gouvernement ne peut pas avoir un tel pouvoir de blocage”, a affirmé un député du Likoud.

Du côté de la haute juridiction, la pression monte. Des décisions majeures sont en attente à la Cour suprême, notamment sur la validité de certaines nominations ministérielles et sur la réforme judiciaire. Le gouvernement craint que ces décisions n’aillent à l’encontre de sa politique, ce qui alimente les tensions.

Où est la Cour suprême ?

La Cour suprême, pourtant garante de l’équilibre des pouvoirs, reste pour l’instant silencieuse. Ce silence, interprété comme stratégique par certains analystes, pourrait être rompu dans les prochaines semaines à l’occasion de plusieurs jugements très attendus.

L’un d’eux concerne la limitation du pouvoir de la Cour elle-même, une réforme soutenue par la coalition mais critiquée par l’opposition, l’opinion publique, et plusieurs juristes internationaux.

La présidente de la Cour suprême, Esther Hayut, qui a pris sa retraite récemment, a prévenu dans son dernier discours : “La démocratie israélienne repose sur un équilibre délicat. Celui qui le perturbe prend le risque de la faire tomber.”

Un climat social de plus en plus explosif

Les affrontements entre manifestants et policiers, la radicalisation du discours politique, l’affaiblissement des institutions judiciaires et la remise en cause du Shin Bet révèlent une crise profonde. La guerre à Gaza, loin de souder la population, agit comme un miroir grossissant de cette fracture.

Des figures centristes, comme l’ancien chef d’état-major Gadi Eisenkot, appellent à “la retenue, à la responsabilité et à la sauvegarde des valeurs démocratiques”. Mais leur voix peine à se faire entendre dans un environnement où le bruit des polémiques couvre tout débat de fond.

Le Premier ministre, lui, reste silencieux. Alors que les critiques s’accumulent, Benjamin Netanyahou évite d’intervenir publiquement sur ces conflits internes, laissant planer le doute sur sa position réelle.

Ecoutez notre podcast sur le sujet : David Shapira au micro de Claudine Douillet

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