Les rescapés du festival Nova retrouvent le survivant de la Shoah qui les a hébergés

Trois femmes ayant survécu au génocide nazi ont partagé leur sagesse et leur inspiration avec les survivants du massacre du 7 octobre, les encourageant à se tourner vers l'avenir.

Alors que l'horreur de cette attaque se déroulait dans le sud d'Israël, cinq jeunes, fuyant les terroristes, trouvèrent refuge chez Sara Jackson, au kibboutz Sa'ad.

Ils étaient trop bouleversés pour écouter son histoire de survivante de la Shoah, et comment ses proches ont été marqués par la mort.

Les jeunes, échappés de la rave party Supernova à Re'im, où des terroristes du Hamas ont tué plus de 300 personnes, se sont barricadés chez Jackson, armés des couteaux trouvés dans sa cuisine, tandis que les défenseurs du kibboutz repoussaient les assaillants.

« Ils étaient terriblement bouleversés. J'ai essayé de leur raconter mon histoire, comment j'avais survécu, mais ils n'ont pas écouté, alors je les ai laissés tranquilles », a déclaré Jackson, une mère de sept enfants âgée de 88 ans, ayant survécu à l'Holocauste en se cachant dans sa Pologne natale. Elle s'est exprimée dans un récent article d'Ynet.

La semaine dernière, Sara Jackson a retrouvé les cinq survivants de Supernova, lors d'une rencontre organisée sous les auspices de Zikaron BaSalon, une initiative commémorative de l'Holocauste. L'événement, tenu le 2 mai dans un parc de Tel Aviv, a permis aux survivants du festival de s'appuyer sur l'expérience des trois femmes pour faire face au traumatisme.

C'était aussi un moment symbolique illustrant la capacité du peuple juif à surmonter la tragédie. « Après tout ce que j'ai vécu, je n'ai jamais cessé d'aimer la vie. Et c'était mon conseil : aimer la vie. Ne restez pas bloqués sur la fête Nova », a déclaré Jackson à Ynet.

Hannah Gofrit, 89 ans, originaire de Tel Aviv, a également participé. Née en Pologne, elle a survécu au génocide en se cachant avec sa mère. Son père a disparu pendant la guerre et la famille n'a jamais découvert ce qui lui est arrivé ni où il est enterré.

Les survivants de Nova trouveront la force de surmonter ce traumatisme et de reconstruire leur vie, tout comme l'ont fait des centaines de milliers de survivants de l'Holocauste, a prédit Gofrit. « Je pense que c'est dans l'ADN de notre peuple : dans les moments les plus difficiles, l'étincelle d'espoir brille toujours. Vous avez aussi cette étincelle », a-t-elle déclaré.

Deborah Weinstein de Herzliya, une autre survivante, a exprimé son espoir d'une renaissance pour les rescapés de Nova. « Je suis venue parler aux survivants, non pas pour pleurer le massacre de Nova, mais pour espérer un renouveau dans le futur », a-t-elle confié.

Weinstein, dont la sœur est morte d'épuisement en fuyant les nazis avec leur mère à travers l'Ukraine, a mis l'accent sur la nécessité de parler du traumatisme. « À tous ceux qui restent silencieux, je dis : commencez à parler. Érigez un mémorial pour que chaque citoyen sache et que cela ne se reproduise jamais », a-t-elle insisté.

Lala Levy, l'une des cinq personnes qui ont trouvé refuge chez Sara Jackson, a qualifié ces témoignages d'inspirants. « Sara est un exemple vivant qu'il est possible d'avancer et de choisir la vie », a déclaré Levy lors de la discussion.

Malgré l'impression de Sara Jackson que ses invités étaient trop bouleversés pour écouter, Levy a compris le message. « Quand nous étions dans l'abri, elle essayait de nous occuper », a déclaré Levy dans une vidéo produite par la Nova Tribe Foundation. « Elle nous a parlé de sa famille et de sa propre histoire de survivante de la Shoah. Nous nous sommes réfugiés dans la maison d'une survivante de l'Holocauste. Wow. »

La chaîne Douze a diffusé des images montrant une connexion spéciale entre Levy et Jackson, transcendant les différences générationnelles et de mode de vie.

Weinstein a qualifié le 7 octobre d'« Holocauste » moderne et a déclaré n'avoir jamais imaginé que cela pourrait se produire en Israël. « Je me suis revue comme une enfant de cinq ans, impuissante devant une maison en feu », a-t-elle ajouté.

Michal Lipman, co-PDG de Zikaron BaSalon, a souligné l'importance du rôle des survivants de l'Holocauste pour aider à guérir les traumatismes. « Les survivants de l'Holocauste nous ont donné de la force », a-t-elle déclaré. « Ils prouvent qu'il est possible de se relever, même du fond du gouffre. »